Non seulement Aaron Rodgers est-il peut-être le quart-arrière le plus doué de la NFL, il est l'un des plus sympathiques. Toujours jovial, le quart des Packers de Green Bay ne s'attire que des éloges, autant de ses adversaires que de ses coéquipiers.

«C'est un gars authentique. Il veut être aimé de tous ses coéquipiers, et c'est rare qu'on voit ça, encore plus d'un quart-arrière. Il se soucie réellement de chaque individu, à un point tel qu'il est presque trop sensible. Lorsque votre meneur a vraiment à coeur le bien-être de ceux qui l'entourent, ce sera toujours de bon augure pour votre équipe», a dit Greg Jennings, receveur de prédilection de Rodgers.

Contrairement à plusieurs de ses confrères de la NFL, Rodgers n'est pas atteint du syndrome de la tête enflée. De la façon dont il joue depuis qu'il a remplacé Brett Favre, il pourrait très bien se croire supérieur à tout ce qui possède deux bras, deux jambes et une tête, mais on voit rapidement qu'il n'y a aucun danger. Le quart de 27 ans est une soie, qui ne vit pas dans sa petite bulle, et avec qui on aimerait jaser autour d'une bière.

C'est peut-être parce qu'il a été repêché beaucoup plus tard qu'il devait l'être, en 2005 - il était question du deuxième rang, il a été sélectionné au 24e. Ou parce qu'il a rongé son frein pendant trois ans, alors que Dieu Favre complétait son règne au Wisconsin. Allez savoir.

Toujours est-il que Rodgers a l'air d'un type normal, qui apprécie le moment présent, et qui respecte autant le receveur-étoile que le soigneur.

«À titre de quart-arrière, je sais qu'on devient le visage de la concession. Qu'on sera critiqué un peu trop sévèrement, et qu'on sera encensé un peu trop aussi. Mais je réalise que je ne suis qu'un joueur parmi 53. On possède un excellent groupe d'individus, qui aiment passer du temps ensemble, et qui croient tous l'un en l'autre», explique Rodgers.

Le vétéran Donald Driver, doyen chez les Packers, estime que le feuilleton impliquant Favre s'est finalement avéré un élément positif pour Rodgers.

«Plusieurs personnes doutaient de lui. Or, je pense que tout ce qu'il a dû vivre par rapport à Brett Favre l'a fait grandir. Il a très bien réagi. Mieux que bien des gens l'auraient fait. Il savait qu'il obtiendrait l'occasion de faire ses preuves, et c'est tout ce qu'il désirait.»

«Je suis chanceux d'avoir pu bénéficier de trois années afin d'apprendre et de m'améliorer. Lorsque j'ai obtenu l'occasion de jouer, je savais toutefois que je devais produire», admet Rodgers.

Meilleur que Brady?

Oui, la pression était forte lorsque Favre a finalement fait ses boîtes. Les partisans des Packers n'ont pas tout à fait accueilli le changement en sablant le champagne. L'optimisme était heureusement plus grand à l'intérieur du vestiaire.

«Les joueurs savaient que c'était un geste qui serait profitable. On voyait Aaron jouer depuis quelques années et on avait vu sa progression», raconte Jennings.

Le reste de la planète NFL a rapidement constaté à son tour qu'on n'allait pas trop s'ennuyer de Favre à Green Bay. Ses statistiques actuelles laissent présager une carrière phénoménale: 87 touchés, 32 interceptions et un coefficient d'efficacité de 98,4. Où se situe-t-il dans la hiérarchie des quarts du circuit?

«Je pense qu'Aaron est le meilleur. C'est lui qui joue le mieux, et ça inclut Tom Brady. Brady ne réussit pas des passes de 40 verges qui volent à cinq pieds au-dessus du sol comme le fait Aaron», a souligné Brett Keisel, l'ailier défensif barbu des Steelers de Pittsburgh.

Lorsqu'un journaliste lui a demandé s'il considérait qu'il faisait partie du groupe sélect de quarts-arrière dont font partie Brady et Peyton Manning, Ben Roethlisberger a répondu qu'il fallait inclure le nom de Rodgers dans la conversation. Mais Rodgers tempère l'enthousiasme de tout ce beau monde.

«Mes receveurs me font très bien paraître. Ils sont extrêmement talentueux et ils se comparent avantageusement avec tous les autres groupes de receveurs de la ligue», fait-il modestement remarquer lorsqu'on aborde ses prouesses sur le terrain.

Sa relation avec Favre

Rodgers n'a pas discuté avec Favre dernièrement. Son prédécesseur n'a pas daigné lui passer un coup de fil, question d'offrir quelques conseils à l'aube du Super Bowl et de la folie qui s'ensuit. Il a souvent été dit que la relation entre les deux anciens coéquipiers était houleuse même si Rodgers s'assure de ne provoquer aucune controverse à ce sujet.

«On avait une très bonne relation professionnelle et j'ai apprécié le temps qu'on a passé ensemble», se contente-t-il de dire.

Mais son commentaire au sujet de l'autre ancienne gloire des Packers, Bart Starr, en dit long.

«Bart a été incroyable pour moi, particulièrement depuis trois ans. On communique par courriel et on discute régulièrement. C'est un homme incroyable et j'aimerais avoir une carrière semblable à la sienne. C'est un très bon modèle à suivre.»