Mike Martz insiste pour dire qu'il ne contemple pas son passé. S'il ressent de la nostalgie pour l'époque du Greatest Show on Turf alors qu'il dirigeait les Rams de St. Louis, il garde ça pour lui. Et puis, il a essayé la même méthode à Chicago. Ça n'a pas fonctionné.

Maintenant, les Bears ne sont qu'à une victoire du Super Bowl, eux qui affronteront les Packers de Green Bay dans le match de championnat de la Nationale. S'ils retournent à une stratégie axée sur la passe, leur route risque de s'arrêter là.

«J'ai toujours prôné une approche très pragmatique, a indiqué Martz. Vous devez faire ce que vous avez à faire pour faire avancer le ballon et être efficace afin de marquer des points et remporter des matchs. La façon change à chaque endroit où vous dirigez.»

Ce qui fonctionnait à St. Louis n'a pas fonctionné à Chicago plus tôt cette saison. Une approche plus balancée s'est avérée une meilleure façon de faire pour les Bears. Cette approche les a aidés à compiler une fiche de 7-1 depuis leur semaine de congé, les propulsant au titre de la section Nord de la Nationale et leur donnant un laissez-passer pour le premier tour des séries.

Les Bears ont embauché Martz en espérant qu'il puisse aider Jay Cutler à diminuer son nombre de passes interceptées, après qu'il en eut lancées 26 la saison passée, un sommet dans la NFL. Ils espéraient aussi que Martz puisse rapidement donner un nouveau souffle à leur formation, comme il l'a fait à Detroit et St. Louis, où il a orchestré l'une des attaques les plus prolifiques que la ligue ait jamais connue.

Les Rams de 1999 ont remporté le Super Bowl et ont marqué 500 points pour la première de trois saisons consécutives alors qu'il était le coordonnateur à l'offensive, sous Dick Vermeil. Kurt Warner a amassé 4353 verges par la passe et lancé 41 passes de touché cette saison-là. Marshall Faulk, Isaac Bruce et Torry Holt partageaient la vedette avec lui.

Martz a remplacé Vermeil en 2000 et a compilé un dossier de 56-36 en cinq saisons et demie, menant l'édition 2001 de nouveau au Super Bowl, perdu cette fois aux mains des Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Il a aussi soutiré une saison de 4000 verges par la passe à Jon Kitna à Detroit en tant que coordonnateur à l'offensive, avant d'occuper les mêmes fonctions à San Francisco en 2008.

Ces séjours se sont tous trois mal terminés, que ce soit en raison de ses accrochages avec la direction à St. Louis ou de son entêtement à jouer un jeu aérien à Detroit ou San Francisco.

Il a bien failli s'entêter à Chicago aussi. Les Bears affichaient un dossier de 4-3 à leur pause, venaient de perdre trois de leurs quatre derniers matchs et Cutler avait déjà subi 26 de ses 52 sacs - un sommet dans la NFL - et avait raté un match en raison d'une commotion cérébrale. Tout ça en raison du mauvais jeu de sa ligne offensive et de quelques mauvaises décisions. Et les Bears ne couraient pas avec le ballon non plus.

Martz semblait offrir le pire de lui-même, tentant d'imposer un style que son club n'était pas capable d'appliquer. Ça a tout changé au cours de cette semaine de congé.

Les Bears sont devenus l'une des équipes comptant sur une attaque balancée, courant 258 fois pour 276 jeux de passe au cours des neuf derniers matchs. Leur jeu au sol a gardé les défenses adverses sur le qui-vive et Cutler a été beaucoup moins rudoyé.

Ils ont aussi marqué plus de points depuis qu'ils ont adopté la course, passant du 26e au 21e rang du circuit pour les points par match. Le jeu au sol a aussi créé des ouvertures qui ont rendu possibles des jeux aériens comme la passe de 58 verges que Cutler a servie à Greg Olson contre les Seahawks de Seattle, la semaine dernière.

De jouer de façon plus simple ne veut pas dire de jouer de façon plus ennuyeuse. Et simple n'est probablement pas le bon mot: rien n'est jamais simple avec Martz et de semaine en semaine, ses joueurs ne savent pas ce qu'il leur lancera comme défi.

«C'est amusant, a dit Cutler. C'est un gars de football. Il adore ça et c'est la seule chose à laquelle il pense. Il apporte beaucoup d'enthousiasme à cette équipe.»