Ridiculisé par à peu près tout le monde au cours des dernières semaines, Rex Ryan a finalement eu le dernier mot, dimanche. L'entraîneur-chef des Jets de New York avait dit qu'il devrait être supérieur à Bill Belichick afin que son équipe puisse surprendre les Patriots, à Foxborough, et c'est exactement ce qu'il a été.

Au final, la décision de Belichick de tenter un jeu-surprise dans les dernières minutes du deuxième quart a grandement aidé les visiteurs. Les Patriots ont feinté un botté de dégagement, mais Patrick Chung a été arrêté avant d'obtenir le premier essai. Braylon Edwards a marqué un touché de 15 verges alors qu'il restait 33 secondes à la demie, ce qui a gonflé l'avance des Jets à 14-3. Et de la façon que leur défense jouait, une avance de 11 points était substantielle.

L'attaque des Patriots a été neutralisée pendant la majeure partie du match. Tom Brady a été victime de sa première interception en trois mois, au premier quart, ce qui n'annonçait rien de bon pour les Patriots. Brady a également encaissé cinq sacs, et il a terminé le match avec un coefficient d'efficacité de 89. Celui de Mark Sanchez a été de 127,3 grâce à ses trois passes de touché.

Le majeur d'Edwards a été extrêmement important, mais c'est celui de Santonio Holmes, avec 13 minutes à faire au quatrième quart, qui a scié les jambes des Patriots, qui venaient tout juste de réduire l'écart à trois points, 14-11. Le receveur a réussi un attrapé similaire à celui qui avait permis aux Steelers de remporter le Super Bowl, il y a deux ans. Jerricho Cotchery avait placé les Jets en excellente position grâce à un jeu de 58 verges avant le touché d'Holmes.

L'attaque a réussi plusieurs jeux-clés et elle n'a commis aucune erreur coûteuse. C'est néanmoins la défense qui a permis aux Jets de poursuivre leur route en séries. Darrelle Revis, Antonio Cromartie et le reste de la tertiaire ont été excellents, tout comme le secondeur David Harris, qui a réussi l'interception aux dépens de Brady et qui a mené son équipe avec 12 plaqués.

Or, le meilleur joueur de l'unité a été le vétéran Shaun Ellis, qui a peut-être disputé son meilleur match en carrière. En plus de réussir deux sacs, l'ailier défensif a fait sentir sa présence tout au long de la rencontre.

La victoire des Jets aurait pu être remportée plus facilement, mais ils n'ont marqué aucun point à leurs trois premières possessions du match - même s'ils se sont retrouvés dans le territoire des Pats chaque fois. Sanchez et l'attaque ont démontré des signes de nervosité au premier quart: passes imprécises, passes échappées, punitions, coéquipiers qui entrent en collision l'un avec l'autre... Mais ils ont retrouvé leur aplomb à partir du deuxième quart, et ils affronteront maintenant les Steelers, dimanche prochain à Pittsburgh, en finale de la Conférence américaine.

Pour les Patriots, il s'agissait d'une troisième défaite consécutive en séries, et une deuxième à domicile. Même si Tom Brady aura 34 ans l'été prochain, l'équipe de Belichick demeure jeune. Et elle pourra continuer de s'améliorer au prochain repêchage, puisqu'elle possède trois des 33 premiers choix de l'encan. N'empêche que c'est un revers qui laissera un goût amer après la remarquable deuxième moitié de saison que l'équipe a connue. C'est ça le football, une défaite et on pense à l'an prochain.

Au tour des Steelers?

Après avoir éliminé les Colts d'Indianapolis et les Patriots, les Jets feront-ils le même coup aux Steelers? Parviendront-ils à vaincre tour à tour les trois meilleures équipes de la dernière décennie? On aura le temps d'analyser tout ça.

Les Steelers ont obtenu leur quatrième participation en sept ans à la finale de l'Américaine en effaçant un déficit de 14 points contre les Ravens de Baltimore, samedi. Fidèle à son habitude, Ben Roethlisberger a été à son meilleur au quatrième quart, complétant notamment une passe de 54 verges à la recrue Antonio Brown lors d'un troisième essai avec 19 verges à franchir, le jeu déterminant dans la victoire de 31-24 des siens.

La défense des Ravens a fait sa part avec six sacs et deux revirements. Celle des Steelers a toutefois été supérieure, surtout en deuxième demie. L'unité de Dick LeBeau a fini le match avec cinq sacs, trois revirements, et elle a limité l'attaque des Ravens à 126 verges.

Parlant de l'attaque des Ravens... On croyait qu'elle avait réglé sa faiblesse au poste de receveur, mais visiblement, ce n'est pas le cas. Anquan Boldin (un attrapé pour une perte de deux verges) et T.J. Houshmandzadeh (trois pour 38 verges) ont été dominés, et ils ont peut-être coûté la chance aux leurs de l'emporter en échappant quelques passes. Et des chances de remporter des matchs éliminatoires, il en reste de moins en moins pour les vieux Corbeaux.