Dans leurs 42 premières années d'existence, les Falcons d'Atlanta n'ont jamais eu deux saisons victorieuses consécutives, un exploit qu'ils ont maintenant réussi trois années de suite (2008 à 2010) - ou depuis que Matt Ryan a fait son entrée en scène. Demain soir, ils auront maintenant l'occasion de démontrer qu'ils font réellement partie de l'élite de la NFL.
L'équipe de la Géorgie est particulièrement coriace à domicile, mais sa défaite du 27 décembre contre les Saints de La Nouvelle-Orléans a soustrait un peu de lustre à cette domination. Les Saints nous ont par le fait même rappelé la meilleure formule pour connaître du succès face aux Falcons: neutraliser leur jeu au sol et forcer les receveurs autres que Roddy White à vous vaincre.
Possédant l'une des tertiaires les plus talentueuses de la ligue avec les Charles Woodson, Tramon Williams, Nick Collins, et la recrue Sam Shields, les Packers de Green Bay sont bien outillés afin de contenir White, qui a d'ailleurs terminé le match entre les deux équipes avec un modeste total de 49 verges, en novembre.
Mais la défense de Dom Capers l'est-elle autant pour arrêter l'imposant Michael Turner? Les Packers ont concédé une moyenne de 4,7 verges par course en saison régulière, au 28e rang du circuit. Et ce sont souvent les porteurs en puissance qui leur ont causé des ennuis. Adrian Peterson a totalisé 203 verges en deux matchs; Brandon Jacobs en a amassé 47 en huit courses; et ce même Turner en a récolté 110 en 23 remises.
L'absence du secondeur Nick Barnett, qui n'a disputé que les quatre premiers matchs de la saison, a clairement eu une incidence sur le rendement des Packers contre la course. Il reviendra à A.J. Hawk et autres secondeurs de s'assurer que Turner ne prenne pas le contrôle du match, demain.
Un autre élément qui pourrait donner des maux de tête aux Packers est la vitesse de la ligne défensive et des secondeurs auxquels ils seront opposés. Solide dans la victoire de dimanche dernier à Philadelphie, la ligne offensive des Packers sera mise à rude épreuve, notamment par l'ailier John Abraham, qui a réussi 13 sacs en 15 matchs cette saison.
L'antidote à la pression qu'exerceront les Falcons pourrait être le demi James Starks, grande vedette offensive des Packers contre les Eagles. Choix de sixième ronde au printemps, la recrue a raté toute sa dernière saison à l'Université de Buffalo en raison d'une blessure à une épaule, ce qui serait à l'origine de sa sélection tardive. Une blessure à une cuisse l'a ensuite fait rater les premiers mois de cette saison.
Que Starks soit productif ou pas, les Packers devront obtenir une bonne performance d'Aaron Rodgers. Il a lancé trois passes de touché contre les Eagles, mais le quart-arrière devra probablement accumuler plus que les 180 verges qu'il a amassées la semaine dernière afin d'éliminer les Falcons, ce qui ne sera pas si facile à accomplir.
Les Falcons ont fini 22es contre la passe, mais c'est un résultat plus attribuable au football de rattrapage qu'ont dû jouer plusieurs de leurs adversaires qu'à la qualité des membres de leur tertiaire. Même si sa réputation nous semble légèrement surfaite, Dunta Robinson est un bon demi de coin et Brent Grimes a rabattu 23 passes cette saison. Les jeunes demis de sûreté Thomas DeCoud et William Moore s'améliorent quant à eux de match en match.
Il est bien embêtant de prédire l'issue de cette confrontation. Les Packers sont plus expérimentés tandis que les Falcons sont à domicile et ont profité d'une semaine supplémentaire afin d'élaborer leur plan de match. Le plus probable, c'est que ça se décidera tard au quatrième quart.
Notre prédiction: Packers 24, Falcons 23
Notre invité spécial se prononce
Le cinéaste Philippe Falardeau est un grand passionné de sport, particulièrement du football. Son premier amour est la LCF et les Alouettes, mais il suit aussi le football américain. Et pour avoir communiqué avec lui à plusieurs reprises au cours des dernières années, je peux vous assurer que le réalisateur possède de très bonnes connaissances du jeu d'échecs sur gazon. Cela dit, Falardeau nous prévient qu'il ne participe à aucun pool parce qu'il est «pourri» dans l'art des prédictions. On lui a tout de même demandé ce qu'il pensait de l'affrontement de demain soir entre les Packers et les Falcons.
L'analyse de Philippe Falardeau
Les Packers ont surpris les Eagles avec la course, alors qu'on attendait l'armada aérienne d'Aaron Rodgers. Je serais étonné de voir la recrue James Starks répéter son exploit (123 verges), mais sa performance forcera les Falcons à respecter le jeu au sol, créant plus d'espace pour les receveurs. Matt Ryan n'a perdu que deux fois en trois ans au Georgia Dome, mais les Packers ont flirté avec la victoire lorsqu'ils ont joué là en novembre. Ils savent qu'ils peuvent gagner là-bas. Ils devront toutefois limiter Michael Turner à moins de 50 verges de gains. Les Falcons sont reposés, mais repos et football riment très mal dans ma tête.