La retraite probable de Brett Favre viendrait complètement changer la donne dans la division Nord de la Conférence nationale. On prévoyait une lutte entre les Packers et les Vikings pour le titre de la division, mais avec le départ du légendaire quart-arrière, les Packers deviendraient clairement les favoris.

À Chicago, les espoirs des Bears de participer aux séries sont nettement meilleurs qu'ils ne l'étaient il y a quelques jours. Les Lions? Leur objectif sera encore de réduire l'écart qui les sépare de leurs trois rivaux de division. Voici le troisième texte d'une série de huit sur les différentes divisions de la NFL à l'aube de la prochaine saison.

PACKERS DE GREEN BAY

Il y a deux ans, Aaron Rodgers était l'ennemi numéro un au Wisconsin. C'était sa faute si l'idole d'un peuple devait quitter l'équipe. Cinquante-huit touchés et 8472 verges plus tard, plus personne ne remet en doute la décision des Packers d'avoir échangé Brett Favre et confié les rênes de l'attaque à Rodgers, qui fait déjà partie des six ou sept meilleurs quarts de la NFL.

Le porteur Ryan Grant s'améliore constamment et vient de connaître sa meilleure saison, et peu d'équipes peuvent compter sur un quatuor d'ailiers espacés comparable à celui de Greg Jennings, Donald Driver, James Jones et Jordy Nelson. Il y a aussi Jermichael Finley, qui à sa troisième saison devrait devenir l'un des ailiers rapprochés les plus productifs de la ligue. Les Packers sont armés jusqu'aux dents en attaque, mais il y a un petit problème. Ou plutôt, un grand problème: la ligne d'attaque. La recrue Bryan Bulaga devrait cependant aider. Parce que ses bras étaient trop courts au goût des dépisteurs, le bloqueur a été repêché beaucoup plus tard que prévu, soit au 23e rang par les Packers.

En défense, le changement du système 4-3 au 3-4 s'est étonnamment très bien passé. Le secondeur à l'extérieur Clay Matthews s'est particulièrement illustré à sa première saison, menant l'équipe avec 10 sacs et participant au Pro Bowl. La perte de Johnny Jolly devra toutefois être comblée. L'ailier défensif a été suspendu pour toute la saison après avoir été arrêté en possession de plus de 200 grammes de codéine. Le joueur défensif par excellence de la ligue en 2009, Charles Woodson, et le vétéran Al Harris forment une très bon duo de demis de coin, mais ont respectivement 33 et 35 ans.

BEARS DE CHICAGO

L'entraîneur-chef Lovie Smith et le DG Jerry Angelo auraient reçu un ultimatum au terme de la saison dernière, ce qui explique l'embauche des joueurs autonomes Julius Peppers, Chester Taylor et Brandon Manumaleuna. Mais les Bears obtiendront quelle version de Peppers? Le joueur qui n'a réussi que 2,5 sacs en 2007, ou celui qui a en a enregistré 14,5 la saison suivante? C'est ce qu'on a toujours reproché à l'ailier défensif, son inconstance. Le talent lui sort par les oreilles, mais il est invisible lors de certains matchs.

Si Peppers produit à la hauteur de son talent, la douteuse tertiaire des Bears paraîtra mieux. Le retour au jeu de Brian Urlacher devrait également aidé, même si le secondeur de 32 ans a ralenti. Jay Cutler a lancé 26 interceptions à sa première saison à Chicago, un sommet dans la ligue. L'arrivée du coordonnateur Mike Martz pourrait lui permettre de relancer sa carrière, ou pourrait tout aussi bien achever de détruire sa confiance, mise à rude épreuve depuis quelques années. Le groupe de receveurs devrait être amélioré, ne serait-ce qu'en raison de l'expérience acquise.

L'ancien demi de coin Devin Hester partait de loin lorsqu'il a changé de position; Earl Bennett a attrapé 54 passes à sa deuxième saison après n'en avoir capté aucune à sa première; Johnny Knox a démontré une grande vitesse et une belle combativité à sa première saison; et Devin Aromashodu a saisi 22 passes à ses quatre derniers matchs en 2009.

Si Matt Forte ne rebondit pas après sa décevante saison de 2009, Taylor occupera le poste de porteur régulier pour l'une des rares fois de sa carrière. C'est difficile d'atteindre les séries lorsqu'on termine au troisième rang de sa division; en raison de l'affaiblissement substantiel des Vikings, les chances des Bears sont soudainement nettement supérieures.

LIONS DE DETROIT

À Detroit, on est encore loin de penser aux séries. Or, le noyau de jeunes joueurs de talent continue de prendre de l'expansion, alors que les recrues Ndamukong Suh et Jahvid Best s'ajouteront aux Matthew Stafford, Calvin Johnson, Brandon Pettigrew et Louis Delmas. Stafford doit composer avec l'une des pires lignes du circuit devant lui, et l'organisation n'a fait aucun geste significatif pendant l'hiver afin de changer la situation. Stafford devra améliorer la précision de ses passes, n'ayant complété que 53,3% de ses relais à sa première saison.

Le jeune passeur peut profiter de deux cibles imposantes en Johnson et Pettigrew, et Best devrait constituer une menace au sol en raison de sa grande vitesse. Les Lions ont embauché l'ailier défensif Kyle Vanden Bosch, et le vétéran devrait avoir une influence positive sur le développement de Suh, qui possède la force et la vitesse pour exceller très tôt dans sa carrière.

Delmas est un demi de sûreté robuste qui a beaucoup impressionné à sa première campagne en 2009, réussissant 94 plaqués et deux interceptions. Les choses s'améliorent lentement, mais une récolte de cinq ou six victoires semble un objectif réaliste pour un club qui a goûté aux bas-fonds comme peu d'autres dans l'histoire du circuit.

VIKINGS DU MINNESOTA

Les visages devaient être longs au camp des Vikings, hier. Les rêves de participer au Super Bowl semblent plus flous avec les rumeurs du départ de Brett Favre. Bien sûr, personne ne le dira, mais l'écart entre Favre et Tarvaris Jackson ou Sage Rosenfels est trop grand pour espérer tout rafler. Dommage, car les joueurs talentueux abondent au Minnesota.

L'an dernier, Favre a permis à Sidney Rice de sortir de sa coquille, et Percy Harvin s'est rapidement établi comme l'un des joueurs offensifs les plus polyvalents et dangereux du football américain. Curieusement, c'est le vétéran Bernard Berrian qui a été discret, captant 55 passes pour 618 verges et quatre majeurs. En dépit des très bons receveurs qu'on retrouve chez les Vikings, il faut maintenant s'attendre à ce qu'Adrian Peterson et le jeu au sol reviennent en avant-plan.

Sa moyenne de verges par course a diminué à chaque année (de 5,6 à 4,8 à 4,4), mais Peterson a tout de même amassé plus de 1300 verges à chacune de ses trois saisons. Il a l'avantage de courir derrière l'une des lignes les plus imposantes de la NFL, grâce principalement à Bryant McKinnie et Phil Loadholt, un duo de bloqueurs qui mesurent 6'8. Si Peterson tombe au combat, c'est la recrue et choix de deuxième ronde Toby Gerhart qui le remplacera.

Jared Allen est peut-être le meilleur joueur de la NFL pour presser le quart; les énormes Pat Williams et Kevin Williams assurent la défense des Vikings d'être dominante contre la course; et les secondeurs Chad Greenway, Ben Leber et E.J. Henderson sont tous solides. La principale inquiétude en défense se situe au niveau de la tertiaire. L'embauche du vétéran Lito Sheppard et la sélection de Chris Cook avec le 34e choix du repêchage ajouteront de la profondeur au groupe des demis de coin, mais celui des demis de sûreté reste médiocre.