Kurt Warner a mis un terme à l'une des carrières les plus mémorables de l'histoire de la NFL. Le quart de 38 ans a annoncé sa retraite, vendredi, après 12 ans dans une ligue qui l'a d'abord rejeté, pour ensuite devenir le théâtre d'un retour insoupçonné au fil duquel il a mené deux fois les Rams de St. Louis au Super Bowl, le remportant à sa première occasion, au terme de la saison 1999.

Puis, relegué aux oubliettes, il a plus tard mené les Cardinals de l'Arizona, après des années de misère, au match ultime après la saison 2008.

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«L'aventure a été formidable, a dit Warner. Je pense que je n'aurais pas pu rêver que les choses se passeraient comme ça, mais j'ai eu ma dose d'humilité à chaque jour depuis 12 ans, et je suis émerveillé que Dieu m'ait choisi pour réaliser ce qu'il m'a donné la chance de faire.»

Warner quitte avec un an à écouler à un contrat de 23 millions $ US pour deux ans, en sachant qu'il a encore les habiletés pour jouer au plus haut niveau de son sport.

Il a offert l'une de ses plus brillantes performances en éliminatoires le 10 janvier, dans un gain de 51-45 des Cards en prolongation contre Green Bay, mais il a subi un très dur plaqué six jours plus tard, dans un revers de 45-14 à la Nouvelle-Orléans.

Warner était accompagné de son épouse Brenda et de leurs sept enfants, au moment d'annoncer sa retraite, donnant l'accolade à chacun d'entre eux. Sa voix s'est brisée en les remerciant.

«À chaque jour, j'arrive à la maison et ça n'a pas d'importance si vous avez gagné ou perdu, si vous avez réussi des touchés ou commis des interceptions. S'il y a une chose que je savais, c'est que quand je franchissais la porte, rien de tout ça ne comptait pour eux. Je ne peux pas vous dire à quel point cela est une bénédiction.»

Warner laisse un héritage qui pourrait le mener vers le Temple de la renommée, même s'il n'a pas amorcé de match avant l'âge de 28 ans.

Si on compare avec les 14 quarts intronisés au Panthéon ces 25 dernières années, Warner montre en carrière un meilleur pourcentage de passes complétées, une meilleure moyenne de verges par passe complétée, et une meilleur récolte moyenne de verges par match. Seul Dan Marino a franchi plus souvent le cap de 300 verges de gains par la passe dans un match.

En 124 matches de saison régulière, Warner a complété 65,5 pour cent de ses passes pour 32 344 verges et 208 touchés. Lui et Fran Tarkenton sont les seuls quarts de la NFL à avoir obtenu 100 touchés et 14 000 verges de gains avec deux équipes.

Le natif de l'Iowa revendique les trois matches les plus productifs d'un quart dans l'histoire du Super Bowl. Ses 1156 verges lors des éliminatoires de 2008 ont brisé la marque de 1063 qu'il avait lui-même établie avec St. Louis, en 1999.

Le passage de Warner de l'obscurité à la gloire semble être le genre de choses qu'on trouverait dans un scénario hollywoodien.

Il a disputé trois saisons dans l'Arena Football League et une avec NFL Europe, entremêlées avec une période où il a travaillé comme commis d'épicerie, chez lui en Iowa.

Warner s'est taillé une place comme réserviste avec les Rams en 1998, puis il s'est retrouvé dans le rôle de partant en 1999, quand Trent Green a subi une blessure.

Il s'en est suivi une saison exceptionnelle et des plus inattendues, alors qu'il a mené les Rams à une fiche de 13-3, puis à la victoire contre le Tennessee au Super Bowl. Il a été nommé joueur par excellence de la ligue, puis le joueur par excellence du Super Bowl.

Les Rams ont été surpris au premier tour éliminatoire, la saison suivante, mais Warner les a ramenés au match de championnat en 2001, où l'équipe s'est inclinée de justesse devant les Patriots, 20-17.

Deux ans plus tard, par contre, il a vu les Rams le libérer, alors qu'il composait avec des blessures.

Il a signé un contrat avec les Giants de New York en 2004, mais a été remplacé à la mi-saison; il a ensuite conclu une entente avec l'Arizona, mais il a dû attendre à 2007 pour jouer comme partant. L'année suivante, il a mené les Cardinals jusqu'au Super Bowl, où il a obtenu 377 verges de gain dans une défaite de 27-23 contre Pittsburgh.

Warner et sa femme sont en charge de l'organisation caritative chrétienne «First Things First». L'an dernier, il a été nommé l'Homme de l'année dans la NFL pour ses réalisations à la fois sur le terrain et en dehors de celui-ci.

«Nous avons tous tiré de grandes leçons de l'humilité, de la dignité et de la grâce de Kurt, a dit le propriétaire des Rams, Chip Rosenbloom. Nous serons toujours reconnaissants du succès qu'il nous a amenés, et de la générosité sans pareil dont il a fait preuve envers St. Louis et au-delà.»