Un peu à bout de souffle, vêtu d'un vieux t-shirt gris, Brett Favre avait le sourire facile après le match. Et il avait le goût de jaser. Beaucoup.

«Vous savez, les gens me demandent toujours: et alors, tu es heureux d'avoir choisi de revenir au jeu? La réponse est oui. On a la chance de se rendre au Super Bowl. Je dirais que tout ça est assez incroyable.»

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Assez incroyable? En effet. Favre, 40 ans bien sonnés, a été la grande vedette du match entre les Cowboys de Dallas et les Vikings du Minnesota, hier après-midi au Mall Of America Field de Minneapolis. Celui que les Vikings ont sorti de la retraite l'été dernier a lancé quatre passes de touché - un sommet personnel pour lui en séries - afin de mener sa bande à une victoire sans appel de 34-3 sur Dallas.

Pendant que les Cowboys vont se poser des tas de questions, le vieux Brett et ses Vikings vont faire leurs valises pour La Nouvelle-Orléans, là où ils affronteront les Saints dimanche prochain, en finale de la Conférence nationale. Le gagnant passera ensuite au Super Bowl, qui sera présenté à Miami le 7 février.

«J'imagine que c'est pourquoi les Vikings m'ont embauché, a ajouté Favre, qui a complété 15 passes en 24 pour 234 verges de gains. Je m'attendais à ce qu'on l'emporte, mais certes pas par cette marge. Personne n'est plus surpris que moi de ce résultat, je ne croyais pas que ça allait être si convaincant. Cette saison a été aussi formidable que je m'y attendais, et même plus.»

Au final, Favre a lancé des passes de touché sur 47, 16, 45 et 11 verges, les trois premières au receveur Sidney Rice, qui a fini sa journée au bureau avec des gains de 141 verges.

«Ce que vous avez vu (hier), c'était le bon vieux Brett, a commenté Sidney Rice. Vous avez vu le gars qui a du coeur, le gars qui a toujours fait ça. Est-ce qu'on aimerait le revoir avec nous la saison prochaine? Bien sûr, mais pour le moment, on ne pense pas à ça. On pense plutôt au 7 février...»

Au son du dernier sifflet, Favre a quitté le terrain sous les hourras d'une foule en délire, qui ne voulait pas sortir du stade. La fête s'est d'ailleurs poursuivie dans le vestiaire des Vikings, où parents et amis s'entassaient pour célébrer dans un vestiaire devenu trop étroit. «Je suis fatigué, oui, mais c'est parce que je suis fatigué d'avoir trop célébré sur le terrain!» a blagué le vétéran quart-arrière devant les caméras.

Les Cowboys? C'était plus tranquille de leur côté. C'est que les joueurs à l'étoile bleue n'ont jamais été dans le coup, eux qui étaient pourtant favoris par plusieurs experts pour aller au Super Bowl après une fin de saison magistrale.

On attendait l'attaque spectaculaire des Cowboys, on a plutôt vu la défense des Vikings, qui a largement dominé d'un bout à l'autre. L'ailier défensif Ray Edwards a conclu le match avec trois sacs du quart, et les Cowboys n'ont jamais vraiment pu se mettre en marche; leur passe la plus longue en aura été une de 22 verges.

Le quart Tony Romo, lui, a connu un match difficile, souvent abandonné par une ligne à l'attaque incapable de ralentir la pression défensive des Vikings. Romo a commis deux échappés et une interception, en plus de subir six sacs du quart. Il a dû se contenter de 198 verges de gains, et il n'a jamais paru à l'aise sous le bruyant dôme des Vikings.

«Notre équipe était en mode attaque dès le départ», a expliqué Brad Childress, l'entraîneur des Vikings, qui n'avait surtout pas le triomphe modeste après le match.

Pendant ce temps, dans le vestiaire des Vikings, Favre le héros retirait lentement ses épaulettes, quand une connaissance lui a poussé cette phrase: «Pas si mal pour un vieillard...»

Brett Favre s'est contenté de sourire. Parce qu'il savait probablement que c'était vrai.