Qui, dans cette salle, avait enterré les Chargers de San Diego après seulement six semaines de jeu? Moi. Oui madame. Après six semaines de jeu, les Chargers avaient une fiche de 2-3, et leur défense se faisait ramasser comme c'est pas permis. Rien de moins que 38 points accordés contre Pittsburgh, 34 contre Denver...

Comme ça change vite dans cette ligue! Depuis leur dernière défaite, le 19 octobre face aux Broncos, les Chargers en ont gagné sept de suite.

 

Il y a plusieurs raisons à ça. La défense, enfin, joue à son plein potentiel. Lors de cette jolie série de sept victoires, les Chargers n'ont jamais accordé plus de 23 points dans un match.

Mais ce n'est pas tout.

Les Chargers ont aussi un quart qui se nomme Philip Rivers. Puisque vous me le demandez, je vais vous le dire tout de suite: Rivers, je ne suis pas capable. Face à fesser dedans. Grande gueule. Le genre à japper en plein terrain au visage d'un joueur adverse. Bref, ce type est une petite frappe.

Mais quel bras, mes amis. Dans la course au joueur le plus utile, on parle de Brett, de Brees, de Peyton. Mais il faudra bien finir par parler de Philip Rivers, qui a 21 passes de touché et seulement six interceptions. En clair, ce gars-là ne gaffe à peu près jamais. Il y a un mois contre la grosse défense des Eagles - la septième du circuit, en passant - il a complété 80% de ses passes. Phénoménal, je vous dis.

Tout ça pendant que le demi LaDainian Tomlinson, le joueur-vedette des Chargers, est au point mort. Celui que l'on surnomme LT n'a pas un seul match de 100 verges au compteur cette saison, mais dans cette attaque diversifiée, les problèmes de Tomlinson ne font pas mal au reste de l'équipe.

Et maintenant, il faudrait peut-être présenter nos excuses à l'entraîneur Norv Turner. Le bon vieux Norv a souvent été la cible de critiques par le passé, parfois pour ses décisions douteuses, parfois pour ses erreurs en séries. C'est vrai, les Chargers de Norv n'ont toujours pas atteint le Super Bowl. Mais voici leur fiche en décembre, quand ça compte vraiment: 10 victoires, zéro défaite! En fait, à ses trois années à la barre du club aux éclairs, Norv Turner n'a jamais perdu un match en décembre.

En d'autres mots, les Chargers savent gagner quand ça compte. C'est précisément pour ça qu'ils vont être très dangereux en séries.

Vous savez sûrement que ça ne va pas bien chez les Patriots. Tellement, en fait, que quatre Patriots retardataires ont dû rentrer chez eux mercredi, après avoir abusé de la patience de Bill Belichick. Parmi les fautifs: le receveur Randy Moss et le secondeur Adalius Thomas.

Évidemment, c'est le cas de Moss qui est le plus inquiétant. Entre les branches, on raconte que le grand receveur a commencé à s'en foutre un peu, comme il le faisait jadis à Oakland.

Le problème avec les receveurs comme lui, c'est qu'ils exigent qu'on s'occupe d'eux, sans quoi ils perdent intérêt. Au cours des trois derniers matchs, Moss n'a capté que cinq passes, trois passes, puis deux passes dimanche dernier à Miami. Bien sûr, dans la tête de Moss, ça veut dire ceci: vous ne me donnez pas le ballon, alors on ne gagne pas.

Les Patriots, qui formaient auparavant une belle famille unie autour de leur gourou en capuchon, ont maintenant des airs de club sur le point de tomber en morceaux. Bill Belichick semble être à court de magie, et la défense n'est plus ce qu'elle était.

Si en plus le principal receveur de l'équipe se met à bouder, alors là, ça risque d'aller encore plus mal. Les Dolphins et les Jets sont juste derrière, ne l'oublions pas.

Serions-nous en train d'assister aux derniers jours de cette formidable dynastie? J'ai bien l'impression que oui.