Après 40 ans de misère face aux Steelers de Pittsburgh, les Bengals de Cincinnati ont finalement refusé de se laisser intimider. Et maintenant, c'est au tour des Steelers de réaliser que la pente sera difficile à remonter.

Les Bengals ont vaincu les Steelers à leur propre jeu, dans leur propre stade, comptant sur une défensive qui a étouffé Ben Roethlisberger et les champions du dernier Super Bowl, en les limitant à quatre placements dans un gain de 18-12, dimanche.

Grâce à cette victoire, les Bengals ont pris la tête de la section Nord de l'Association américaine.

«Ils sont définitivement la meilleure équipe de la division. Je donnerais mon bras gauche pour rejouer contre eux», a dit le demi de sûreté Ryan Clark après le match.

Shayne Graham a réussi quatre placements en deuxième demie et ce fut assez pour la victoire, même si les Bengals (7-2) ont souvent raté des jeux qui leur auraient permis de prendre le contrôle du match. Le retour de botté de 96 verges de Bernard Scott au premier quart a été le tournant pour les Bengals, qui ont dû se débrouiller sans leur demi offensif étoile Cedric Benson.

«C'est le match durant lequel nous avons dû travailler le plus d'arrache-pied, comme jamais je ne l'avais vu», a souligné l'entraîneur des vainqueurs, Marvin Lewis.

Les Bengals avaient également remporté leur premier duel de la saison contre les Steelers (6-3), par la marque de 23-20 le 27 septembre. En balayant la série de la saison pour la première fois depuis 1998, les Bengals ont pris la tête du classement de leur section par deux matchs, et disposent de l'avantage du bris d'égalité en raison de leur fiche de 5-0, une première dans l'histoire de la concession.

Revers frustrant

Pour les Steelers, c'était une défaite frustrante, eux qui avaient auparavant aligné cinq victoires, dont deux très importantes face aux Vikings du Minnesota et aux Broncos de Denver.

Les Bengals, qui avaient terminé la saison dernière avec une fiche de 4-11-1, sont au premier rang d'une division où les Steelers et les Ravens de Baltimore s'étaient affrontés pour le championnat de l'Américaine, l'an dernier. Les Bengals ont une fiche de 4-0 contre ces mêmes équipes cette saison.

«C'est une bouffée d'air frais d'être à ce moment-ci de la saison et de ne pas déjà penser à l'année suivante, a dit Chad Ochocinco. C'est très agréable comme sensation.»

Avant ce match, les Bengals n'avaient remporté qu'une seule victoire à leurs 13 derniers matchs à Pittsburgh, soit depuis qu'ils ont changé de division en 1970. Au cours de ces années, ils avaient été malmenés plus souvent qu'à leur tour. Ils essaient maintenant de leur rendre la monnaie de leur pièce, et ça marche.

Ils n'ont pas laissé les Steelers convertir aucun de leurs dix derniers troisième essai. Ils ont mis tellement de pression sur Roethlisberger qu'il n'a amassé que 174 verges par la passe en 40 tentatives. Ils ont aussi réussi à contenir Rashard Mendenhall (36 verges, 13 courses), une semaine après qu'il eut couru pour un total de 155 verges à Denver.

Mais le plus important, c'est que les Bengals n'ont pas laissé la défensive des Steelers dicter leur jeu et ce, même s'ils n'ont gagné que 218 verges et qu'ils n'ont réussi qu'un touché sur le retour de botté de Scott - le troisième accordé par Pittsburgh à leurs trois derniers matchs à domicile.

En fin de match, les Steelers avaient toujours une chance de l'emporter, mais Roethlisberger a lancé des passes incomplètes lors de ses quatre essais à la ligne de 33. C'en était fait pour eux.

Par ailleurs, le demi de sûreté Troy Polamalu des Steelers a aggravé sa blessure au genou, la même qui l'avait tenu à l'écart du jeu durant quatre matchs.