Décidément, il y a des clubs qui s'y prennent mieux que d'autres. Les partisans des Browns de Cleveland, des Lions de Detroit ou des Raiders d'Oakland en savent quelque chose; chaque année, on dirait que les patrons de ces équipes font toujours les mauvais choix et chaque fois, ils s'enfoncent un peu plus.

On dit qu'il y a parité dans la NFL. C'est vrai. Mais pour gagner dans cette ligue, ça prend aussi un minimum de sérieux. Et un peu de jugeote.

 

Prenons le cas des Vikings du Minnesota, une équipe qui n'a pas mis les pieds au Super Bowl depuis 1977. Au cours des récentes années, les Vikings ont souvent eu un peu de succès... mais pas trop. Ils ont souvent eu un bon petit club capable de participer aux séries, mais pas de se démarquer lorsque ça commençait à chauffer. Tenez, ça me rappelle un certain club de hockey qui patine au Centre Bell, mais là, je m'égare.

Pas contents de miser sur un bon petit club incapable d'aller plus loin, les patrons des Vikings ont choisi de se mettre au travail il y a deux ans. Comment? En allant chercher de solides vétérans pour aller avec tous ces bons jeunes acquis au repêchage.

C'est ainsi que les Vikings ont commencé leurs emplettes. Le receveur Bernard Berrian, arraché aux Bears de Chicago. Le demi de sûreté Madieu Williams, arraché aux Bengals de Cincinnati. Le garde émérite Steve Hutchinson, un ancien leader chez les Seahawks de Seattle.

Et surtout, surtout, un certain Jared Allen.

Je sais bien que les médias américains n'en ont que pour Brett Favre, dont la présence a complètement changé la donne pour cette attaque jadis prévisible. Mais avant l'arrivée d'Allen, la défense des Vikings ne faisait peur à personne.

Tout ça a changé avec l'acquisition de cet ailier défensif étoile des Chiefs de Kansas City. Allen en est à sa deuxième saison au Minnesota et, pour l'instant, cet échange avec les Chiefs a l'air d'un vrai vol. Avec Allen, les Vikings ont mis la main sur celui qui est peut-être le meilleur joueur défensif du football américain. Et il n'a que 27 ans.

Pour l'obtenir, les Vikings ont donné aux Chiefs un choix de première ronde, c'est-à-dire le bloqueur Branden Albert, ainsi que deux choix de troisième ronde, en plus d'inverser un choix de sixième ronde.

On verra bien ce que ces choix vont rapporter aux Chiefs, mais pour le moment, le gros Albert est un réserviste à Kansas City. Pendant ce temps, Allen a déjà 7,5 sacs du quart et il se dirige vers une autre saison monstre.

Le dernier morceau du casse-tête se nomme Brett Favre, évidemment. Pour le moment, cette embauche, décriée il y a un mois à peine - on parlait d'un vestiaire divisé, souvenez-vous - donne des résultats spectaculaires. Si le vieux Brett tient le coup jusqu'en janvier, les Vikings pourraient bien se retrouver en finale de conférence... et peut-être aussi au Super Bowl.

Mais commençons par le commencement. Et voyons un peu ce que Brett peut faire sur le terrain des Steelers de Pittsburgh, demain. Ce terrain-là est le pire de la ligue. Et il y a ce vent, en plus. Voyons un peu si la magie peut opérer dans ces conditions pas du tout idéales.

En attendant, les patrons des Vikings passent pour des génies. Cette équipe n'aurait pas une fiche de 6-0 sans Jared Allen... et sans le vieux Brett.

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J'aime la NFL à cause de gars comme Richard Seymour. Croyez-moi, ce n'est pas dans les vestiaires de la LNH qu'on retrouve des gars comme lui. L'ailier défensif a déclaré cette semaine que son club allait assurément être des séries...

Le club de Seymour, c'est les Raiders d'Oakland, qui reviennent d'une grosse victoire sur les Eagles. Rappelons tout de même que les Raiders ont une fiche de 2-4. Avant cette surprise face aux Eagles de Philadelphie, ils avaient perdu leurs trois matchs précédents par un score combiné de 96-16.

Tant mieux pour Seymour, mais moi, je vais vous faire une autre prédiction: si jamais les Raiders sont des séries, je m'engage personnellement à aller remettre ma copie de En forme avec Gilbert Delorme à Seymour.

Des fois, il faut ce qu'il faut.