Ce n'est pas mon genre de sauter aux conclusions, mais là, je vais le faire quand même. En affirmant ceci: présentement, il n'y a pas une meilleure équipe que les Colts d'Indianapolis dans la NFL.

Notez l'utilisation judicieuse du mot présentement. Ça veut dire que je pourrais changer d'idée. Dans un mois, peut-être dans deux. Mais là, juste là, j'ai l'impression que les Colts sont une coche au-dessus de tous les autres, les Giants, Saints et autres Broncos et Bengals de cette ligue.

C'est bien ça. Dimanche soir, face à des Titans qui cherchaient à sauver leur saison (c'est raté), le grand Peyton s'est permis un autre match de plus de 300 verges. Au final, il a fini ça avec une fiche de 36 en 44, 309 verges de gains et trois touchés.

Rien que ça.

J'en profite pour rappeler ici qu'en septembre, les experts ne voyaient rien de bon pour les Colts, surtout à cause de ces receveurs inconnus, et parce que Marvin Harrison n'avait pas été remplacé.

On dirait bien que les experts étaient dans le champ. Pas besoin de receveurs vedettes avec le grand Peyton Manning. Juste besoin de receveurs qui attrapent le ballon quand c'est le temps. C'est tout.

Ce qui m'impressionne le plus chez Peyton, c'est ce désir de vaincre. Le gars a déjà un Super Bowl, mais on le sent, c'est loin d'être assez. En fin de match dimanche, avec un score de 28-9 pour les Colts, Reggie Wayne a échappé une passe de touché. Une passe facile dans les mains. Vous auriez dû voir la face de Peyton... Un peu plus et il lançait la cruche de Gatorade sur la tête de Wayne.

Peyton Manning, c'est en plein ça: jamais satisfait, même si son club est en avance par 19 points en fin de match.

Un dernier truc sur les Colts. En voyant le jeune receveur Austin Collie rayonner de la sorte face aux Titans (huit attrapés, 97 verges de gains et deux touchés), je n'ai pu m'empêcher d'avoir une petite pensée pour Samuel Giguère, qui attend son tour au sein de l'équipe d'entraînement des Colts.

C'est bel et bien ce Collie qui bataillait avec Giguère pour un poste lors du camp d'entraînement, en août. Si notre receveur québécois n'avait pas été blessé, c'est peut-être lui qu'on aurait vu en entrevue aux côtés de Peyton Manning après le match de dimanche soir.

Ça y est, les Broncos sont sérieux. Coup sur coup, ils viennent de battre les Cowboys de Dallas, puis les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, qu'ils ont surpris avec une spectaculaire victoire en prolongation, dimanche à Denver.

Encore une fois, ce Kyle Orton ne cesse de nous surprendre, n'est-ce pas? Contre les Patriots, il a complété 35 passes en 48, en plus d'ajouter 330 verges de gains et deux passes de touché.

Souvenez-vous quand les Broncos ont échangé Jay Cutler aux Bears pour ce gars-là... on parlait d'un vol! Orton était un homme détesté à Chicago. Mais voici qu'il se transforme en héros dans le maillot des Broncos. Si ce n'est pas la surprise de l'année, ça...

Ajoutons aussi que dimanche, l'attaque des Broncos a obtenu des gains de 424 verges, contre 305 verges pour l'attaque des Patriots. Bref, le monde à l'envers.

Si les Broncos continuent ainsi, il faudra assurément remettre le titre d'entraîneur de l'année à Josh McDaniels, le kid de 33 ans qui a passé environ 10 minutes à célébrer après la grosse victoire de dimanche. C'est lui qui est arrivé à Denver et qui a décidé de tout changer, à commencer par le quart-arrière... Tout le monde riait de ce McDaniels il y a deux mois à peine.

Aujourd'hui, plus personne ne rit. Sauf peut-être McDaniels lui-même.