Si on faisait le tour de toutes les attaques de la NFL, c'est peut-être celle des Cardinals de l'Arizona qui aurait les meilleures chances d'embêter la défense des Steelers de Pittsburgh.

Ken Whisenhunt et Russ Grimm connaissent bien Dick LeBeau et plusieurs de ses joueurs; Kurt Warner excelle contre le blitz et dégaine rapidement; ils possèdent trois receveurs avec plus de 1000 verges au compteur, dont une étoile et une super-étoile; leur porteur de ballon, Edgerrin James, est expérimenté et a les jambes fraîches... Pas facile.

 

Il n'est pas réaliste de croire que la défense des Steelers, aussi bonne soit-elle, parviendra à neutraliser la formidable attaque des Cards pendant 60 minutes. Pas plus qu'il ne l'est de penser que le groupe de LeBeau ne réussira pas quelques jeux d'importance. Il n'y a pas 11 bons joueurs défensifs chez les Steelers, il y en a 15 ou 16. Et il y a aussi des «playmakers» de haut niveau: Troy Polamalu, James Harrison et LaMarr Woodley.

Au final, il serait assez surprenant que l'une des deux unités règne sur l'autre. Ce sont elles qui ont retenu toute l'attention au cours des deux dernières semaines, mais en réalité personne ne serait étonné si l'attaque des Cards et la défense des Steelers passaient plus de temps de jeu sur les lignes de touche que sur le terrain. Doit-on rappeler que les Steelers se sont longtemps spécialisés dans le contrôle du ballon? Ça été moins le cas cette saison - 31:41 par match en saison régulière -, mais les hommes en noir savent comment contrôler le ballon (lire: jeu au sol).

L'attaque des Steelers a terminé au 22e rang en saison régulière, mais c'est un peu trompeur. Allez jeter un coup d'oeil aux défenses qu'elle a affrontées. Même les Bengals de Cincinnati ne se débrouillaient pas si mal en défense en 2008...

Si Hines Ward n'est pas trop ralenti par sa blessure et que la ligne à l'attaque joue comme elle l'a fait contre les Chargers de San Diego il y a trois semaines - contre une défense qui ressemble justement un peu à celle des Chargers -, l'attaque des Steelers est outillée pour faire des dégâts. Plus que ce que semble croire la majorité des gens.

Ils ne sont pas aussi dominants que Larry Fitzgerald et Anquan Boldin, évidemment, mais Ward et Santonio Holmes ne sont pas mal du tout. C'est Holmes qui a donné le ton lors des deux derniers matchs en inscrivant le premier touché des Steelers, et ça scie toujours les jambes de voir certaines personnes être incapables d'apprécier ce que Ward apporte sur un terrain de football. Si-dé-rant. On repassera pour l'originalité, mais l'ultime guerrier est une définition qui s'applique parfaitement à Ward, qui se rapprocherait un peu plus de Canton et du Temple de la renommée avec un deuxième bon Super Bowl (il a été élu le joueur du match en 2006).

Ben Roethlisberger et Willie Parker disputent leur deuxième Super Bowl à leur cinquième saison. Parker a inscrit le plus long touché de l'histoire de l'événement (76 verges) en février 2006, mais la soirée avait été plutôt pénible pour Roethlisberger. Le quart-arrière ne l'a pas caché, il veut faire amende honorable ce soir.

Le grand mystère de ce match, c'est la défense des Cards. Elle est améliorée, mais sera-t-elle aussi énergique en deuxième demie? Dominique Rodgers-Cromartie a-t-il guéri tous les maux de la tertiaire? Le front défensif résistera-t-il?

Les Cards ont terminé la saison régulière avec une fiche de 9-7 et ont inscrit un point de plus qu'ils en ont concédé. Six de leurs victoires ont été contre les 49ers de San Francisco, les Seahawks de Seattle et les Rams de St. Louis, et ils ont «pris un mois de congé» après avoir confirmé leur titre de division... Peuvent-ils ajouter une quatrième et dernière surprise à leur belle histoire? Évidemment. That's why they play the game, ce ne sera jamais suffisamment dit.

Mais cette fois, c'est une sérieuse machine de football qui se dressera devant les Cards. Entouré du Steeler Nation, qui n'hésite jamais à se déplacer par dizaines de milliers (parfois même en saison régulière), ils se demanderont peut-être s'ils sont au Heinz Field ou à Tampa.

Les Steelers possèdent plus de joueurs d'impact, plus d'expérience, plus de profondeur. Ils ont été confrontés au calendrier le plus difficile de la NFL depuis plusieurs décennies et n'ont jamais flanché. Et ce ne sont pas les Cards qui vont changer ça. Les Steelers domineront les 30 dernières minutes, en route vers un deuxième sacre en quatre ans.

Notre prédiction: Pittsburgh 34, Arizona 20