Mais quelle semaine ce fut, tout de même.

Une vraie semaine du Super Bowl comme on les aime, avec de la vedette en masse, avec des joueurs (et anciens joueurs) en masse, et avec des verres de bière qu'on paie à peu près trois fois trop cher.

Les plus pessimistes avaient prévu un Super Bowl tiède, ralenti par la crise économique. Que nenni. La plupart du temps, ce fut, comme le disent les poètes, business as usual. Avec tout ce que cela suppose de débordements, de limousines et d'embouteillements monstres dans les rues.

 

Ce qui me mène à l'essentiel: les fameux partys du Super Bowl.

Dans le cadre de mes fonctions, et seulement par pure conscience professionnelle, je me suis permis d'aller «couvrir» deux des partys les plus importants de la semaine, celui du Madden Bowl des bonnes gens de EA Sports, et celui du Bud Bowl.

Le Madden Bowl, c'est le tournoi des jeux vidéo. Le concept, c'est un paquet de joueurs qui se présentent et qui jouent à Madden pendant qu'un DJ pousse les derniers tubes hip-hop dans la place. C'est toujours très intéressant, surtout pour voir qui est là.

À un moment donné, Donovan McNabb et Terrell Owens se sont retrouvés presque côte à côte dans la section des VIP, et honnêtement, je m'attendais à un minimum de casse. Peut-être quelques taloches ou une bonne vieille descente du coude, à tout le moins. Mais non.

J'ai jasé un peu avec Roy Williams, le receveur des Cowboys de Dallas, et j'ai vu Evander Holyfield danser sur un vieux hit de Michael Jackson. Il avait l'air de bien entendre la musique malgré cette oreille maganée, gracieuseté de Mike Tyson, de triste mémoire.

Le lendemain soir, c'était le Bud Bowl, genre de gros party corporatif où des filles peu vêtues côtoyaient des gars en cravate. Le rappeur Snoop Dogg était l'invité. Laissez-moi vous dire que c'était assez spécial de voir tous ces dirigeants d'entreprise, les mains en l'air, répondre à Snoop, qui hurlait des obscénités sans arrêt.

Vers la fin du concert, je me suis trouvé à côté d'un ministre conservateur. Je vous jure. Regarder la face du ministre pendant que Snoop enfilait les grossièretés, franchement, ça n'avait pas de prix.

Tout ça pour dire que si Snoop Dogg était un artiste canadien, il aurait probablement à se débrouiller sans les subventions du fédéral.

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

Et maintenant, qui va gagner le match de ce soir? Pas facile. J'ai passé la semaine à écouter tous les experts à Tampa, et honnêtement, je suis encore un peu indécis.

Pour l'amour du football, j'aimerais une victoire des Cards de l'Arizona. Pour Kurt Warner, un vieux de mon âge qui me donne espoir. Aussi pour cette bande de négligés que personne ne voyait là. C'est toujours sympa, des négligés. En plus, je ne suis pas un fan du style éteignoir à la Steelers de Pittsburgh, trop hermétique, trop lent, trop... plate.

Mais ce sont les Steelers qui ont la meilleure défense du circuit. Je sais bien que les Cards peuvent marquer des points de toutes les façons possibles, mais généralement, quand vous avez une bonne attaque contre une bonne défense, c'est la grosse défense qui gagne. C'est comme ça. J'ai encore en mémoire le Super Bowl de 2003 entre les Raiders d'Oakland et les Buccaneers de Tampa Bay. La grosse attaque des Raiders avait été pas mal tranquille, si je me souviens bien...

L'attaque des Cards est axée sur le rythme, la rapidité d'exécution. Pour vaincre une attaque du genre, ça prend une défense agressive qui est capable de se rendre rapidement au quart-arrière. Une défense comme celle des Steelers.

La seule chance des Cards, c'est de gagner la bataille des revirements. De forcer Gros Ben à faire des folies, tout en espérant que de l'autre côté, Kurt Warner ne commettra pas une seule interception du match.

Ça pourrait arriver. Mais je n'y crois pas.

Steelers 23, Cards 13.