Les Steelers de Pittsburgh deviendront la première équipe sportive à recevoir un coup de fil du président des États-Unis, Barack Obama, s'ils gagnent le Super Bowl, demain soir. Ça tomberait bien, puisque Obama est un partisan des Steelers.
«Je souhaite bonne chance aux Cardinals, mais je suis un partisan des Steelers de longue date», a dit Obama aux reporters réunis dans le Bureau ovale, jeudi.
Le président américain a ensuite spécifié que les Bears de Chicago étaient cependant son équipe préférée dans la NFL.
«À l'exception des Bears, les Steelers sont l'équipe qui est le plus près de mon coeur», a exprimé Obama, qui est devenu un partisan de l'équipe de la Pennsylvanie lorsqu'il était adolescent à Hawaii dans les années 70.
Et c'est une admiration mutuelle. Pourtant d'allégeance républicaine, Dan Rooney, le propriétaire des Steelers, s'est beaucoup engagé dans la dernière campagne électorale d'Obama. Il a publiquement donné son appui au sénateur de l'Illinois en avril 2008, puis a activement participé à la campagne en Pennsylvanie, mais aussi en Ohio, au Maryland et en Virginie de l'Ouest. La Pennsylvanie étant l'un des États-clés, le soutien de M. Rooney n'a sûrement pas nui - les Steelers sont l'orgueil de Pittsburgh et ses environs.
Selon un article de Jerome L. Sherman, paru dans l'édition d'hier du Pittsburgh Post-Gazette, Rooney aurait fait savoir à son fils Jim qu'il voulait être associé à la campagne électorale lors d'un entretien téléphonique à la suite d'un discours d'Obama.
«Cet homme rejoint les gens plus que n'importe quel autre que j'ai vu depuis John Kennedy. Il m'a convaincu qu'il est davantage qu'un bon politicien. Je veux me lever et dire quelque chose en son nom. Je veux être engagé», aurait dit Rooney à son fils.
Au lendemain de la victoire des Steelers contre les Ravens de Baltimore en finale de la Conférence américaine, il y a deux semaines, M. Rooney s'est même rendu à Washington afin de remettre le ballon du match à Obama, qui entrait officiellement dans ses nouvelles fonctions de président le jour suivant.
La «Rooney Rule»
Toujours selon le Post-Gazette, le vice-président Joe Biden est lui aussi un partisan des Steelers. Rien de bien étonnant, puisqu'il est originaire de Scranton, situé près de Pittsburgh.
Chez les Steelers, l'ancienne gloire Franco Harris, ainsi que l'entraîneur-chef Mike Tomlin font partie de ceux qui ont donné leur appui à Obama.
Et c'est justement là que cette histoire se poursuit Tomlin.
C'est en raison de la fameuse «Rooney Rule» que Tomlin s'est retrouvé à la tête des Steelers. Grâce à une initiative de Dan Rooney, les équipes de la NFL doivent obligatoirement interviewer au moins un candidat d'une minorité lorsqu'elles doivent combler un poste d'entraîneur-chef depuis 2003.
Quand Bill Cowher a quitté les Steelers après sa 15e saison à leur barre, tout le monde prévoyait que son successeur serait Ken Whisenhunt, alors le coordonnateur à l'attaque, ou Russ Grimm, qui était l'entraîneur de la ligne à l'attaque. Les données ont changé après la première rencontre avec Tomlin. Alors coordonnateur défensif des Vikings du Minnesota, Tomlin a tellement impressionné l'état major des Steelers - Dan Rooney - en tête qu'il a finalement devancé tous les autres candidats en lice.
Or, contrairement à la croyance populaire, c'est Grimm et non pas Whisenhunt qui aurait été nommé l'entraîneur-chef des Steelers si Tomlin n'avait pas obtenu le poste. C'est pourquoi Whisenhunt a accepté l'offre des Cardinals avant même que les Steelers n'aient officialisé leur sélection. Grimm a rejoint Whisenhunt en Arizona lorsque les Steelers ont finalement opté pour Tomlin.