Atteindre le match de championnat de l'Association américaine à titre de sixième tête de série, c'est impressionnant. Réussir l'exploit un an après avoir connu une saison de 5-11, c'est renversant.

Et remporter 13 matchs alors qu'un entraîneur recrue et un quart de première année sont à la barre de l'équipe, c'est du jamais vu.

Et si cela n'était pas assez, ajoutez le fait que les Ravens de Baltimore ont joué 17 semaines de suite sans s'arrêter, ce qui rend les exploits qu'ils ont réalisés cette saison tout simplement incroyables.

L'entraîneur John Harbaugh s'attendait à l'inattendu quand il a entrepris la lourde tâche de transformer les Ravens en aspirants. Il n'aurait toutefois pu jamais anticiper une semaine de congé bousillée par un ouragan, forçant Baltimore à disputer les 15 dernières semaines du calendrier régulier sans pause.

À titre d'équipe qualifiée comme meilleure deuxième, les Ravens (13-5) n'ont pas profité du luxe d'une semaine de congé avant le début des séries. Ce qui fait que leur match contre les Steelers de Pittsburgh, dimanche, sera leur 18e de suite sans arrêt - une séquence qu'on n'avait pas vue depuis que la semaine de congé pour chaque équipe a été instaurée en 1990.

«Je pense que nous aimons les choses ainsi. Après avoir perdu notre semaine de congé, nous savions à quoi nous en tenir, a noté l'ailier espacé Derrick Mason. Nous réalisions la tâche que nous avions devant nous.

«Nous savions quels étaient les obstacles qui allaient se dresser devant nous.»

Après que leur match du 14 septembre contre les Texans de Houston eut été remis à cause de l'ouragan Ike, les Ravens ont perdu la seule pause dont ils auraient pu profiter, ayant passé la semaine à s'entraîner en prévision d'un match qui n'a finalement pas eu lieu. À l'origine, les Ravens devaient avoir le 9 novembre de congé, mais cette date est devenue l'occasion de disputer le match remis contre Houston.

«Tout de suite après, nous en avons parlé un peu. L'idée, c'était de déterminer ce que nous allions faire le moment venu, a raconté Harbaugh. Nous étions contents d'avoir eu l'occasion de nous préparer pendant une semaine et de nous entraîner pendant une semaine pour améliorer notre équipe de football, parce que nous avons eu une bonne semaine d'entraînement.

«Mais nous savions que nous allions devoir faire quelque chose plus tard. Alors, le moment venu, nous avons décidé comment nous allions procéder.»

De temps à autre, dans les moments opportuns, Harbaugh a donné à ses joueurs une journée de congé, ou encore il écourtait une séance d'entraînement pour éviter de les épuiser. Il a aussi parfois choisi de tenir une répétition générale, au lieu de demander à ses joueurs d'enfiler les épaulettes pour un entraînement régulier.

«Ce n'était rien de spectaculaire», a souligné Harbaugh.

Mais ç'a fonctionné. Il y a eu un moment où les Ravens ont dû disputer cinq matchs à l'étranger en l'espace de six semaines, y compris ce match à reprendre à Houston. Baltimore a alors remporté quatre matchs en six, emmagasinant un vécu utile en vue des séries.

«Nous avons encore quelques matchs à jouer et nous sommes encore sur la route, a noté Mason. Nous n'avons pas de semaine de congé.

«Les gars sont amochés, mais il y a du monde du côté de Pittsburgh qui le sont aussi. Alors nous allons continuer de lutter.»

C'est de cette façon que pensent les Ravens depuis la mi-septembre.

«Le contexte est ce qu'il est. Les gens s'ajustent, a affirmé le secondeur Bart Scott. Si le football était un sport où personne ne profitait d'une semaine de congé, personne ne s'en plaindrait.

«On s'ajusterait et on irait de l'avant. L'équipe n'a pas profité d'une semaine de congé cette année, elle s'est ajustée et elle est allée de l'avant. Pas besoin d'en faire tout un plat.»

D'une façon ou d'une autre, les Ravens profiteront enfin d'une semaine de congé après le match de championnat de l'Association américaine. Soit qu'ils profiteront d'une pause avant de disputer le Super Bowl, le 1er février, soit que leur saison sera terminée.

Il ne servirait à rien de se plaindre du fait que les Steelers ont profité d'un congé le 12 octobre, puis encore lors de la première semaine des séries. Les Ravens préfèrent se dire qu'ils profiteront de l'élan créé par une séquence de 11-2.

«Je vois cela comme une belle occasion, une occasion de nous rendre là où j'ai toujours rêvé d'aller quand j'étais enfant, a dit Scott. Et c'est de disputer le match du Super Bowl.»