Eh bien, voici le moment des vraies affaires, n'est-ce pas? Les séries commencent aujourd'hui, et il n'y a plus que 12 équipes en lice pour les deux places en vue du 43e Super Bowl, présenté dans moins d'un mois à Tampa.

Déjà, on remarque des absents prestigieux: pas de Patriots, pas de Cowboys, pas de Redskins non plus, eux qui semblaient pourtant bien partis. Les séries, ça veut aussi dire que les blagues faciles sur le dos des Lions de Detroit sont terminées. Celles sur les Bengals aussi.

 

Pour commencer la grande danse de janvier, deux matchs que nous pourrions qualifier de plutôt intrigants: les Colts contre les Chargers, ce soir à San Diego, et les Falcons contre les Cards, en fin d'après-midi en Arizona. Il s'agit, évidemment, de deux matchs sans lendemain.

Pour plusieurs experts, ce sont les Colts qui partent favoris en séries. Ça tombe bien, c'est mon choix aussi. Les Colts, c'est avant tout Peyton Manning, qui a été nommé hier joueur le plus utile dans la NFL, un troisième sacre dans son cas (et un record qu'il partage maintenant avec Brett Favre). On le sait, Peyton est en feu. À ses quatre derniers matchs, il a complété 90 passes en 110 pour 1054 verges de gains, avec huit passes de touché et zéro interception. Ce n'est pas la perfection, mais ce n'est pas loin.

On en profite ici pour rappeler que Peyton a presque fait ça tout seul, puisque le jeu au sol des Colts est le deuxième plus mauvais de toute la NFL. Y'a pas à dire, ce Peyton est «clutch», comme on le dit en Provence.

Les Colts, c'est Peyton, donc mais c'est pas juste ça. Les Colts, c'est aussi cette défense étonnante, qui n'a accordé que six touchés par la passe cette saison, un record dans un calendrier de 16 parties. À eux deux, messieurs Dwigth Freeney et Robert Mathis ont réussi 23 sacs du quart cette saison.

Ce n'est pas pour partir des rumeurs, mais moi, tout ça me rappelle étrangement les Colts d'il y a deux ans, ceux qui s'étaient retrouvés au Super Bowl grâce à Peyton, mais aussi grâce à une défense méconnue qui avait eu la bonne idée de se lever au bon moment.

Je sais bien que les Chargers ont eux-mêmes un pas pire quart en la personne de Philip Rivers, mais les Chargers ont aussi un coach un peu trop imprévisible en Norv Turner. Au fait, peut-on vraiment compter sur Norv quand ça compte? C'est un peu comme se demander si on peut laisser les clefs de la voiture à Lindsay Lohan.

Les Colts, donc. Plus facilement qu'on pense.

Et les cards...

Dans un monde idéal, les Cards ne seraient même pas là. Après tout, on parle ici d'une équipe un brin dysfonctionnelle, qui vient de perdre quatre de ses six derniers matchs, et qui s'est fait planter solide à quelques reprises cette saison, incluant une rince de 47-7 dans la neige à Foxboro.

Mais les Cards sont les champions de la ridicule division Ouest de la Conférence nationale. Alors ils sont encore là, un peu comme ce morceau de gomme qui ne veut pas quitter votre semelle. La fiche des Cards contre leurs ennemis de division cette saison est de 6-0. Contre le reste de ligue? Un pauvre 3-7.

Là, les Falcons s'amènent en ville. Avec un quart recrue, et avec un coach que personne ne connaissait il y a quatre mois, l'incroyable Mike Smith. Avec tous ces points d'interrogation, il est assez difficile de prévoir un gagnant. Kurt Warner, le quart des Cards, a mené son équipe toute la saison, souvent à bout de bras. Mais à 37 ans, lui reste-t-il encore un peu d'essence dans le réservoir?

Enfin, on peut dire qu'Edgerrin James a le sens du timing. Insatisfait de son rôle de plus en plus limité chez les Cards, le porteur de ballon a déclaré cette semaine qu'il n'allait pas revenir avec l'équipe la saison prochaine, même s'il lui reste une autre année de contrat à écouler.

Parmi les raisons évoquées pour expliquer ce divorce imminent, James a oublié la raison principale: il court maintenant comme une vieille dame de 70 ans.

Tout ça pour dire que les Cards ne devraient pas veiller trop tard ce mois-ci.