Il n'y avait rien de bien compliqué, hier à Philadelphie. Un club en séries, l'autre en vacances. Cowboys contre Eagles pour la dernière place en séries dans la Conférence nationale. Mais, bizarrement, une seule équipe avait choisi de se présenter: les Eagles, qui ont humilié les Cowboys par la marque de 44-6.

On s'attendait à un grand match, mais non. En fait, il n'y a pas eu de match du tout. À la pause, c'était déjà 27-3 Eagles, et c'était la confusion la plus totale sur le banc des Cowboys. À la pause, ça sentait déjà la fin.

 

Les gars en vert ont joué un gros match, surtout en défense. Ils ont provoqué cinq revirements. Ils ont dominé d'un bout à l'autre. Mais ce n'est pas ce que l'on va retenir. Ce qu'on va retenir, c'est que les Cowboys se sont effondrés lors d'un gros match. Encore une fois.

Je vais vous faire une prédiction: à l'heure qu'il est, il doit bien y avoir 160 000 blogues qui qualifient Tony Romo de «choker», comme disent les Français. Vrai qu'hier, le quart des Cowboys n'a pas joué comme un homme de 67 millions. Il a eu du mal face au blitz incessant des Eagles (21 en 39, 183 verges de gains, aucune passe de touché et une interception), et il s'est trop souvent promené en tenant le ballon d'une seule main, le genre de gaffe qui, tôt ou tard, mène à des revirements.

Mais Romo n'a pas été le pire des siens. Vite comme ça, je vais vous en nommer deux qui ont été pas mal pires que lui: Adam Jones et Roy Williams.

Le premier est un demi de coin, le «projet» du proprio Jerry Jones, qui voit en «Pacman» un autre Deion Sanders. Sauf qu'hier, ce brillant jeune homme a commis deux bourdes de la taille du Texas: une pénalité stupide de 15 verges alors que les Eagles menaçaient, et un échappé qui a mené à trois points faciles des Eagles avant la mi-temps.

Roy Williams, c'est ce receveur que les Cowboys ont obtenu des Lions de Detroit en cours de saison, moyennant trois choix au repêchage, dont leur premier choix au prochain repêchage. Monsieur s'était récemment permis de faire la gueule, mais hier, on a vu un receveur qui semblait complètement perdu sur le terrain.

À eux deux, messieurs «Pacman» et Williams ont fortement contribué à cette gênante défaite. J'ajouterais à la liste le nom de l'entraîneur Wade Phillips. Le job du coach, c'est de s'assurer que ses gars soient prêts. Hier, une seule équipe avait l'air prête. Et ce n'était pas l'équipe avec les étoiles sur le casque.

Les Eagles étaient les plus affamés. Ils ont joué à leur plein potentiel, et franchement, il était temps. Reste à voir s'ils pourront jouer comme ça en séries, la semaine prochaine au Minnesota.

C'est toujours triste de voir une légende s'accrocher trop longtemps. C'est en plein ce qu'on a vu, hier au Giants Stadium, lors du choc entre les Jets et les Dolphins de Miami.

Ça faisait déjà au moins un mois que Brett Favre avait l'air d'un gars en fin de parcours. D'un gars ordinaire. Hier, c'était encore plus clair. Dans un match sans lendemain (désolé, mais c'est mon cliché favori), le Broadway Brett a lancé une passe de touché... contre trois interceptions. Les Jets ont perdu face aux Dolphins, 24-17, et il n'y aura pas de séries pour eux.

Ce n'est pas comme ça que les légendes doivent jouer.

Pendant ce temps, Chad Pennington, celui que les Jets avaient tassé pour faire toute la place au Broadway Brett cet été, complétait 22 passes en 30 pour 200 verges de gains et deux passes de touché. Surtout, le Chad n'a pas commis une seule interception...

Comme Romo chez les Cowboys, Favre n'est certes pas l'unique coupable chez les Jets. Encore une fois, la défense des Jets a eu bien du mal contre la course, et l'attaque au sol n'a pas trop menacé. Mais en voyant Favre grimacer de douleur, en le voyant lancer des passes beaucoup trop risquées, ça semblait assez évident: l'heure de la retraite a sonné.

Favre a déjà sa bague du Super Bowl. Ses morceaux sont encore bien en place. Pourquoi continuer? À moins d'une surprise, le fameux numéro 4 devrait annoncer sa retraite très bientôt.

Avec tout ça, les Dolphins se retrouvent en séries, et vous admettrez qu'il s'agit là d'un scénario assez hallucinant. On parle ici d'un club qui n'a gagné qu'une seule partie il y a un an. Là, 12 mois plus tard, les Dolphins sont champions de leur division, et vont accueillir les Ravens de Baltimore au premier tour des séries la semaine prochaine.

Je ne connais pas beaucoup d'experts qui auraient pu prédire un tel scénario.