Les Cowboys de Dallas espèrent sûrement fermer le Texas Stadium de la même façon qu'ils l'ont inauguré en 1971: non seulement en gagnant le dernier match, mais aussi, par la suite, le Super Bowl.

Les Cowboys ont joué leur première partie dans le «stade au toit troué» en octobre 1971 et y ont remporté le premier championnat de leur histoire à la fin de la même saison. Quatre conquêtes du Super Bowl et 37 ans plus tard, ils y disputeront le 313e et dernier match, samedi, contre la seule équipe qui ne s'y était encore jamais arrêtée, soit les Ravens de Baltimore.

«Je sais que les amateurs seront excités et je sais que les joueurs sont excités, a affirmé le quart Tony Romo. Nous aimerions dire adieu à ce stade sur une note positive.»

Les Cowboys (9-5) ont également besoin d'une victoire pour s'approcher d'une qualification en vue des séries éliminatoires. Il existe trois scénarios, ce week-end, qui leur permettront de s'assurer une place en séries, mais chacun d'eux nécessite une victoire face aux Ravens, l'une des trois formations présentant un dossier de 9-5 et bataillant pour la dernière place disponible à titre de meilleurs deuxièmes dans l'Association américaine.

Pendant que les joueurs et les entraîneurs se concentreront sur l'enjeu du match, les cérémonies d'adieux qui seront réservées à ce légendaire amphithéâtre occuperont les pensées de tous les autres gens.

En fait, le match sera en quelque sorte un apéritif.

Peu de temps après que les joueurs auront regagné leurs vestiaires respectifs, les cérémonies d'adieux s'amorceront et mettront en vedette quelques-unes des personnalités qui ont fait des Cowboys «l'équipe de l'Amérique» et créé la légende selon laquelle on a laissé une partie du toit ouvert pour permettre à Dieu de les regarder jouer.

Bien que la liste d'invités ait été gardée secrète, il faut s'attendre à voir Roger Staubach, Bob Lilly, Tony Dorsett, Randy White, Emmitt Smith et Michael Irvin. Et peut-être même Deion Sanders, puisqu'il agira à titre d'analyste pour NFL Network qui diffuse le match de samedi aux États-Unis.

Pendant les cérémonies, une centaine d'anciens joueurs et entraîneurs des Cowboys ayant joué pendant au moins cinq ans au Texas Stadium fouleront pour une dernière fois l'étoile bleue au centre du terrain. Les joueurs actuels seront également invités. Et il était tout à fait logique que les fameuses meneuses de claques de l'équipe soient de la partie.

Pendant les pauses, samedi soir, l'organisation des Cowboys dévoilera les cinq plus grands moments dans l'histoire du Texas Stadium, tels que déterminés par les amateurs à la suite d'un scrutin mené par l'entremise de l'Internet. Il serait étonnant que la performance du quart réserviste Clint Longley, lors du match de l'Action de Grâces de 1974, n'ait pas été retenue.

Depuis qu'ils ont quitté le Cotton Bowl pour occuper l'édifice ultra-moderne érigé en banlieue de Irving en octobre 1971, les Cowboys affichent un dossier de 213-99 à domicile, incluant les matchs des séries éliminatoires. Ce stade a coûté 35 millions $, une somme défrayée en grande partie par des emprunts à options pour l'achat de sièges, un concept révolutionnaire à l'époque qui s'est transformé depuis en droits d'achat de sièges. L'amphithéâtre contenait aussi 176 loges privées, plus que ce que l'on retrouvait dans tout autre stade existant à l'époque, et également plus raffinées.

La saison prochaine, les Cowboys déménageront dans un nouveau temple sportif, un stade de 100 000 sièges, dont le coût de construction se chiffrera à 1,1 milliard $. Au cours des derniers jours, les travailleurs ont installé les supports pour les écrans vidéo. Considérés comme les plus imposants écrans haute-définition jamais construits, ils seront situés au-dessus des deux lignes de côtés et s'étendront sur une distance de 60 verges, soit d'une ligne de 20 verges à l'autre.

Mais aussi magnifique sera le futur domicile des Cowboys, à Arlington, le Texas Stadium demeurera le théâtre de merveilleux souvenirs, à commencer par les grandes formations qui ont remporté le Super Bowl jusqu'à Emmitt Smith, qui y a effacé le record de Walter Payton pour les gains au sol en carrière, en 2002. Des millions d'Américains qui ne sont pas des partisans des Cowboys, ni même des amateurs de football, ne peuvent se souvenir d'un congé de l'Action de Grâces sans que le Texas Stadium y soit le site d'un match.

«C'est plaisant de prendre le temps de se rappeler des événements dont on a été témoin, de tous ces grands matchs et de tous ces grands joueurs qui sont passés ici, a confié Romo. Il y a de quoi être fier de cette organisation.»