Tony Romo et Jason Campbell ne pourraient pas être plus différents. Le premier est le quart des Cowboys de Dallas. On connaît les détails de sa vie privée, on connaît sa copine, on connaît ses virées sur YouTube.

Jason Campbell? On sait qu'il est le quart des Redskins de Washington. Mais c'est à peu près tout.

Quand Redskins et Cowboys vont croiser les casques, ce soir en banlieue de Washington, on aura sous les yeux deux des meilleurs quarts du football américain, mais deux quarts qui ne se ressemblent pas du tout. Pendant que Romo va tenter de sauver les Cowboys du désastre, Campbell va simplement tenter de continuer ce qu'il fait depuis le début de la saison: mener tranquillement son équipe à la victoire.

 

Modeste et effacé, Jason Campbell? Plutôt. Vous lui faites remarquer qu'il a déjà récolté près de 2000 verges par la passe cette saison, vous lui dites qu'il complète 64,5% de ses passes, et il vous répond en parlant au nous, comme si ces chiffres ne voulaient rien dire pour lui.

«Nous avons encore beaucoup de choses à faire, a-t-il expliqué cette semaine. Il y a encore plusieurs matchs à l'horizon, et nous devons terminer notre saison de la bonne façon. C'est tout ce qui compte pour moi.»

Non, Jason Campbell ne va jamais gagner un prix pour sa personnalité flamboyante. Mais ce n'est pas pour ça qu'il est ici. Il est ici pour jouer au football, et à ce chapitre, il s'en tire assez bien merci. En fait, si les Redskins talonnent les Giants de New York dans cette coriace division Est, c'est avant tout grâce à Campbell, qui a pris du mieux depuis l'arrivée de l'entraîneur Jim Zorn cette saison.

Sous Zorn - lui-même un ancien quart -, Campbell est devenu un homme différent. Celui qui commettait beaucoup trop de gaffes il y a un an (en 2007, il a lancé 12 passes de touché contre 11 interceptions) s'est depuis transformé en un quart de qualité, qui a huit passes de touché contre seulement deux interceptions jusqu'ici.

C'est pourquoi les Redskins en sont là, et c'est pourquoi ils disputent encore des matchs importants en novembre, incluant celui de ce soir contre Dallas.

«Je vais toujours placer les priorités de l'équipe avant les miennes, a dit Campbell cette semaine. On a gagné quelques gros matchs cette saison, et c'est bien. Mais mon but, c'est de nous mener en séries. Si on continue comme ça, tout va s'arranger.»

*****

Par ici, on fait beaucoup état du modeste salaire de Jason Campbell. Dans cette ligue, la plupart des quarts croulent sous les millions, mais pas ce quart de 26 ans, qui touche en 2008 une somme un peu mince (1,2 million) pour un gars à cette position.

Le quart des Redskins a encore deux années à son contrat, le premier depuis qu'il a été repêché en 2005, mais on peut croire que les patrons à Washington vont lui soumettre une offre qu'il ne peut refuser très bientôt.

Évidemment, le principal intéressé s'en fout un peu.

«Les histoires de contrat, l'argent, je ne pense pas à ça pour le moment, a-t-il répété cette semaine. Mes buts, ce sont des buts d'équipe avant tout. Je suis certain que toutes ces choses-là vont finir par se régler en temps et lieu. Je crois que tout finit toujours par se régler.»

En attendant de toucher une somme qui lui permettra d'assurer la sécurité de toute sa famille (ils disent toujours ça, non?), Campbell vit une saison de rêve. La raison? Contrairement à la saison dernière, le quart des Redskins ne gaffe plus. Ou presque plus.

La preuve, c'est qu'il a offert sa première interception de la saison le 3 novembre, contre les Steelers de Pittsburgh. Avant ça, Campbell avait lancé un grand total de 271 passes sans commettre une seule interception. Le nouveau Jason Campbell, il est là, juste là.

Avant d'aller plus loin, il y a ce soir, et il y a les Cowboys de Dallas. Les yeux de l'Amérique seront assurément tournés vers Tony Romo. Mais Jason Campbell pourrait profiter de cette grande scène pour se faire un nom. Et pour ajouter quelques dollars à un prochain contrat qui s'annonce déjà spectaculaire.