Le quart Drew Brees des Saints de La Nouvelle-Orléans pourrait bien établir le record pour le plus grand nombre de verges par la passe en une saison, et ce avec une équipe perdante.

L'histoire de la Ligue nationale de football démontre qu'il s'agit d'un exploit difficile à réaliser. Mais il faut dire que les Saints ont plusieurs fois trouvé des moyens de désappointer leurs très tolérants partisans.

Brees a amassé des gains de 422 verges par la passe dans la défaite de 34-20 dimanche, face aux Falcons d'Atlanta, laissant les Saints avec une fiche déficitaire de 4-5.

C'était déjà la deuxième fois que Brees surpassait le plateau des 400 verges par la passe dans un match cette saison. Lors de la troisième semaine du calendrier régulier, Brees avait accumulé 421 verges par la voie des airs mais les Saints s'étaient inclinés 34-32 aux mains des Broncos de Denver.

Brees occupe le premier rang parmi les quarts de la NFL avec des gains de 2985 verges, et s'il devait maintenir cette cadence, il amassera 5309 verges, ce qui lui permettrait d'effacer la marque de 5084 verges établie par Dan Marino avec les Dolphins de Miami en 1984.

Marino est le seul quart ayant totalisé plus de 5000 verges par la passe lors d'une seule saison. Kurt Warner occupe le deuxième rang avec 4830 verges, un exploit qu'il avait réalisé avec les Rams de St. Louis en 2001. La saison dernière, Tom Brady des Patriots de la Nouvelle-Angleterre a inscrit des gains de 4806 verges.

Tout le monde se rappellera où ces trois équipes ont abouti: au Super Bowl.

Soit, elles ont toutes subi la défaite lors de la rencontre ultime, mais il existe une importante différence entre perdre le match de championnat et ne pas participer aux séries éliminatoires.

Les Saints (4-5) peuvent encore espérer se qualifier pour le tour éliminatoire, mais à l'heure actuelle, ils occupent le dernier rang dans la section Sud de l'Association nationale, à deux matchs de la troisième position et trois matchs derrière les meneurs, les Panthers de la Caroline.

Les Saints devront vraisemblablement gagner cinq ou six de leurs sept derniers matchs afin d'espérer participer aux séries, alors qu'ils n'ont pas encore réussi à en remporter deux d'affilée en 2008. Ce rendement ne donne aucune envie à Brees de se glorifier de ses spectaculaires statistiques individuelles.

«Je me fiche bien de dominer la ligue pour le nombre de verges par la passe, a tranché Brees. Le fait que nous ne soyons pas parvenus à jouer deux bons matchs consécutifs est frustrant.»

Les statistiques que Brees a accumulées par la passe sont en partie le résultat des choix de jeux de l'entraîneur en chef Sean Payton, lui-même un ancien quart au niveau universitaire et très brièvement dans la NFL. Payton est un adepte d'une stratégie qui s'apparente au «West Coast Offense», où les courtes passes ressemblent à des courses.

Lors de ces cinq saisons avec les Chargers de San Diego, Brees n'avait jamais totalisé plus de 3576 verges par la voie des airs lors d'une même saison. Avec les Saints, il n'a jamais accumulé moins que 4418 verges par la passe, un total obtenu en 2006.

D'ailleurs, les Saints avaient atteint la finale de l'Association nationale en 2006, mais ils présentaient également une bonne attaque au sol. Deuce McAllister avait amassé plus de 1000 verges au sol et Reggie Bush en avait ajouté 565.

L'an dernier, McAllister n'a participé qu'à trois matchs après avoir été blessé à un genou, Brees a enregistré des gains de 4423 verges par la voie des airs, mais l'attaque terrestre des Saints a amassé quelque 300 verges de moins que la saison précédente et ils ont dû se contenter d'une fiche de 7-9.

Malgré le fait qu'il préfère employer le jeu aérien et faire usage de la précision de Brees et de sa capacité à prendre les bonnes décisions dans le feu de l'action, Payton admet qu'il remet en question sa propre stratégie.

«À titre d'entraîneur en chef, je dois être conscient de la façon dont nous faisons les choses, et je dois accepter l'auto-critique au même titre que nous demandons aux joueurs de le faire, a expliqué Payton. Nous sommes constamment en processus d'évaluation. Par exemple, nous savons très bien qu'il nous faut courir davantage avec le ballon.»