Des fois, un match de football se résume en quelques chiffres. Par exemple, ce choc entre les Colts d'Indianapolis et les Steelers, présenté hier à Pittsburgh. Des chiffres? Trois passes de touché contre zéro interception pour Peyton Manning, et zéro passe de touché contre trois interceptions pour Ben Roethlisberger.

Voilà qui dit tout.Les Steelers auraient pu gagner ce match-là. En fait, ils auraient dû le gagner. Ils ont récolté plus de verges que leurs visiteurs de l'Indiana. Sans compter qu'ils ont eu le ballon pendant presque 10 minutes de plus. Sauf que ce sont les Colts qui ont gagné, 24-20.

Encore une fois, Gros Ben s'est pris pour Superman. Il a essayé de jouer les héros, il a tenté des passes qu'il n'aurait pas dû tenter, spécialement cette passe en fin de première demie, avec une avance de 17-7. On ne sait trop à quoi le quart des Steelers a pensé, mais sa mauvaise décision a permis aux Colts de reprendre le ballon dans le territoire ennemi.

Quelques instants plus tard, Peyton Manning trouvait le pote Dallas Clark dans la zone des buts, et les Colts, au lieu de prendre la pause avec un retard de 10 points, pouvaient aller se reposer avec un retard de trois points.

C'est un peu là que ça s'est joué, finalement.

Avec tout ça, Gros Ben a maintenant lancé 10 passes de touché contre 11 interceptions en saison, et si ça continue, les partisans à la serviette jaune vont se mettre à réclamer le gros Leftwich. Ça fait déjà quelques fois que Roethlisberger coule les siens avec des décisions discutables, et les Steelers, qui pratiquent un style de jeu axé sur le contrôle du ballon, ne peuvent tout simplement pas se permettre d'avoir un quart qui gaffe comme ça.

Après la maladie du hamburger, il y a maintenant la maladie du Roethlisberger, et pour les bonnes gens de Pittsburgh, la deuxième est aussi douloureuse que la première.

Mine de rien, voici que les Ravens de Baltimore, avec un quart que personne ne connaissait il y a quatre mois (à part peut-être ses parents et deux ou trois cousins obscurs), se retrouvent à égalité avec les Steelers au sommet de cette division. Intéressant... Au moins, les Steelers peuvent se consoler: au cours des deux prochaines semaines, ils vont affronter les Chargers de San Diego, qui ont eu besoin de toute leur petite monnaie pour battre les pauvres Chiefs de Kansas City, et les Bengals de Cincinnati, qui atteignent des sommets de comédie à chaque semaine.

Pendant ce temps, Peyton et les Colts ont une fiche de 5-4. Oui, il y a encore de l'espoir à Indy.

C'est quand même incroyable: avec Matt Cassel, sans Tom Brady, et sans leurs porteurs de ballon réguliers, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont une fiche de 6-3. Hier, ils ont aisément triomphé des Bills de Buffalo, 20-10.

Cassel n'est pas Tom Brady, mais il n'est pas Brad Johnson non plus. Contre les Bills, le jeune homme a complété 23 passes en 34, pour 234 verges de gains. Aucune passe de touché, mais pas d'interception non plus. Bref, du beau travail, et pas de folies. Même que Cassel a aisément supplanté son rival Trent Edwards.

Ce que l'on retient de Cassel, c'est sa capacité à prendre ce que l'adversaire lui offre. Les Bills avaient tellement peur de se faire brûler par Randy Moss qu'ils ont laissé des trous immenses sous les demis de sûreté. Résultat? Cassel a passé l'après-midi à passer la balle au petit Wes Welker, qui a fini le match avec des gains de 107 verges sur 10 attrapés.

Et maintenant, on peut cesser de faire des blagues faciles sur Cassel. Par contre, les blagues faciles sur Bill Belichick et son capuchon demeurent très tendance, évidemment.

Quelques mots sur les Bills en terminant... Qu'est-ce que ce bruit que l'on entend au loin? Ah, mais c'est le son de la balloune des Bills qui se dégonfle. Hier, les Bills ont fini avec 60 verges au sol. Ils ont perdu quatre de leurs cinq derniers matchs. Et ils ont l'air de ce qu'ils sont, c'est-à-dire une bonne petite équipe, point.

On est encore bien loin des Bills de Marv Levy.