Si quelqu'un m'avait dit en septembre que les Titans du Tennessee allaient avoir une fiche de 6-0 à la fin octobre avec Kerry Collins aux commandes, j'aurais ri pendant au moins 20 minutes. J'aurais ensuite suggéré à cette personne de faire changer sa prescription.

C'est pourtant la réalité, mesdames et messieurs. Les Titans du Tennessee sont bel et bien invaincus, et ce bon vieux Kerry Collins, jadis surnommé «madame» par des gens mal intentionnés, fait un travail correct, sans plus: 56,4% de passes complétées, trois passes de touché et trois interceptions.

 

Vous aurez compris que les Titans ne demandent pas à madame - pardon, à monsieur - de gagner des matchs à lui seul. Que non. On demande à Collins de s'arranger pour ne pas faire de folies, et de s'arranger pour que le ballon avance dans la bonne direction.

Le succès des Titans, il se trouve plutôt ailleurs. Il se trouve dans cette attaque au sol qui récolte en moyenne 154 verges par match, la quatrième de la NFL à ce chapitre, et dans cette solide défense qui est classée troisième du circuit.

Au fait, connaissez-vous un seul receveur de cette équipe anonyme? Moi non plus. Allons-y donc avec quelques noms choisis au hasard: Bo Scaife, Justin Gage, Brandon Jones... Honnêtement, si vous connaissez ces gars-là, c'est que vous devriez sortir de la maison plus souvent.

En résumé, les Titans ont donc un quart ordinaire, un jeu aérien tout aussi ordinaire, un jeu au sol qui fait peur, et une défense qui fait peur aussi... Si vous commencez à trouver que cela ressemble aux Ravens de 2000, c'est que vous connaissez votre affaire. La recette de l'équipe de Baltimore, évidemment, était axée autour d'une défense qui étouffait l'ennemi, et autour d'une attaque qui faisait juste ce qu'il fallait. Si les Ravens ont gagné un Super Bowl avec Trent Dilfer, les Titans peuvent bien en gagner un avec Kerry Collins.

Tout ça est bien beau, mais moi, je vais attendre un peu avant d'appeler un à un les Dolphins de 1972. Ce n'est pas pour leur enlever leur mérite, les dénigrer, mais les Titans l'ont eu facile jusqu'ici. Leurs adversaires depuis le début de la saison ont un dossier combiné de 12-26...

Les Colts s'en viennent, lundi soir. Ensuite, ce sera les Packers et les Bears. Si les Titans ont une fiche de 9-0 après ça, je vais peut-être me mettre à les prendre au sérieux.

Au fait, quelqu'un a-t-il des nouvelles de Vince Young?

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Une autre équipe qui me tarabuste juste un peu, c'est l'équipe qui joue à Pittsburgh. Mon éminent confrère Bujold, que je soupçonne de dormir dans des draps noir et jaune, a beau me vanter leurs mérites à chaque semaine, je demeure un brin sceptique.

Comme les Titans, les Steelers ont eux aussi bénéficié d'un calendrier favorable jusqu'à maintenant; ils ont fait face à des formations dont le dossier combiné est de 13 victoires et 24 défaites.

Tout ça va changer dès demain. Dès demain, les Steelers s'embarquent dans une folle épopée qui va les opposer aux Giants, aux Redskins, aux Colts et aux Chargers. Après une semaine de congé (pardon, après un match face aux Bengals), les Steelers vont devoir faire face aux Patriots, aux Cowboys (le petit doigt du chum de Jessica devrait être guéri d'ici là), aux Ravens et aux Titans.

C'est ce qu'on appelle une fin de saison bien remplie.

Si les Steelers jouent pour plus de ,500 après ça, alors là, faudra les prendre au sérieux.

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Pendant ce temps, les choses ne s'améliorent pas pour Tom Brady. Le grand blessé serait aux prises avec de l'infection au genou gauche à la suite de l'opération qu'il a subie récemment. Et voilà que certaines rumeurs laissent entendre que sa carrière pourrait être compromise...

En attendant, les Patriots ont le choix: Matt Cassel, Matt Gutierrez ou Kevin O'Connell, leur quart de l'avenir à ce qu'il paraît.

Peut-être que l'avenir de Kevin O'Connell va arriver plus vite qu'on pense.