Les attentes envers les athlètes professionnels dépassent souvent l'entendement. Peu importe la discipline, pour bien des partisans, le terme «professionnel» signifie qu'aucune marge d'erreur n'est permise. La moindre gaffe est fortement critiquée et mène souvent à des propos virulents de la part des amateurs.

C'est donc sans surprise que Noel Devine a dû essuyer de nombreuses injures à la suite des trois ballons échappés lors du dernier match des Alouettes. Mais Devine n'a pas eu besoin de la foule pour lui rappeler qu'il avait cruellement gaffé. Il le savait très bien et, de toute manière, les athlètes sont souvent eux-mêmes leur critique le plus sévère.

Nul ne doute que sa confiance était ébranlée après le premier échappé, brisée après le deuxième et complètement anéantie après le troisième. L'entraîneur-chef Jim Popp aurait probablement dû le clouer au banc, sachant que son joueur n'avait plus la tête au match. Mais il est demeuré sur le terrain et a vécu un des pires moments de sa carrière.

Devine a-t-il les qualités requises pour être un bon retourneur dans la Ligue canadienne? Seul l'avenir nous le dira. Mais chose certaine, chaque athlète a connu, un jour ou l'autre, ce genre de performance. Que ce soit un quart qui lance quatre interceptions, un botteur qui rate ses placements ou un receveur qui échappe plusieurs passes, aucun athlète n'a pu éviter ce genre de calvaire.

Pour ma part, j'ai vécu une performance de la sorte lors de ma carrière universitaire. Je m'étais fait dominer par un receveur adverse qui avait terminé le match avec plus de 200 verges par la passe et 3 touchés. C'était une gifle en plein visage et une cause directe de la défaite de mon équipe.

Tout comme Devine, j'avais l'impression d'avoir laissé tomber mes entraîneurs, mon équipe, mes partisans, ma famille et, par-dessus tout, mes coéquipiers. Ceux qui, tout comme moi, se donnaient corps et âme pour permettre à l'équipe de gagner.

J'ai eu la chance de pouvoir obtenir le soutien immédiat de ma famille après la rencontre et je souhaite que Devine ait reçu le même appui. Mais ce qui était le plus important pour moi était d'obtenir le soutien de mes coéquipiers. Qu'ils continuent de me faire confiance et que cette performance ne reflète pas l'opinion qu'ils avaient de moi.

Noel Devine a reçu cet appui de la part de ses coéquipiers, qui sont venus à sa défense après la rencontre et dans les jours qui ont suivi. Ses coéquipiers savent qu'ils ne sont pas à l'abri de performances semblables.

À mon avis, c'est ce que les membres d'une équipe doivent faire, et c'est ce soutien qui distingue souvent les bonnes équipes des mauvaises.

Espérons simplement pour Noel Devine que sa carrière ne se termine pas sur cette mauvaise note.

Le retour de Stewart

Un visage très familier est de retour à l'entraînement cette semaine avec les Alouettes. En effet, l'équipe a mis sous contrat le vétéran ailier défensif Anwar Stewart.

Pour l'instant, son nom est ajouté à l'équipe de pratique. L'organisation prendra le temps d'évaluer sa condition physique avant de prendre une décision sur son utilisation potentielle pour le reste du calendrier.

Au terme de son premier entraînement avec l'équipe, Stewart se dit très reconnaissant envers le propriétaire, Robert Wettenhall, de lui laisser la chance de prendre sa retraite dans l'uniforme des Alouettes. Son rôle au sein de l'équipe demeure encore flou, mais son expérience ne pourra pas faire de tort à une formation qui se cherche désespérément.

Comme ses coéquipiers interrogés à la suite de son embauche, je suis d'avis qu'Anwar apportera beaucoup de positivisme et d'énergie au sein de l'équipe. C'est un leader naturel qui n'a jamais eu peur de se lever pour faire part de son opinion afin de brasser autant les choses que les joueurs.

Souhaitons que sa présence offre l'étincelle dont les Alouettes ont besoin pour remettre la saison 2013 sur la bonne voie.