Dimanche, une quatrième défaite consécutive est venue mettre un terme à une saison décevante pour les Alouettes, doubles champions en titre de la Coupe Grey. Une défaite crève-coeur contre les Tiger-Cats de Hamilton.

Mon ancien entraîneur-chef au niveau universitaire, Glen Constantin, disait régulièrement que ce qui hantait une équipe durant la semaine de préparation venait les hanter lors du match du week-end. Je constate qu'il avait bien raison! Les fantômes de la saison ont eu raison des Alouettes lors de la demi-finale de l'Est.

La défense des Alouettes, lourdement affectée par les blessures, n'a pu tenir le coup même si l'attaque, fidèle à elle-même, a marqué beaucoup de points. Anthony Calvillo a en effet disputé un match du tonnerre en passant pour plus de 500 verges bien qu'il ait été frappé à plusieurs reprises.

Le jour suivant le dernier match de la saison, une rencontre d'équipe est généralement prévue. Les joueurs se présentent alors au Stade olympique pour une dernière rencontre d'équipe et pour récupérer leurs effets personnels (c'est la journée des sacs verts!).

Lors de cette rencontre, l'entraîneur-chef s'adresse à ses troupes pour les remercier des sacrifices et des efforts qu'ils ont fournis pendant toute la saison. C'est sans aucun doute un message positif et rempli d'espoir que Marc Trestman a livré aux joueurs lundi. Peu importe les résultats sur le terrain, les insuccès de cette année ne sont en rien liés à un manque de dévouement.

Ensuite, chaque joueur prend le temps de rencontrer son entraîneur de position afin de faire un survol rapide de la saison. Il partage alors ses insatisfactions et ses appréciations des six derniers mois et précise ses intentions pour la prochaine année.

C'est une longue journée, empreinte de sentiments partagés. La frustration et la tristesse de la défaite se mêlent à la joie de retrouver enfin ses proches (remarquez bien qu'ils auraient tous accepté d'attendre deux semaines de plus pour les retrouver). Au cours de la saison, les joueurs vivent dans une «bulle football» qui laisse peu de place aux gens et aux activités extérieures. Plusieurs conjointes peuvent en témoigner! La vie personnelle des athlètes est en quelque sorte mise sur «pause» pour la durée du calendrier. C'est donc un soulagement de pouvoir revenir à une «vie normale».

Au cours de cette journée, les joueurs prennent aussi le temps d'échanger entre eux avant de se quitter pour quelques mois ou... pour toujours. Pour plusieurs, ce sera la dernière fois qu'ils se côtoieront. Certains quitteront pour une autre équipe, d'autres mettront un terme à leur carrière. Certains ne seront pas retenus par l'équipe, d'autres auront peut-être joué leur dernier match à vie sans même le savoir.

C'est souvent à ce moment précis qu'on réalise que les coéquipiers constituent l'essence même du sport d'équipe. Les liens tissés lors d'une saison sont extrêmement solides et concrétisent des amitiés impérissables.

Au cours de la dernière saison, il m'est arrivé à l'occasion de m'ennuyer de mettre un casque et de fouler le terrain. Mais, encore aujourd'hui, ce sont surtout mes coéquipiers qui me manquent le plus. Et le vestiaire, à la porte duquel je laissais mes problèmes afin de me surpasser avec ceux qui sont devenus mes amis.