Après le coordonnateur défensif Chip Garber à Toronto, congédié début août, c'était au tour de Greg Marshall et Doug Berry de se faire montrer la porte à la suite des insuccès de leur club, la semaine dernière.

Marshall avait attendu 17 longues années et passé plusieurs entrevues infructueuses au fil des ans. Il est finalement devenu entraîneur-chef dans la Ligue canadienne de football quand les Roughriders de la Saskatchewan l'ont embauché l'hiver dernier.

Il s'est retrouvé à la barre d'une équipe qui venait de participer à deux finales de la Coupe Grey consécutives et qui avait de grandes attentes pour la présente saison. Lui aussi voyait et était enthousiaste à l'idée de pouvoir mettre à profit ses années d'expérience pour se lancer à la conquête d'un championnat.

Malheureusement pour Marshall, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. En fait, son rêve s'est vite transformé en cauchemar.

Après huit matchs en 2011, l'équipe de la Saskatchewan présentait une fiche d'une victoire et sept défaites. L'attaque était anémique et les erreurs se multipliaient d'une semaine à l'autre.

Les entraîneurs et la direction ont tenté différentes approches afin de relancer l'équipe: embaucher, libérer et échanger des joueurs, permuter les positions de certains d'entre eux, simplifier le plan de match, sévir à l'occasion et récompenser à d'autres. Mais les solutions n'ont pas donné de résultats positifs.

Comme chez les joueurs, les entraîneurs peuvent recevoir des réprimandes. Le directeur général Brendan Taman devait prendre une décision, et rapidement, pour retrouver le chemin de la victoire et plaire aux partisans, car même les plus optimistes commençaient à perdre patience. Marshall en a payé le prix. Son prédécesseur, Ken Miller, qui était devenu vice-président aux opérations football des Riders, a repris son ancien poste. Marshall et son coordonnateur offensif Berry devront trouver un autre emploi.

Cette réalité n'est pas nouvelle dans le sport professionnel. Les joueurs et les entraîneurs se promènent sans cesse. La sécurité d'emploi n'existe pas dans ce monde si compétitif. Il faut absolument gagner, sinon, on trouvera quelqu'un d'autre qui réussira.

À titre d'exemple, Marc Trestman, un brillant entraîneur, a évolué dans 11 organisations en près de 30 ans de carrière avant d'arriver à Montréal. Le coordonnateur défensif des Eskimos d'Edmonton, Rich Stubler, considéré comme un gourou du football, a travaillé pour 14 équipes en 40 ans avant de retourner à Edmonton au cours de l'hiver dernier. Et Tim Burke, l'ancien coordonnateur défensif des Alouettes, maintenant avec les Blue Bombers de Winnipeg, en est à sa 15e équipe en près de 35 ans de coaching.

Ces carrières les ont menés partout en Amérique du Nord; dans d'autres sports, c'est partout dans le monde.

Plusieurs diront qu'il faut être fou pour poursuivre ce genre de vocation. Je crois que les entraîneurs leur répondraient qu'il faut être passionné. Les heures consacrées à leur sport ne se comptent pas et les sacrifices ne se mesurent pas, mais derrière chaque grande équipe se cache un groupe d'entraîneurs dévoués. Ces derniers sont bien conscients du danger qui les guette si les résultats ne sont pas constants: une autre valise, une nouvelle destination et un nouveau défi. Pour toutes ces raisons, ils méritent notre respect le plus profond.