Le thème de la semaine chez les Alouettes a sans surprise été l'importance d'être discipliné sur le terrain. L'équipe de Marc Trestman est actuellement la plus punie de la LCF, et cette indiscipline a été à l'origine de ses deux derniers revers.

«On se tire dans le pied en écopant de pénalités égoïstes. Et les coupables ne sont pas nos plus jeunes joueurs, mais plutôt des vétérans», a noté Anwar Stewart, hier.

La grande majorité des pénalités auxquelles fait allusion Stewart ont effectivement été commises par des vétérans, mais aussi par des membres de la défense. Une unité qui, en plus de multiplier les gestes d'indiscipline, occupe le dernier rang du circuit pour le nombre d'interceptions (une seule) et de sacs (six).

«On a eu plusieurs occasions de réussir des revirements et des sacs, mais pour plusieurs raisons, on ne l'a pas fait. On doit rester patients et éviter de trop vouloir en faire. Si tout le monde se concentre sur son travail, les sacs et les interceptions suivront», croit Stewart, qui amorcera le match de ce soir contre les Argonauts au poste de plaqueur, en remplacement de J.P. Bekasiak, blessé aux côtes.

Selon Shea Emry, les faibles totaux d'interceptions et de sacs de la défense sont directement liés à son indiscipline. «Lorsqu'on réussit des jeux importants, ils sont annulés parce qu'on écope de pénalités stupides. Nos entraîneurs ont insisté sur cet aspect au cours des derniers jours.»

Même s'il ne dispute que sa quatrième saison, Emry est déjà l'un des meneurs du club. Il n'aime pas la façon dont les choses se déroulent en ce moment, mais il insiste sur l'importance de se garder de montrer son voisin du doigt.

«C'est essentiel de rester unis. C'est d'ailleurs l'un des messages qui ont été véhiculés cette semaine. Si on évite de se critiquer et de se blâmer, tout se remettra en place rapidement», a estimé le secondeur.

Une séquence remarquable

Il y a deux façons d'analyser le début de saison des Alouettes. On peut voir le verre à moitié vide, en faisant remarquer que leurs trois victoires ont été acquises aux dépens d'équipes qui ont un dossier global de 2-13. En analysant la situation d'un angle plus positif, on peut rappeler que c'était la première fois en 47 matchs que les Oiseaux en perdaient deux de suite, et qu'il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter outre mesure. C'est de cette façon que Stewart choisit de voir les choses.

«Il n'y a aucune raison de paniquer, et le match de demain [ce soir] ne sera pas décisif pour notre saison. Cela dit, si on veut disputer un match devant nos partisans au Stade olympique en finale de l'Est, c'est précisément ce type de match qu'on doit remporter.»

La formation que Stewart et ses coéquipiers affronteront ce soir est dans une situation beaucoup plus précaire que la leur. Les Argonauts ont perdu leurs quatre derniers matchs, et l'optimisme qu'a engendré leur surprenante saison de 2010 s'estompe de semaine en semaine.

Les Argos devront tenter de mettre un frein à leur série noire sans leur meilleur joueur offensif, Cory Boyd, qui n'a disputé qu'un seul match jusqu'à présent en raison d'une blessure à un genou. Son substitut, Chad Kackert, joue bien, mais il a été victime de deux échappés lorsque les Argonauts se sont inclinés, 40-17, à Montréal, il y a trois semaines.

En dépit de cette victoire facile et de l'absence de Boyd, Trestman s'attend à une très bonne opposition, ce soir. Selon l'entraîneur-chef, ce sera une bonne occasion de voir comment ses ouailles se comporteront lorsqu'ils seront confrontés à l'adversité.

«J'ai hâte de voir comment on réagira. Ça nous permettra d'en connaître davantage sur notre équipe et sa force de caractère», a-t-il exprimé.