Quand Ben Cahoon a emprunté le tunnel sous les gradins en route vers le terrain du stade Percival-Molson, vendredi, il a ressenti les mêmes sensations qu'à l'époque où il portait le numéro 86. Le nouveau retraité des Alouettes n'a toutefois éprouvé aucun regret.

«En marchant dans le tunnel, j'ai eu les mêmes frissons que j'ai ressentis à chacun de mes matchs ici au cours de ma carrière», a déclaré Cahoon avant le match entre les Alouettes et les Argonauts de Toronto, au cours duquel l'ex-receveur a été honoré.

«Mais je n'ai aucun regret. Ma décision a été prise au bon moment et je me sens bien de l'avoir prise», a ajouté celui qui a remporté la coupe Grey avec les Alouettes en 2002, 2009 et 2010. «Je ne sais pas si je serais encore capable de jouer, mais chose certaine, je n'ai plus le désir. D'ailleurs, je ne regrette surtout pas d'avoir raté le camp d'entraînement, cette année.

«Quatre ou cinq journées après avoir annoncé ma retraite, j'ai obtenu un emploi d'entraîneur», a par ailleurs dit Cahoon, en faisant allusion au poste d'entraîneur des receveurs qu'il occupe cette année à l'université Brigham Young, son alma mater. «La transition s'est faite tellement rapidement que je n'ai même pas eu le temps de jouer au golf. C'est là, en fait, mon seul regret!»

Cahoon, le recordman de la LCF pour les passes captées en carrière (1017), prend toutefois plaisir à sa nouvelle vie.

«C'est très gratifiant de chercher à aider un jeune à atteindre son plein potentiel, a-t-il noté. Je ne sais pas où tout ça va me mener dans quelques années mais pour l'instant, je suis en mode d'apprentissage et je savoure cela. J'en suis encore à essayer de comprendre comment agir sur le terrain pour aider mes joueurs le mieux possible, et aussi comment je devrai procéder pour essayer de devenir un entraîneur de premier plan.»

Le travail d'entraîneur est tout aussi exigeant que celui d'un joueur, a vite remarqué Cahoon.

«C'est juste le genre de fatigue qui est différent, a-t-il dit. Mais on a mal aux jambes et aux pieds quand même à la fin d'une journée, à force de rester debout...»

Son pote Calvillo

Cahoon, le joueur canadien par excellence de la LCF en 2003 et 2009, était heureux que l'invitation des Alouettes coïncide avec un match où son complice de longue date, Anthony Calvillo, était en position d'établir une nouvelle marque de la LCF.

«Anthony a connu une carrière similaire à la mienne, en ce sens qu'il doit ses succès à sa constance. Cette constance s'est finalement transformée en quelque chose de spécial», a dit celui qui a disputé 13 saisons et 224 matchs avec les Alouettes, captant un record d'équipe de 65 passes de touché en cours de route - dont 61 des mains de Calvillo.

«Je me suis toujours demandé pourquoi ç'a pris autant de temps pour que certaines personnes finissent par reconnaître ses qualités, mais depuis que c'est le cas, c'est fort mérité, a dit Cahoon de Calvillo. Chaque honneur, chaque marque de reconnaissance qu'AC reçoit, c'est amplement mérité.»

Cahoon, qui fêtera ses 39 ans samedi, s'est par ailleurs dit fier de sa propre carrière.

«Ce dont je suis le plus fier, c'est de pouvoir me tenir debout sans problème et de me sentir aussi bien, aujourd'hui, après avoir connu une aussi belle et longue carrière», a résumé celui qui a aussi obtenu des gains de 13 301 verges par la passe, là aussi un record d'équipe des Alouettes.