Une seule formation possède une collection de joueurs talentueux comparable à celle des Alouettes depuis trois ans: les Stampeders. L'équipe de John Hufnagel a remporté la Coupe Grey, il y a trois ans, mais elle se fait damer le pion par les Roughriders de la Saskatchewan depuis.

Les Riders ne possédaient pas le talent des Stampeders au cours des deux dernières saisons, mais ça ne les a pas empêchés de les vaincre en finale de l'Ouest deux fois. Si le revers de 2009, encaissé devant une mer verte à Regina, était excusable, celui de l'année dernière, à Calgary, l'était un peu moins.

Pendant que quelques joueurs des Stampeders blâmaient l'arbitrage afin d'expliquer la défaite de 20-16 contre la Saskatchewan, d'autres insistaient pour s'autoproclamer la meilleure des deux équipes. Peu importe, ce sont tout de même les Roughriders qui ont participé au «gros» match.

Et c'est à se demander si l'équipe du sud de l'Alberta n'a pas raté ses plus belles occasions de goûter aux joies du match décisif. Pendant combien de temps encore Henry Burris et Joffrey Reynolds demeureront-ils au sommet de leur productivité? Jusqu'à quel point l'attaque se ressentira-t-elle du départ de Ben Archibald, le meilleur joueur d'une ligne offensive qui semble soudainement suspecte? Ce sont là des questions légitimes, mes chers amis.

En voici une autre: une tertiaire peut-elle résister à la perte des deux meilleurs demis de coin de la ligue? Brandon Browner est maintenant sous contrat avec les Seahawks de Seattle, tandis que Dwight Anderson a accepté l'offre des Alouettes en février.

Non seulement Browner et Anderson formaient-ils une paire de demis de coin habile en couverture, leur présence assurait la tertiaire des Stampeders d'être la plus robuste du circuit. Ces deux joueurs représentaient l'un des deux principaux atouts de l'unité défensive, Chris Jones étant l'autre.

Il n'y a plus vraiment de doute, Jones est le meilleur de sa profession. Mais le coordonnateur défensif, qui amorcera sa quatrième saison à Calgary, devra sortir quelques lapins de son chapeau. À l'exception de Juwan Simpson, les joueurs talentueux sont rares à l'intérieur de son groupe.

Un trio dominant

L'arrivée du demi défensif Geoff Tisdale, qui a réussi 11 interceptions à ses trois années avec les Tiger-Cats de Hamilton, aidera, mais les points d'interrogation sont nombreux. À défaut de posséder des demis de coin de premier plan, les Stampeders ont les receveurs pour donner de sérieux ennuis à ceux de leurs adversaires.

Nik Lewis possède le gabarit d'un secondeur à 5'10 et 235 livres, ce qui lui permet de s'imposer contre la grande majorité des demis défensifs qui se posent sur son chemin. Il a capté 543 passes et inscrit 47 touchés en sept saisons. Ken-Yon Rambo s'illustre autant par son intensité que son talent, et Romby Bryant a pénétré la zone des buts à 15 reprises en 2010, s'élevant parmi les receveurs qui forment la crème de la ligue.

Ce trio de receveurs, ainsi que Burris et Reynolds, assurent les Stampeders de demeurer compétitifs. Dans une ligue où l'attaque reste maîtresse, ils sont mieux outillés que n'importe quelle autre équipe à l'ouest de Montréal.

La saison des Stamps sera toutefois évaluée en fonction de leur rendement en séries. S'ils trébuchent avant le match de la Coupe Grey pour une troisième fois de suite, quelques personnes devront probablement fournir des explications. Car cette équipe est construite pour gagner dans l'immédiat.

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LES PILIERS

HENRY BURRIS, quart-arrière

Burris vient probablement de connaître sa meilleure saison en carrière, ce qui lui valu le titre du joueur par excellence de la LCF. Ces sept dernières années, le quart de 35 ans a totalisé 202 passes de touchés, mais aussi 112 interceptions. Et c'est raison de cette propension à commettre des revirements que c'est plutôt Anthony Calvillo qui est considéré comme le meilleur quart du circuit dans les cercles de LCF. Le total de verges au sol de Burris a diminué à chacune des trois dernières saisons. Comme l'est Calvillo chez les Alouettes, Burris est épaulé par un excellent groupe de receveurs, et il devrait connaître une autre très bonne saison en 2011.

JOFFREY REYNOLDS, demi offensif

La force tranquille de l'attaque des Stampeders, Reynolds amorcera sa huitième saison professionnelle et il fait toujours partie des meilleurs demis offensifs de la ligue. Sa moyenne de verges par course en 2010 (5,6) a par contre été sa plus basse depuis sa première saison, en 2004. Porteur robuste, Reynolds contribue également au jeu aérien, même s'il y a certaines limitations dans son jeu lorsqu'il doit capter des passes. Meneur dans l'histoire des Stampeders à ce chapitre, Reynolds pourrait franchir le plateau des 10000 verges au sol en carrière cet automne, lui qui en a 8736 au compteur.

JUWAN SIMPSON, secondeur

Les Stampeders se sont empressés de faire signer un nouveau contrat à Simpson en décembre, et en observant ses statistiques de 2010, on comprend pourquoi: 71 plaqués (un sommet d'équipe), 17 plaqués au sein des unités spéciales, 7 sacs et 1 interception, en plus d'avoir provoqué 1 échappé et d'en avoir récupéré 3. Occupant le poste de secondeur à l'intérieur, Simpson peut également dépanner sur la ligne défensive au besoin. Un joueur polyvalent qui a été nommé dans l'équipe d'étoiles à sa première saison comme partant et qui devrait continuer de s'améliorer.

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DU SANG NEUF


LARRY TAYLOR, spécialiste des retours

En 2008 et 2009, aucun joueur de LCF n'était plus dangereux que Taylor sur les retours de bottés. La question est de savoir si sa productivité sera la même après une année gaspillée en raison d'un passage chez les Jets de New York et un retour à Montréal qui aura été aussi bref que controversé. Compte tenu du départ de leurs deux excellents demis de coin, Brandon Browner et Dwight Anderson, les Stampeders devront vraisemblablement marquer beaucoup de points s'ils veulent gagner autant qu'au cours des trois dernières saisons. Et Taylor et les unités spéciales devront faire leur part.