Applaudissements et clameurs attendaient les joueurs des Alouettes, hier soir, à l'aéroport Montréal Trudeau. L'équipe, qui a mis la main dimanche pour la deuxième année consécutive sur la Coupe Grey, écrit peut-être un nouveau chapitre de l'histoire du football canadien, mais les joueurs se gardent bien de s'enfler la tête.

L'ambiance était bon enfant hier, peu avant l'arrivée des Oiseaux. Quelques dizaines de fans arboraient fièrement des tee-shirts rouges et bleus tout en discutant avec certains proches des joueurs venus, comme eux, saluer le retour de l'équipe montréalaise.

Portant un tee-shirt au nom de Proulx, le père et le frère de Matthieu Proulx attendaient fébrilement le demi de sûreté des Alouettes. Philippe Proulx, frère de Matthieu, a assisté à la victoire de l'équipe montréalaise contre les Roughriders de Saskatchewan.

«C'était un océan de vert, mais avec une victoire pour les rouges et bleus. Après le match, le stade s'est vidé en deux minutes, raconte-t-il. C'était un match de tranchées, mais les joueurs sont restés constants jusqu'à la fin.»

Debbie Westcott, 46 ans, et David Dallaire, 50 ans, ne cachaient pas non plus leur enthousiasme pour les Alouettes. Arrivés six heures avant que le vol des joueurs n'atterrisse à Montréal, le couple s'était gardé une place aux premières loges dans le hall des arrivées de vols canadiens, à l'aéroport.

Que les Alouettes gagnent ou non la Coupe Grey ne change pas beaucoup de choses pour le couple montréalais qui, chaque année, prend une semaine de vacances pour ne rien manquer du championnat et des éventuelles festivités montréalaises. Tous deux portaient des tee-shirts déjà dédicacés par certains joueurs et exhibaient fièrement les photos prises au cours de la saison avec certains d'entre eux.

«J'étais un grand fan de hockey avant, mais les gars ne sont pas abordables. Les joueurs de football, eux, sont des gens normaux, qui gagnent le même salaire que tout le monde. On peut serrer leur main, leur parler, c'est vraiment bien», dit-il.

L'arrivée des joueurs et de la Coupe a été saluée par des applaudissements et des cris enthousiastes. Étienne Boulay l'a lui-même reconnu: «On a tellement des fans exceptionnels au Québec», a-t-il dit aux journalistes après avoir pris un bref bain de foule.

Après deux journées fertiles en émotion, Étienne Boulay s'est montré très satisfait de la performance de l'équipe qui a remporté le match final avec un score de 21-18. «Les Roughriders sont la meilleure équipe dans l'Ouest, a-t-il dit, alors la victoire allait être remportée par l'équipe qui serait capable de jouer pendant tout le match. On est très fiers.»

Les Alouettes espèrent clouer le bec à leurs détracteurs qui ont attribué leur victoire en finale contre les Roughriders, l'an dernier, à la chance. «Il n'y a pas de façon cheap ou honteuse de gagner un match, quand on gagne, on gagne. Nous, on a fait ça toute l'année comme si on avait quelque chose à prouver et pour montrer qu'on est une force dominante, pour montrer que ça se fait, gagner championnat après championnat», a dit Matthieu Proulx, qui, en raison d'une blessure, n'a toutefois pas pu participer à la finale.

Maintenant que la saison est terminée, Anthony Calvillo devra soigner une lésion de la glande thyroïde, qui doit être opérée prochainement. «On ne sait jamais quand sera notre dernier match ou notre dernier championnat, a dit le quart-arrière vedette des Alouettes. Au début, je ne voulais pas en parler, mais maintenant nous sommes là! Beaucoup de gens sont passés par là et je vais y faire face.»

L'entraîneur-chef des Alouettes, Marc Trestman, ne doute pas de voir Anthony Calvillo, qui a soutenu sa femme dans sa bataille contre le cancer, revenir à sa place après l'opération. «Calvillo est un meilleur quart-arrière aujourd'hui qu'il y a trois ans. Dimanche, il a joué avec beaucoup de force, il court comme s'il avait 30 ans alors qu'il en a 38.»