L'ancienne vedette des Alouettes de Montréal, Tony Proudfoot, ne parle plus que grâce à la technologie, lorsque qu'une voix robotisée lit les mots qu'il aura tapés préalablement sur un ordinateur.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) a été diagnostiquée il y a trois ans auprès de Tony Proudfoot. La SLA est plus connue sous le nom de la maladie Lou Gehrig, l'ancienne vedette des ligues majeures qui en a été atteint. La maladie, incurable et dégénérative, a érodé la santé de l'ancien joueur des Alouettes de Montréal, le forçant désormais à manger grâce à un tube alimentaire relié à un trou près de son nombril. La SLA s'est également attaquée à ses poumons, rendant sa respiration difficile.

Près de 3 000 Canadiens sont atteints par la maladie, et 80 pour cent d'entre eux mourront entre deux et cinq ans après avoir été diagnostiqué.

Les origines de la maladie de Lou Gehrig demeurent inconnues. Une petite équipe de recherche a suggéré que les blessures à la tête des athlètes pourraient être un facteur explicatif de la SLA ou d'une maladie similaire. Une récente étude américaine ayant examiné les cerveaux et les moelles épinières de deux joueurs de la Ligue nationale de football et d'un boxeur a permis de confirmer ce lien. La recherche, publiée ce mois-ci, révèle que les traumatismes crâniens répétés sont une cause probable pour une maladie semblable à la SLA.

Proudfoot, l'un des neufs anciens joueurs de la LCF à être atteint par la SLA, soupçonne également les nombreuses collisions de casque à casque survenues pendant sa carrière sportive d'être liées à la maladie. Le médecin de Proudfoot, Angela Genge, estime que les chances d'un joueur de football d'avoir la SLA sont environ sept fois plus élevées que le reste de la population.

Proudfoot se dit encouragé par les résultats des recherches mais souhaiterait qu'elles soient poussées plus loin. «Ils ne savent pas encore exactement ce qui cause cette maladie alors qu'elle est présente depuis environ 150 ans», a mentionné l'ancien demi défensif, qui a également joué pour les Lions de la Colombie-Britannique. Sa fondation a amassé jusqu'ici 450 000 $ pour aider à la réalisation des projets de recherche de la Société québécoise de la SLA.

Selon la docteure Angela Genge, la recherche sur la maladie est sous-financée. «Même si vous prenez en compte le nombre de personne développant la maladie, nos ressources sont une fraction de ce que les autres reçoivent», déplore celle qui est aussi la directrice de la clinique de la SLA de l'Institut neurologique de Montréal.