Après une saison cauchemardesque de 3-15 - sa première chez les Argonauts de Toronto -, le centre Dominic Picard n'a qu'une seule chose en tête: commencer la prochaine au plus vite.

«J'ai hâte que ça commence, je ne suis pas habitué de finir aussi tôt. C'était la première fois depuis que je joue au football que je ne participais pas aux séries. Et disons que j'ai hâte de tourner la page sur la dernière saison», a dit Picard, qui avoue que la dernière année a de loin été la plus difficile de sa carrière.

«On est des professionnels, alors ce n'est pas une raison pour baisser les bras. Je me préparais avec autant d'intensité chaque semaine, mais j'étais complètement épuisé à la fin de la saison.»

L'entraîneur-chef de 2009, Bart Andrus, n'aura finalement passé qu'une seule saison dans la LCF. Selon Picard, l'ancien pilote des Admirals d'Amsterdam n'a jamais su s'adapter au jeu canadien. «Il n'avait aucune expérience dans la LCF, et il a été incapable de s'adapter. Pourtant, c'est long une saison de 18 matchs... J'ai l'impression que ça allait un peu trop vite pour lui», tranche-t-il.

Picard et la ligne à l'attaque des Argos n'ont jamais été en mesure de prendre leur rythme, en partie parce qu'ils s'en remettaient trop à leur jeu aérien. «On optait parfois pour six jeux au sol sur 60 remises, alors comment vouliez-vous qu'on s'impose physiquement? Le talent était là, mais il était mal utilisé. Et il faut dire qu'il n'y a eu aucune continuité sur la ligne à cause des nombreuses blessures.»

Les facteurs ont cependant été nombreux dans cette campagne difficile. «On a subi plusieurs blessures, le jeu de la chaise musicale au poste de quart n'a certainement pas aidé, et le système offensif n'était pas bien adapté au style de Kerry Joseph. Lorsqu'il a gagné la Coupe Grey avec les Roughriders, il courait beaucoup, mais l'année dernière, on lui demandait de rester derrière la poche protectrice», résume Picard.

Malgré les déboires des Argonauts, le garde Cédric Marcoux-Gagné a décidé de poursuivre sa carrière dans la Ville reine. «J'ai reçu plusieurs offres, mais j'ai choisi Toronto pour plusieurs raisons. J'aime beaucoup la ville, je vais jouer avec Dominic, qui est un de mes meilleurs amis, et ça faisait longtemps que Jim Barker voulait obtenir mes services - depuis qu'il était avec les Stampeders. L'organisation veut se reconstruire autour des jeunes joueurs, et ça aussi, ça faisait mon affaire», explique celui qui a connu une saison difficile avec les Tiger-Cats d'Hamilton l'année dernière.

«Ça s'est bien déroulé pendant mes deux premières années à Hamilton, mais ça ne fonctionnait pas du tout entre moi et l'entraîneur de la ligne à l'attaque l'an dernier (Mike Gibson). Ç'a été une saison très difficile pour moi, mais ça m'a fait grandir. La seule chose dont je vais m'ennuyer des Tiger-Cats, c'est de mes coéquipiers, en particulier de Marwan Hage», lance Marcoux-Gagné, qui a été laissé de côté pendant la majorité de la dernière saison.

Une nouvelle direction

Ne serait-ce qu'en raison de l'arrivée du nouvel entraîneur-chef, Jim Barker, Picard et Marcoux-Gagné sont confiants de voir les Argonauts rebondir de belle façon à compter du mois de juillet. «Il a reconstruit les Stampeders, et il a été l'un des grands responsables de leur championnat en 2008», rappelle Picard, qui est également heureux du retour de Mike O'Shea chez les Argos. L'ancien secondeur sera le responsable des unités spéciales.

«J'étais incapable de le sentir lorsque je jouais contre lui, je voulais toujours le plaquer le plus solidement possible. Mais j'ai appris à le connaître, et je l'aime beaucoup. Sa présence sera très bénéfique pour l'équipe», dit Picard.

«Chaque année, il y a une équipe qui sort de nulle part, et je pense qu'il y a de très bonnes chances que ce soit nous en 2010. Même si l'équipe s'est beaucoup rajeunie, on a ajouté quelques bons vétérans, dont Jeremaine Copeland», estime Marcoux-Gagné, qui pense même que les Argonauts pourraient chauffer les Alouettes au premier rang de la division Est.

«Si on ne vise pas le premier rang, on ne devrait pas jouer. Et si on vise la deuxième place, on finira troisièmes ou quatrièmes», dit-il.