Si l'on se fie à ce qui est indiqué sur la page couverture de leur guide des médias, les Roughriders de la Saskatchewan forment «l'équipe du pays». Après America's Team, les Cowboys de Dallas, voici donc Canada's Team.

À l'aube d'une septième participation au match de la Coupe Grey depuis 2000, on pourrait croire que les Alouettes possèdent la feuille de route qui leur permettrait de s'autoproclamer l'équipe du pays. Le mot de bienvenue que m'a servi un confrère de l'Ouest canadien, hier, nous rappelle cependant que c'est très peu probable: «Bienvenue au Canada!» m'a-t-il lancé, mi-figue, mi-raisin...

Trêve de petite politique, les Riders et les Alouettes ont plusieurs choses en commun, d'abord parce qu'ils semblent les deux équipes les mieux rodées du circuit.

«En regardant jouer les Roughriders, on sent que l'identité de cette équipe est clairement définie. On a toujours l'impression qu'ils sont bien préparés, bien dirigés, et que les joueurs adorent être ensemble. Il n'y a aucun égoïsme, et je crois que nos deux équipes sont très similaires à cet égard. Je pense que ce sont les deux meilleures équipes qui s'affronteront, dimanche», a dit Marc Trestman, hier.

Et ses joueurs ont abondé dans le même sens.

«Les Roughriders sont une équipe combative, qui a souvent été enterrée trop vite par les experts, peut-être parce qu'ils n'ont pas beaucoup de joueurs étoiles. Mais ils trouvent souvent le moyen de gagner, et on les respecte beaucoup en raison de ça», a assuré John Bowman.

«On a énormément de respect pour eux. Ce sont des gentilshommes, qui ont le coeur à l'ouvrage, et on sait qu'ils sont toujours bien préparés. Ce sera difficile, il n'y a aucun doute. On devra disputer notre meilleur football pour gagner», a ajouté Étienne Boulay.

Matthieu Proulx estime pour sa part que l'une des principales forces des Roughriders est qu'ils savent quand élever leur niveau de jeu.

«Ils représentent une menace sérieuse, parce qu'ils jouent toujours très bien dans les matchs importants», a fait remarquer le maraudeur.

Une attaque bien diversifiée

L'attaque des Roughriders est une unité qui, à défaut d'être très explosive, possède un bon mélange de joueurs et un bel équilibre entre la passe et la course.

«Darian Durant est un quart-arrière qui ressemble un peu à Casey Printers. Il est aussi agile, et je pense qu'il est un meilleur passeur. Il est entouré de receveurs qui ne sont pas très rapides, mais plusieurs sont imposants et ils échappent rarement une passe. Et Wes Cates est un très bon porteur. C'est une attaque très diversifiée», a analysé Boulay.

Selon Bowman, le système offensif des Roughriders est différent lorsqu'ils affrontent les Alouettes.

«La plupart du temps, c'est une attaque qui prend ce que la défense adverse lui concède, sans forcer la note. Mais contre nous, ils visent souvent le long jeu», a indiqué l'ailier défensif.

Or, c'est souvent la défense des Roughriders qui impose le rythme, elle qui a régulièrement multiplié les jeux-clés aux moments opportuns au cours des dernières saisons.

«En les étudiant ces derniers jours, on a eu l'impression que leur front défensif possédait une vingtaine de formations différentes, alors que les autres équipes en préfèrent habituellement quatre ou cinq. Leur coordonnateur défensif (Gary Etcheverry) aime faire appel à des formations inhabituelles, et ce sera à nous d'être préparés en conséquence», a indiqué le bloqueur Josh Bourke, qui croit que la clé sera de neutraliser les deux ailiers défensifs réguliers des Riders.

«Tout commence avec John Chick et Stevie Baggs. On devra s'assurer de contrer leurs efforts, car ce sont deux très bons joueurs. C'est une défense de cols bleus, qui ne possède pas beaucoup de joueurs spectaculaires, mais qu'on respecte énormément.»