À 36 ans, Anthony Calvillo a déjà beaucoup accompli dans la LCF. Mais le vétéran n'est pas encore prêt à faire le bilan d'une brillante carrière. Il se concentre plutôt sur l'avenir, lui qui espère remporter un autre championnat avec les Alouettes.

Q Vous semblez avoir eu une très bonne relation avec Marc Trestman dès le départ, est-ce bien le cas?

 

R Marc a été super dès le début. Il est arrivé ici avec une grande ouverture d'esprit, c'est la chose qui est le plus ressortie pour moi. On s'est rapidement fait confiance. Si je n'étais pas à l'aise avec l'un de ses jeux, il ne l'utilisait pas, tout simplement. Il a accordé une grande importance, non seulement à mes idées, mais à celles de tous nos vétérans. Il a communiqué avec nous par téléphone avant même notre premier camp afin de savoir si on croyait que tel ou tel jeu fonctionnerait ici. Je pense que ce fut la clé. Il s'est amené avec une approche humble et a écouté ce que les vétérans avaient à dire alors qu'il connaissait encore très peu la LCF.

Q Avec les Cahoon, Watkins, Richardson, Bratton, Green, Desriveaux, votre unité de receveurs possède qualité et quantité. Avez-vous déjà eu un groupe de receveurs aussi talentueux et possédant autant de profondeur à votre disposition?

R On a eu des groupes de receveurs très talentueux par le passé, mais vous avez mentionné le mot-clé, la profondeur. Tous ces joueurs ont déjà eu la chance de jouer - Brian Bratton et S.J. Green beaucoup dernièrement. De pouvoir compter sur une telle profondeur est extrêmement important pour nous, car on peut continuer d'utiliser la même attaque même si on doit remplacer un joueur. La maîtrise de notre attaque exige énormément de préparation mentale, le fait que nos receveurs qui jouent moins la connaissent si bien démontre leur professionnalisme. Ils se préparent très bien et sont en mesure de bien jouer sur le terrain.

Q Qui sont les héros obscurs de l'attaque et de la défense selon vous?

RBrian Bratton en attaque et Matthieu Proulx en défense. Brian peut jouer à n'importe quelle position chez nos receveurs, et c'est toujours lui qui remplace ceux qui tombent au combat. Il intègre la formation à une position ou à une autre, et l'attaque ne s'en ressent pas. Matthieu a toujours conservé la bonne attitude, même lorsqu'il ne faisait pas partie de la formation partante, et cette année tout semble tomber en place pour lui. Comme Brian, il peut évoluer à plusieurs positions différentes. À titre de maraudeur, c'est lui qui dirige notre défense et ça prend un certain type de joueur pour le faire.

Q On sait tous que les choses changent rapidement dans le sport, particulièrement au football où les blessures sont nombreuses. Cela dit, à la lumière de ce que vous avez observé lors des quatre premières semaines de la saison, à quel point cette équipe peut-elle être spéciale?

R En regardant les enregistrements, on réalise que l'attaque laisse beaucoup de points sur le terrain. On sait qu'on peut améliorer certaines choses, idem pour la défense et les unités spéciales. Si on demeure concentrés toutes les semaines et qu'on est très bien préparés chaque match, on sait qu'on peut être une équipe spéciale. Mais tous les joueurs dans ce vestiaire, du premier au dernier, devront y croire et se préparer du mieux qu'ils peuvent.

Q Vous l'avez dit à plusieurs reprises, c'est votre état de santé et celui de votre épouse (NDLR: qui a été diagnostiquée d'un cancer en 2007) qui décideront du nombre d'années que vous jouerez. Si tout continue d'aller pour le mieux, idéalement, combien de saisons aimeriez-vous jouer?

R J'aimerais être capable de vous dire que j'accrocherai les crampons à 40 ans (il aura 37 ans dans quelques semaines), mais je ne veux pas établir un moment précis. Je ne pense pas que ce serait une bonne chose pour moi de savoir que telle saison sera ma dernière. C'est pourquoi je dis toujours que je vais prendre ça une année à la fois. Mais si la santé de ma femme demeure bonne, que je me sens bien physiquement et mentalement, et que je continue de bien jouer, j'aimerais jouer pendant encore plusieurs autres saisons. Mais ce sera toujours à réévaluer.

Q De quelle façon la maladie de votre femme a-t-elle influencé votre vie et votre relation avec le football?

R On prend réellement conscience de la valeur de chaque jour qui passe, que tout ne tient qu'à un fil. On tient généralement tout pour acquis, lorsqu'on est confronté à une maladie mortelle, ça ouvre les yeux. On apprécie davantage ce qu'on possède et ce qu'on fait tous les jours. Pour ce qui est du football, je pense que je me mets moins de pression sur les épaules depuis la naissance de mes deux filles - Athena et Olivia - et la maladie d'Alexia.

Q Vos statistiques parlent d'elles-mêmes et vous êtes un exemple de constance, mais les médias et certains partisans ont parfois été très durs à votre endroit. Comment composez-vous avec cette réalité?

R On doit être capable de faire la sourde oreille. J'essaie de me garder loin de la télé et des journaux. Ça été particulièrement difficile en 2007, on perdait et je savais que je ne jouais pas à la hauteur des attentes. Et dans ce boulot, tout ce qui compte, c'est ce que vous avez accompli hier. On a la mémoire courte, autant sur le plan de l'organisation que sur ceux des médias et des partisans. Il n'y a pas de formule magique pour y parvenir, mais on doit essayer de tout bloquer. On ne doit pas se laisser atteindre par la critique. Les gars qui se laissent atteindre ne font pas long feu au football. Ça prend une certaine force mentale, particulièrement chez les quarts-arrières.

Q Croyez-vous que remporter un ou plusieurs autres championnats validerait en quelque sorte tout ce que vous avez déjà accompli au cours de votre carrière?

R Si ma carrière se terminait demain, je considérerais que ce fut une aventure extraordinaire. J'ai une bague, je vois mon nom dans les différentes catégories du livre des records, je serais parfaitement contenté. Mais ma carrière n'est pas terminée, et remporter un championnat demeure la chose la plus importante pour moi, c'est ce qui est à l'avant-plan.

 

Le plus de passes de touché en carrière

1. Damon Allen 394 (23 saisons)

2. Anthony Calvillo 335 (16 saisons)

3. Ron Lancaster 333 (19 saisons)

4. Matt Dunigan 306 (14 saisons)

5. Tracy Ham 284 (12 saisons)

Le plus de verges en carrière

1. Damon Allen 72 381

2. Anthony Calvillo 60 202

3. Danny McManus 53 255 (17 saisons)

4. Ron Lancaster 50 535

5. Matt Dunigan 43 857

Le plus de passes complétées en carrière

1. Damon Allen 5158

2. Anthony Calvillo 4394

3. Danny McManus 3640

4. Ron Lancaster 3384

5. Matt Dunigan 3057

Le plus de passes tentées en carrière

1. Damon Allen 9138

2. Anthony Calvillo 7092

3. Danny McManus 6689

4. Ron Lancaster 6233

5. Matt Dunigan 5476

Le plus grand nombre de passes complétées en une saison

1. Ricky Ray 479 (2005)

2. Anthony Calvillo 472 (2008)

3. Doug Flutie 66 (1991)

4. Kent Austin 459 (1992)

5. Anthony Calvillo 437 (2005)

Le plus grand nombre de passes complétées en un match

1. Anthony Calvillo 44 (2008)

2. Dieter Brock 41 (1981) Kent Austin 41 (1993)

3. Kent Austin 40 (1992) Ricky Ray 40 (2005)