Il y a de la belle visite en ville alors que les Tiger-Cats de Hamilton se préparent à affronter les Alouettes. L'entraîneur-chef Marcel Bellefeuille, bien sûr, mais Dave Stala, aussi. Après un séjour de six saisons chez les Alouettes, le receveur a choisi de poursuivre sa carrière à Hamilton, où il tente de relancer une carrière qui s'annonçait pourtant fort prometteuse.

«Les Alouettes m'ont offert un contrat pendant la saison morte et ont toujours été très corrects avec moi, mais j'estimais que mes chances d'être un joueur régulier étaient supérieures à Hamilton. Ici, il y avait plusieurs receveurs canadiens en place - Ben Cahoon, Éric Deslauriers, Danny Desriveaux -, tandis qu'à Hamilton, il n'y avait que Chris Bauman. De pouvoir jouer dans ma ville d'origine a également été un facteur important», a expliqué Stala, qui a capté 11 passes et inscrit un touché cette saison.

On se rappellera que Stala n'a à peu près pas joué à ses deux dernières saisons chez les Alouettes en raison d'une sérieuse blessure à un pied, qui l'a même fait jongler avec l'idée de se concentrer uniquement sur ses talents de botteur.

«La troisième fois que je me suis blessé au pied, c'était particulièrement difficile à accepter. J'avais tout fait afin de guérir parfaitement et je suis revenu à la case départ. J'ai sérieusement songé à devenir un botteur à plein temps.»

Bellefeuille s'assure de bien ménager le pied de Stala et, jusqu'ici, les résultats sont bons. Le demi inséré dit que son pied ne le fait plus souffrir.

Ce n'est pas un hasard si les Tiger-Cats ont embauché Stala. L'organisation jugeait qu'il était impératif de greffer des vétérans à leur jeune équipe.

«On croyait que l'une des clés pour connaître du succès était de «vieillir» notre vestiaire, a expliqué Bellefeuille. C'est pourquoi on a obtenu des joueurs comme Dan Goodspeed, Alexandre Gauthier, Kevin Glenn, Dave Stala, Otis Floyd et quelques autres.»

La recette semble fonctionner puisque les Tiger-Cats rejoindront les Alouettes au premier rang de la division Est s'ils les surprennent, ce soir, au stade Percival-Molson. Or, même si son équipe a remporté deux de ses trois premiers matchs, Bellefeuille se garde de voir trop loin.

«On a gagné deux matchs, alors restons réalistes. Les gens commencent à y croire, mais il ne faut pas s'emporter. Ce n'est pas comme si on était à la 11e semaine de la saison et qu'on avait complètement transformé la situation. On ne pense même pas aux Alouettes au classement. On a pensé à eux cette semaine parce qu'on les affronte, mais notre seul objectif, c'est de s'améliorer de match en match», a dit l'ancien coordonnateur offensif des Oiseaux.

Cela n'empêche pas Bellefeuille d'aimer le noyau qui se forme au sein de sa défense - en particulier la première ligne -, et d'être de plus en plus satisfait de son attaque.

En plus de Stala et Bauman, le groupe de receveurs comprend entre autres les Américains Prechae Rodriguez et Chris Davis. Rodriguez a connu de très bons matchs à sa première saison en 2008, tandis que Davis a amorcé sa carrière dans la LCF avec les Alouettes et a parfois été le meilleur joueur sur le terrain pendant les entraînements. Dans un grand élan d'enthousiasme, Jim Popp l'avait même comparé à Reggie Bush.

Notons également la présence du porteur DeAndra Cobb, qui a touché au ballon à 33 reprises (courses et passes) pour des gains de 230 verges à ses trois premiers matchs dans le circuit. C'est en raison de sa vitesse que la recrue a retenu l'attention de Bellefeuille.

«Les Alouettes possèdent probablement la seule attaque du circuit qui peut réussir régulièrement des séries de 10 ou 12 jeux. C'est pourquoi on voulait obtenir des joueurs qui peuvent marquer un touché de n'importe quelle distance, de n'importe où sur le terrain, des gars comme Cobbs et (Kenton)Keith «, a souligné Bellefeuille.

Puis, il y a Quinton Porter, qui semble être la solution à long terme au poste de quart, même s'il a été retiré du match contre les Blue Bombers de Winnipeg la semaine dernière.

Marc Trestman estime que Porter constitue déjà un quart dangereux. «On sait ce qu'il peut faire, il nous l'a très bien démontré la saison dernière», a dit le pilote, faisant référence à la défaite de 44-38 qu'ont subie les Alouettes, le 4 octobre 2008 à Hamilton. Porter avait complété 27 de ses 32 passes pour 429 verges de gains et cinq touchés.

Comme Bellefeuille, Trestman essaie par ailleurs de tempérer l'enthousiasme que suscite le solide début de saison de son équipe, faisant observer qu'elle est loin d'avoir disputé du football sans faille.

«Je ne crois pas qu'on ait dominé. On doit améliorer plusieurs choses; on échappe des passes; on commet trop de revirements; plusieurs de nos bottés ont été bloqués; on n'est pas aussi précis qu'on le souhaiterait... On n'a pas encore joué notre meilleur football collectivement.»

Et c'est précisément ce qui devrait inquiéter les sept autres formations du circuit. Y a-t-il le moindre doute que Trestman et les autres entraîneurs des Alouettes réussiront à apporter les correctifs nécessaires? Tout est réglé au quart de tour. Ça va être beau tantôt...

Ah oui, et Jamel Richardson revient au jeu ce soir.