Anthony Calvillo a rejoint Ron Lancaster au deuxième rang pour le nombre de passes de touché en carrière, samedi. De la façon dont il joue depuis deux ans, c'est à se demander s'il ne rattrapera pas Damon Allen au sommet, possibilité qui semblait plutôt mince en 2008.

L'arrivée de Marc Trestman et le jeu des jeunes bloqueurs Josh Bourke et Jeff Perrett - qui complètent merveilleusement le trio de vétérans à l'intérieur de la ligne - sont deux raisons qui expliquent le second souffle que connaît la carrière de Calvillo depuis son retour à la compétition en 2008. Mais il n'y a pas que des facteurs extérieurs.

Le vétéran passeur a tout mis en oeuvre afin de pouvoir jouer à un haut niveau - peut-être le plus élevé de sa carrière -, notamment sur le plan physique.

«Je me sens plus fort et plus en santé. L'année dernière, plus la semaine avançait, plus j'étais fatigué mentalement. Cette année, j'ai encore amplement d'énergie, même si ce sont de bonnes journées de travail. Et je pense que cela a beaucoup à voir avec l'alimentation», estime Calvillo, qui a complété 72,7% de ses passes pour 879 verges en trois matchs cette saison. Le vétéran n'a lancé qu'une interception et n'a été plaqué qu'une seule fois derrière la ligne de mêlée.

Selon Kerry Watkins, qui capte ses passes depuis maintenant six ans, il y a une autre explication derrière le solide jeu de Calvillo. «Je pense qu'il peut se concentrer à simplement jouer, plutôt qu'à choisir les jeux, ce qu'on lui demandait par le passé. Il n'est plus obligé de penser à montrer telle ou telle formation à l'adversaire afin de le prendre en défaut plus tard dans le match. Il n'a plus à penser trois ou quatre jeux à l'avance. Il joue donc de façon plus détendue. Il s'est énormément amélioré. Il est plus rapide, plus fort, plus concentré, et il a toujours pris le football très sérieusement. Il est comme un entraîneur-joueur sur le terrain», analyse Watkins.

On a demandé à Trestman quelle était la principale qualité de son passeur. L'entraîneur-chef planche sur un projet de livre à propos du métier de quart-arrière et nombreux sont les passeurs qui ont connu leurs meilleurs moments sous sa tutelle au cours des 25 dernières années.

«Il possède les qualités indéfinissables (intangibles) qui sont nécessaires afin de pouvoir faire le travail. Le jeu se déroule lentement pour lui, il voit tout ce qui se déroule sur le terrain. Et il y a également plusieurs éléments techniques qu'il maîtrise très bien.»

La prochaine passe de touché de Calvillo sera sa 334e, ce qui lui conférera le deuxième rang de l'histoire et le rapprochera à 60 d'Allen. Calvillo pense-t-il être en mesure d'atteindre le premier échelon?

«Si je demeure en santé et productif, tout est possible. Pourvu qu'on continue de produire à un haut niveau, qui sait? Une chose est sûre, je vais continuer de prendre ça une saison à la fois. Je voudrai peut-être jouer pendant plusieurs autres saisons, mais mon corps me dira peut-être autre chose...»