La veille du match entre les Alouettes et les Eskimos, le garde Patrick Kabongo m'expliquait les principales différences qu'il observait chez les joueurs de ligne défensive des Alouettes. Disputant sa sixième saison à Edmonton, il sait de quoi il cause.

En gros, le Québécois estimait que la force principale de Keron Williams est son «explosion» après la remise du ballon, que John Bowman est particulièrement fort, et qu'Anwar Stewart est tout simplement très bon, très polyvalent. Kabongo et ses coéquipiers de ligne ont ensuite pu constater qu'il s'agissait d'une évaluation assez juste, 24 heures plus tard.

 

La performance du jeune S.J. Green, le jeu inspiré d'Anthony Calvillo et les belles trottes de Larry Taylor ont tous largement contribué à ce deuxième gain des Alouettes cette saison, mais c'est au front défensif qu'il faut remettre la première étoile. Sans son intensité et la pression exercée sur Ricky Ray, ça aurait pu être un tout autre match.

Williams, Stewart et Bowman ont réussi quatre des cinq sacs des Alouettes et ont complètement dominé une ligne à l'attaque pourtant assez solide, habituellement.

Avec le départ pour la NFL de Cameron Wake, l'ancien des Lions de la Colombie-Britannique, les chances sont très bonnes que ce soit Williams qui occupe le premier rang de la Ligue au chapitre des sacs au terme du calendrier régulier. Bowman s'améliore constamment et devrait continuer de le faire parce qu'il semble penser que personne ne croit en lui. Stewart joue comme il y a cinq ans, soit comme l'un des meilleurs joueurs défensifs de la Ligue.

Ces trois joueurs sont secondés par le plaqueur Eric Wilson et Jermaine McElveen, qui a été utilisé à l'intérieur comme à l'extérieur, jeudi. Ce sont essentiellement ces cinq joueurs qui se partagent les quatre postes de la première ligne.

Le cinquième sac aux dépens de Ray a été l'oeuvre de Chip Cox, qui impressionne drôlement depuis qu'il a été muté chez les secondeurs. Cox ne semblait pas très heureux de devoir quitter son poste de demi défensif au camp d'entraînement, mais jusqu'ici, il semble que les entraîneurs aient pris une décision fort judicieuse. Après ses six de la semaine précédente, Cox a enregistré sept plaqués contre Edmonton et s'est régulièrement retrouvé en plein coeur de l'action.

À ses deux premiers départs en carrière, Shea Emry a démontré beaucoup de vitesse et d'intensité, et on le savait déjà très discipliné, trois qualités généralement retrouvées chez les bons secondeurs à l'intérieur.

Diamond Ferri a pour sa part rappelé à tout le monde qu'il pouvait contribuer en frappant solidement Ray après que celui-ci eut à peine eu le temps de décocher sa passe. Le quart a probablement une ou deux ecchymoses attestant de la violence du choc. Bref, le nouveau trio de secondeurs formé de Cox, Ferri et Emry ne déteste pas quand ça brasse.

Et que dire de plus de l'attaque? Green et Taylor s'ajoutent à un noyau déjà très bon, la ligne à permis un sac jusqu'ici et le quart est en train de se réinventer. Plus léger d'une dizaine de livres cette saison, Calvillo n'hésite plus à courir avec le ballon lorsqu'aucune autre option se présente à lui - même qu'on le soupçonne de commencer à y prendre goût... Cette jolie cote d'efficacité de 112.6 dit tout ce qu'il faut savoir.

C'est vrai, on pourrait reprocher à l'attaque des Alouettes ses ennuis près de la zone des buts. Mais combien de points faut-il? Quarante-cinq par match, ça devrait être suffisant.