À la lumière de ce qu'on a vu mercredi soir, cette prédiction de 13-5 pour les Alouettes, parue dans nos pages il y a trois jours à peine, était à la fois pessimiste et frileuse. Il aurait peut-être fallu inverser le 3 et le 5.

À moins que le ciel ne leur tombe dessus, les Alouettes semblent en effet destinés à connaître l'une des meilleures saisons de leur histoire. Visiblement mieux préparés - et combien plus intenses -, ils viennent d'administrer une sérieuse correction aux champions en titre. Et si les unités spéciales avaient cessé de permettre aux Stampeders de revenir dans le match pendant une minute, le résultat final aurait été 40-10 et non pas 40-27.

Damon Duval a réussi ses six tentatives de placement, mais deux de ses bottés de dégagement ont été bloqués. La même chose s'est produite lors du match préparatoire contre les Blue Bombers de Winnipeg. Il faudra donc identifier la source de ce mal, un des rares problèmes de l'équipe.

Et quelques minutes avant que les Stamps ne bloquent le premier de leurs deux bottés, Titus Ryan avait inscrit leurs premiers points du match grâce à un retour de botté d'envoi de 104 verges. En quelques minutes au début du deuxième quart, l'avance des Alouettes a donc fondu de 20-0 à 20-14, tout ça à cause des unités spéciales.

Il y avait quelques blessés d'importance chez les Stampeders, dont Ken-Yon Rambo, mais l'attaque et la défense des Alouettes ont eu un pas d'avance pendant tout le premier quart... et la majorité du match.

Anthony Calvillo a complété 75% de ses passes (24 en 32) pour 255 verges, dont un touché de toute beauté de 37 verges cosigné avec Kerry Watkins. Calvillo a bien distribué le ballon, alors que cinq joueurs ont capté au moins trois passes, en plus de contribuer 29 verges au sol. Si on veut chercher des poux, sa seule passe interceptée manquait de force, et quelques autres de ses relais ont été rabattus à la ligne de mêlée.

Autre mauvaise nouvelle pour le reste de la LCF, la ligne à l'attaque des Alouettes a été dominante à Calgary. Elle n'a concédé aucun sac et les Alouettes ont terminé le match avec 176 verges au sol, dont les 107 d'Avon Cobourne. On parle souvent de Josh Bourke, mais Jeff Perrett est un autre jeune bloqueur qui fait le boulot. Il a multiplié les bons blocs et a peut-être connu son meilleur match, mercredi, depuis qu'il endosse l'uniforme des Alouettes.

La défense a également amorcé sa saison sur les chapeaux de roues, muselant Henry Burris et l'attaque des Stampeders pendant tout le premier quart, et ne concédant que 301 verges au total.

À son premier départ au poste de secondeur du côté large, Chip Cox a mené l'équipe avec six plaqués, en plus de marquer le touché qui a scellé l'issue de la rencontre dans les dernières minutes. Il n'a pas paru dépaysé, pas plus que Shea Emry, qui entamait quant à lui son premier match en carrière en défense.

Emry n'a pas tardé à se mettre en évidence, réussissant un beau plaqué aux dépens de Burris dès le deuxième jeu des Stampeders. Ramon Guzman a cependant été utilisé lors de certaines séries.

S'il y avait encore des doutes que Trestman serait plus engagé au plan défensif que l'an dernier, ils ont vite été effacés. On a vu l'entraîneur-chef prodiguer des conseils à plusieurs joueurs défensifs, ce qu'il a rarement fait à sa première saison.

Résumons donc. La défense est plus rapide et talentueuse que la saison dernière; même s'il aura 37 ans cet été, Calvillo est au sommet de son art; le talent chez les demis et les receveurs abonde; la ligne à l'attaque est probablement la meilleure de la LCF; comme toujours, il y aura malheureusement deux ou trois équipes lamentables dans le circuit; puis, il y a Trestman, qui semble plus détendu et plus confiant.

On pourrait se montrer prudent en attendant de voir ce que ça donnera contre Ricky Ray et les Eskimos d'Edmonton, jeudi soir, mais à quoi bon ? La rince que les Oiseaux viennent de servir à la seule équipe qu'ils n'avaient pas été en mesure de vaincre l'année dernière devrait amplement suffire. Ça sent le 15-3, ou même le 16-2, mes chers amis.