C'est loin d'être la panique chez vos Oiseaux. Malgré les deux échecs encaissés à la fin de la saison, la confiance semble intacte.

À un peu plus d'une semaine de cette finale de l'Est qu'on attend maintenant depuis trois mois, personne ne semblait plus préoccupé qu'à l'habitude lors de l'entraînement d'hier. Il y a encore du temps pour douter, mais les Alouettes avaient bonne mine, à commencer par Anthony Calvillo, qui a insisté pour dire que tout était au beau fixe.

«Je pense que la chose la plus importante, c'est l'ambiance qui règne dans le vestiaire. On ne contrôle pas ce qui se dit à l'extérieur. On croit encore qu'on forme une bonne équipe, on a acquis l'avantage du terrain, et on doit maintenant jouer à un haut niveau. À l'intérieur de ce vestiaire, on sait tous qu'on peut gagner n'importe quel match», a dit le vétéran au sujet des inquiétudes qu'ont engendrées ces laides défaites aux mains des Bombers et des Eskimos.

À l'extérieur du vestiaire aussi on sait que les Alouettes peuvent tout rafler. Avec deux petits matchs à gagner devant leurs partisans pour y arriver, la question n'est plus là. Puis le souvenir de ces victoires sans appel en août et septembre est encore bien frais: raclée, correction, dégelée, pique-nique, volée, on a fait le tour des images.

Interrogations en défense

La vraie question, c'est plutôt de savoir si la défense va tout faire couler. Bien entendu, les joueurs défensifs ne semblaient pas trop apprécier qu'on leur pose la question.

Par exemple, lorsqu'on lui a demandé si la tenue de son unité l'inquiétait, l'ailier défensif John Bowman a eu cette réponse pour le moins étonnante: «Pas du tout. On a connu des hauts et des bas toute la saison, mais je pense qu'on a fourni un bon effort dans la plupart de nos matchs, dont les deux derniers contre Winnipeg et Edmonton. Même si on a perdu par plusieurs points contre les Eskimos, je ne pense pas qu'on ait été mauvais. Et j'estime qu'on a joué tout un match contre Winnipeg. Nos séries en défense se sont souvent amorcées dans notre propre territoire.»

Des lunettes roses sur le bout du nez? Pas s'il faut en croire Matthieu Proulx.

«Je pense qu'à chaque fois qu'on a été mis au défi cette saison, lorsqu'il fallait se lever, on l'a fait. On a eu quelques contre-performances, c'est certain, mais faut pas oublier que c'est une ligue offensive, la plupart des équipes ont accordé beaucoup de points à un moment ou à un autre. Il ne faut pas virer fou avec ça», a estimé Proulx, qui avouait par ailleurs que la motivation n'était sûrement pas à son sommet en octobre.

«Même si on se disait qu'il fallait jouer pour nous, inconsciemment, ça a sûrement fait une différence. Ça fait quatre matchs qu'il n'y a plus aucun enjeu.»

En plus de devoir chercher une motivation à l'extérieur du cadre compétitif, à l'instar du reste de l'équipe, la défense a dû composer avec plusieurs changements depuis juillet - surtout au sein de la tertiaire. Cette instabilité explique en partie l'inconstance de l'unité.

«C'est évident que les changements ont affecté notre chimie, mais on ne doit pas s'en servir comme excuse, a corrigé le secondeur T.J. Hill. C'est un sport physique, il y aura toujours des blessures, alors il revient à chacun de nous d'être prêt. Cela dit, c'est évident qu'un joueur qui n'a pas eu suffisamment de temps d'entraînement avec la formation régulière en souffrira. Mais on a confiance en chacun de nos joueurs.»

Parmi ceux qui se sont retrouvés à une nouvelle position, il y a eu Étienne Boulay, vendredi. Le Québécois a reçu la difficile mission de remplacer Mark Estelle le temps d'un match, exercice brusquement interrompu lorsque Boulay s'est blessé à une cheville.

«Ce n'est pas si évident de se retrouver demi de coin du côté court avec si peu de temps de préparation», a plaidé Boulay, qui est un demi de coin de formation, mais qui n'avait jamais évolué à cette position dans la LCF. Trestman tenait à ce que Boulay dispute au moins un match à cette position en cas de blessures au cours des prochaines semaines. Boulay sera de retour à son poste de maraudeur en finale de l'Est.