Entre Marc Trestman, qui a maintenant des fleurs jusqu'aux genoux - et qui mérite chacune d'elles -, et le président Larry Smith, qui chapeaute l'organisation de la prochaine Coupe Grey, il y a un autre personnage qui a connu une saison pas mauvaise du tout.

Passé dans le broyeur médiatique il y a un an à peine, le DG Jim Popp a rebondi de belle façon. Pas de Jim Popp, pas de Marc Trestman. C'est aussi simple que ça.

On ne voudrait blesser personne, mais en décembre dernier, on n'aurait probablement pu dire si Trestman était un astronaute ou un coach de football, du moins dans les bureaux du centre-ville (l'administration des Alouettes est au centre-ville, les opérations football au Stade olympique).

D'aucuns ont reproché aux Alouettes d'avoir choisi un ami de Popp. Même s'ils se connaissent depuis 1989, Popp et Trestman n'ont cependant jamais été des amis intimes.

«On ne se fréquente pas à l'extérieur du cadre professionnel, a dit Popp hier. Nos rapports sont identiques à ceux que j'ai habituellement avec nos entraîneurs-chefs.»

Le DG a confié que l'idée d'embaucher Trestman au poste d'entraîneur-chef avait longtemps germé dans son esprit. Popp avait invité Trestman à titre d'entraîneur spécial pour une durée de trois jours au camp d'entraînement 2007, alors que lui-même dirigeait l'équipe.

«J'avais profité de l'occasion pour lui demander s'il pouvait être intéressé à devenir notre coach. Déjà à ce moment, j'envisageais la possibilité de revenir à la formule d'une personne à chaque poste (DG et coach).»

Même si Popp n'a jamais véritablement accepté la décision de l'organisation de lui retirer son poste d'entraîneur-chef, l'hiver dernier, l'amertume a fait place à la déception.

«Ce qui m'a le plus déçu, c'est que je n'ai pas eu la chance de finir ce que j'avais commencé. J'avais un contrat de deux ans. J'ai été placé dans une position difficile; on devait amorcer un virage jeunesse, il y avait donc 22 recrues dans notre équipe. Et je n'ai pas pu choisir mes propres adjoints; j'ai insisté pour que Marc puisse le faire cette année», raconte Popp.

Cela ne l'empêche pas de se réjouir du succès que connaît son successeur.

«À l'attaque, j'espérais que Marc puisse apporter quelque chose de nouveau dans cette ligue, et c'est exactement ce qu'il a fait. Le jeu devenait de plus en plus défensif. Il a réussi à convaincre tout le monde de pousser dans le même sens. Je le laisse faire son travail, mais on communique bien. Il m'a demandé quelques conseils à propos des règlements. C'est une personne qui apprend très vite, il est extrêmement intelligent.»

Popp estime que la capacité de Trestman de changer certaines vieilles habitudes de l'équipe a été l'une des clés à son retour au sommet de la division Est.

«Les joueurs ont été obligés de retourner sur les bancs d'école et cela a constitué un défi pour certains vétérans. Ils n'avaient pas été tenus de le faire depuis plusieurs années, parce qu'on utilisait essentiellement les mêmes systèmes. À présent, tout le monde doit étudier chaque semaine et il devrait toujours en être ainsi. En fin de compte, je pense que cela sera profitable dans la carrière de plusieurs vétérans.»

La décision de présenter Trestman à Larry Smith et au propriétaire Robert Wetenhall n'a pas été le seul bon coup de Popp. Que dire de l'embauche de Jamel Richardson, qui vient de battre le record du club avec 15 touchés par la passe? Ou celle de Keron Williams, le moteur de la défense? Et des recrues Larry Taylor, le très efficace spécialiste des retours, et Jermaine McElveen, qui a six sacs en autant de matchs?

Avec le recul, de nommer coach un DG qui doit jongler avec un plafond salarial de 4 millions et des miettes pour approximativement 60 joueurs et 10 entraîneurs, ce n'était peut-être pas l'idée du siècle. Des décisions difficiles, il s'en prend régulièrement dans la LCF. Annoncer à quelqu'un qu'il vient de perdre son revenu annuel de 50000$ ou 72000$ n'est jamais une chose très gaie. Pas l'idée du siècle, mais pas celle de Popp non plus. Lui, il a pensé à embaucher Trestman.