Même s'il n'a gagné aucun de ses trois premiers matchs à titre d'entraîneur-chef des Tiger-Cats, Marcel Bellefeuille est un homme souriant ces jours-ci. Après avoir occupé des postes de coordonnateur et d'instructeur depuis sept ans, Bellefeuille est enfin de retour à la barre d'une équipe.

«Je préfère ça de loin. Être coordonnateur, c'était correct, mais c'était plus par nécessité. Je me sens beaucoup plus dans mon élément à titre d'entraîneur-chef», avoue celui qui a mené les Gee Gees d'Ottawa à une conquête de la Coupe Vanier en 2000. Nommé entraîneur-chef par intérim à la suite au congédiement de Charlie Taaffe, Bellefeuille ne sait cependant pas ce qui l'attend au terme de la saison.

 

«On verra bien ce qui surviendra pendant la saison morte. Présentement, tout ce que je désire, c'est de prendre les meilleures décisions pour le succès à long terme de cette organisation. Il n'y a pas eu beaucoup de stabilité ici depuis cinq ou six ans. Je crois essentiel que l'organisation garde son noyau de joueurs en place.»

Il n'est pas certain que les partisans, qui encaissent une volée après l'autre depuis une décennie, estiment que ce soit une bonne chose de conserver le même noyau...

«Je comprends leur frustration, mais ils doivent réaliser que 32 joueurs disputent leur première saison avec nous. Ce qu'on peut dire à nos fans, c'est qu'on a un plan à long terme. On ne veut pas de solutions temporaires.»

La tâche de motiver un club qui perd depuis cinq ans n'est-elle pas difficile? «On doit leur dire la vérité. Et la vérité, c'est qu'il n'y a personne à l'extérieur de ce vestiaire qui pense qu'on peut vaincre les meilleures équipes. À un certain moment, on doit gagner des matchs. On est payés pour gagner, pas pour participer.»

Il ne regrette rien

Coordonnateur à l'attaque des Oiseaux en 2007, Bellefeuille aurait pu garder un mauvais souvenir de cette saison difficile. Sa relation avec Jim Popp était houleuse, l'attaque a beaucoup déçu et les Alouettes ont vécu leur première saison perdante depuis leur retour dans la LCF en 1996. Et c'est finalement le groupe d'entraîneurs qui a écopé.

«Je pense que les changements ont été bons pour tous les individus touchés. L'organisation a eu un nouveau départ, j'ai eu l'occasion d'être un entraîneur-chef dans les rangs professionnels, Chris Jones (Calgary) et Noel Thorpe (Edmonton) sont heureux et Jim Popp a repris sa place de DG et prend de bonnes décisions. Tout le monde est où il devrait être.» Si vous croyez que ce dernier commentaire est destiné à Popp, vous avez probablement raison.

Or, il faut appeler un chat un chat: l'attaque montréalaise ne ressemble en rien à l'unité désorganisée que dirigeait Bellefeuille en 2007. Ce dernier estime que plusieurs facteurs peuvent expliquer pareille transformation.

«Les nouveaux plaqueurs Josh Bourke et Jeff Perrett jouent très bien et ont stabilisé la ligne; Anthony (Calvillo) a disputé toute la saison contrairement à l'an dernier; Jamel Richardson a été une très bonne acquisition et Marc Trestman et les autres entraîneurs ont fait de l'excellent boulot», résume Bellefeuille.

Boulay et Watkins absents

Étienne Boulay (cheville) n'a pas fait le voyage et sera remplacé par Matthieu Proulx dans la formation partante, cet après-midi. Kerry Watkins (quadriceps) est à Hamilton, mais pourrait devoir céder sa place au jeune S.J. Green.

Le demi de coin Gemara Williams, un ancien de l'équipe de développement des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, pourrait quant à lui disputer son premier match dans la LCF puisque Mark Estelle est toujours ennuyé par une blessure à l'épaule.