Le dernier dossier urgent est réglé chez les Alouettes de Montréal. L’équipe a trouvé son nouveau président. La nomination de Mark Weightman a été officialisée, mardi après-midi.

« Je n’ai pas eu deux secondes de libres », a lancé Weightman au téléphone quelques minutes seulement après l’annonce de son retour dans l’organisation. Il s’agira d’un deuxième mandat pour lui chez les Alouettes. Le Québécois a travaillé dans l’organisation montréalaise de 1996 à 2016, occupant notamment le poste de président et chef de la direction de 2013 à 2016.

« Je suis excité, fébrile, et j’ai hâte de commencer ce nouveau mandat », a-t-il ajouté. Il entrera en fonction le 11 avril.

Pour lui, cela représente « une situation idéale ». En particulier grâce à l’arrivée de Pierre Karl Péladeau comme propriétaire.

J’arrive dans des conditions dans lesquelles le propriétaire est engagé, passionné et animé par le profond désir que ça marche.

Mark Weightman

Péladeau et lui ont des « visions alignées ». Lorsque le président et chef de la direction de Québecor s’est adressé aux médias lors de son entrée en poste, le nouveau président a été séduit par « son comment et son pourquoi ».

Les Alouettes s’en vont dans la bonne direction, croit-il, et c’est pourquoi il a décidé de revenir. Dernièrement, il avait participé à la création et à la mise en marché des Lions de Trois-Rivières, dans l’ECHL, et de l’Alliance de Montréal, dans la CEBL.

Les fondations de la franchise sont « solides », avec justement le nouveau propriétaire et un directeur général, Danny Maciocia, qu’il connaît depuis plus de 25 ans, raconte-t-il.

Weightman a confié avoir reçu un appel de l’équipe de Péladeau. « L’entourage de M. Péladeau m’a contacté pour mesurer mon intérêt. » Il n’a donc pas nécessairement levé la main lorsque le poste occupé précédemment par Mario Cecchini s’est libéré. « J’étais en contact avec différentes filières de Vidéotron et Québecor, par mon rôle avec les Lions », rappelle-t-il.

Effectivement, l’équipe de la Mauricie est commanditée, soutenue et appuyée en majeure partie par Vidéotron.

Un chaînon névralgique

Si les tâches de l’entraîneur-chef, du directeur général et du propriétaire sont assez claires et plutôt simples à définir et à comprendre, celles du président sont peut-être plus ardues à saisir pour le commun des mortels.

Weightman a une vaste expérience dans le monde sportif, dans des postes de direction. Cette fonction névralgique devait être occupée par quelqu’un connaissant le tabac.

La définition offerte par le nouveau président des Alouettes de ses tâches quotidiennes se résume à s’assurer « que le directeur général ait ce dont il a besoin pour réussir. Qu’il n’ait pas de distraction et qu’il puisse travailler dans des conditions optimales ».

Il évoque également les « déploiements stratégiques, la vente de billets, les stratégies globales et aligner les départements ».

Ainsi, Weightman est un chaînon névralgique de la structure organisationnelle de l’organisation.

S’il est revenu, c’est d’abord pour « mettre en place une culture gagnante, mais surtout une culture d’excellence. Que ce soit sur le terrain ou dans les bureaux. Je sais que je vais avoir réussi lorsque je n’aurai plus besoin de le répéter et que tous les employés dans l’organisation vont se pousser, entre eux, vers l’excellence. Il faut exiger ça de tout le monde », explique-t-il.

Il le concède, « c’est un plan de match simple, mais pas facile à accomplir ».

Revenir à la base

Il veut aussi offrir davantage aux partisans. Il a été question de « l’expérience au stade » et de « l’aspect communautaire ». Il se rappelle une époque où les joueurs étaient de véritables vedettes dans la métropole. Ils étaient des références, des modèles.

On vend plusieurs choses, mais ce qu’on vend principalement au stade, c’est une expérience. Il faut maximiser l’appréciation de l’expérience client.

Mark Weightman

Il veut aussi poursuivre le travail de son prédécesseur en ce qui concerne le rapprochement entre l’équipe et les partisans, car « ça fait partie de l’ADN de l’organisation. […] On se doit de redonner les Alouettes aux partisans ».

Avec les péripéties des dernières années, certains partisans ont quitté le nid, et il le reconnaît. « Il y a eu des moments inquiétants », évoque-t-il, surtout à l’interne. La gestion de l’organisation a été parfois défaillante, mais les choses vont changer, assure-t-il.

Après son départ, Weightman avoue avoir suivi les Alouettes avec beaucoup d’intérêt. Il connaît le lien unissant les Alouettes et les Québécois et il a toujours refusé de croire à la mort annoncée de l’équipe par certains observateurs. « Il y a tellement une riche histoire et des racines profondes, j’étais confiant que quelque chose allait arriver. »

Ce quelque chose est finalement arrivé. Avec son retour, tous les postes d’importance ont été pourvus. Maintenant, les Alouettes peuvent voler de leurs propres ailes.