(Montréal) Les questions portant sur les propriétaires des Alouettes de Montréal et une éventuelle vente de l’équipe étaient inévitables, lors du bilan de la direction de l’équipe, mardi. Mais son président, Mario Cecchini, assure que les actionnaires de contrôle du club sont là pour rester.

Sid Spiegel et Gary Stern ont acheté les Alouettes au début de 2020. Spiegel, le beau-père de Stern, possédait alors 75 % des parts du club, contre 25 % pour Stern, qui agissait à titre de gouverneur de la formation montréalaise. Le décès de Spiegel, en juillet 2020, a fait en sorte que ses enfants héritent d’un club de football qu’ils ne désiraient peut-être pas.

Il n’en est rien, a assuré Cecchini mardi. Même si les enfants de Spiegel ont demandé à Stern de cesser de s’occuper des opérations quotidiennes du club en août dernier et indiqué qu’ils ne souhaitent pas encore être identifiés, Cecchini a déclaré mardi que la succession Spiegel ne comptait pas se départir du club montréalais.

« Probablement que tout le monde aimerait ça que les (propriétaires) soient plus présents, jusqu’à un certain point, sauf qu’ils réitèrent le même message depuis que je transige au quotidien avec les actionnaires majoritaires – et avec Gary — que l’équipe est entre bonnes mains et qu’elle n’est pas à vendre.

« Je n’annonce rien dans le sens où il n’y a jamais eu d’attente en ce sens, a ajouté Cecchini, appelé à préciser ses propos. Mais le message que je vous relaie depuis le mois d’août, c’est qu’il n’y a pas eu d’annonce ou de réflexion en ce sens-là. Nous n’avons jamais communiqué autre chose que de la stabilité. Nous n’avons jamais communiqué que l’équipe était à vendre. […] L’actionnariat n’a pas changé depuis janvier 2020, sauf que M. Spiegel est malheureusement décédé. Ses 75 % de parts appartiennent à sa famille. »

Cecchini a ajouté que contrairement à Stern, très volubile sur les réseaux sociaux, les enfants Spiegel ne souhaitent pas occuper l’avant-scène. Ils comptent cependant se présenter bientôt aux partisans et journalistes affectés à la couverture du club.

« On y travaille, a-t-il assuré. C’est un groupe qui souhaite être excessivement discret. Ils ne veulent pas être de l’avant. Mais on commence à en jaser un peu. Ils étaient de la demi-finale de l’Est et au match à Toronto, où Danny et certains employés les ont rencontrés (pour la première fois). On verra comment tout ça va évoluer, mais c’est vraiment un groupe qui veut laisser la place publique. »

Complexe d’entraînement toujours tabletté

Même si les finances de l’équipe se portent mieux, voire mieux qu’escompté à cette date-ci malgré la pandémie, le projet de complexe d’entraînement demeure sur la glace pour les Alouettes. Qui plus est, l’équipe doit renégocier son contrat de location avec l’Université McGill pour l’utilisation du stade Percival-Molson. C’est la première fois que Cecchini sera impliqué dans ce processus, le dernier contrat ayant été signé peu de temps avant son arrivée en poste.

Les Alouettes ont quelques demandes, notamment en ce qui a trait à la présence de leur logo sur le terrain et de traits hachurés répondant aux règles de la LCF.

« Ça va faire partie de nos demandes, a souligné Cecchini. Comme toute personne qui s’apprête à investir un montant important sur un certain nombre d’années pour un loyer, on va s’asseoir et on va discuter. La première, comme je l’ai signalé (mardi) matin à un dirigeant de McGill, c’est d’avoir une zone des buts réglementaire. Je persiste à dire que ça a changé l’allure d’un match contre Winnipeg, alors que nous aurions pris les devants 10-0 au lieu de 3-0 si nous avions eu des zones réglementaires. Dans huit stades sur neuf, Eugene (Lewis) se serait retrouvé en jeu.

« Pour le logo, on me dit que ça va être particulier comme conversation, mais j’ai hâte de l’avoir. Il y a plusieurs façons de mettre un log ; ça aussi, on va en discuter avec eux. Pour les traits hachurés, c’est plus à travailler avec le RSEQ. On espère qu’ils adopteront la règle de la LCF. S’il ne s’ajuste pas, ça entraîne des coûts relativement importants chaque match, car ces traits sont cousus et non peinturés. On va essayer de garder le romantisme du stade tout en y ajoutant un peu de modernisme. Disons cela comme ça. »

Cecchini assure tout de même que l’expérience de jouer à Percival-Molson, un stade « romantique », a-t-il dit, est positive pour le club montréalais. Les sondages internes de l’équipe, réalisés après chaque rencontre, sont d’ailleurs très positifs.

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« Vous seriez surpris de voir nos chiffres à l’interne. Quand je me promène dans les loges ou aux abords du terrain et que je parle aux partisans, je dirais qu’à l’œil, sept sur 10 me disent, après m’avoir demandé de ramener la Coupe Grey, de nous assurer de rester (à Percival-Molson). Ceux qui aiment, adorent. Ceux qui n’aiment pas, n’aiment pas. »

Les principaux irritants ne sont pas du ressort des Alouettes ou de l’université, qui ne peuvent rien contre les nombreux chantiers présents au centre-ville. Quant aux alternatives, elles sont plutôt inexistantes pour les Alouettes, compte tenu des travaux en cours au Stade olympique.

« Si jamais on lui donne une orientation football, un peu comme la Colombie-Britannique a fait avec le B. C. Place, à ce moment, ce sera peut-être une option, a avancé Cecchini. À court terme, on a l’intention de retourner à McGill. »

Sur le terrain, Cecchini s’est dit déçu d’avoir raté l’objectif de l’équipe, soit d’atteindre la finale de la Coupe Grey, par huit points seulement en finale de l’Est. Il sent toutefois, comme le directeur général Danny Maciocia, une progression qui permet de croire que le club n’est pas loin d’une première participation à la finale du football canadien depuis 2010.

Il note également que la deuxième saison consécutive de l’équipe avec une fiche de ,500 – l’équipe avait compilé un dossier de 7-7 en 2021 – a laissé un meilleur goût en bouche.