Il y a un vent de renouveau à Denver cette saison. Les Broncos ont de nouveaux propriétaires, un nouvel entraîneur-chef et un nouveau quart-arrière. Mais malgré une fiche un peu trompeuse de 2-1, leur début de saison est laborieux et a de quoi inquiéter même les plus ardents partisans du club.

Est-ce que Russell Wilson et l’attaque des Broncos s’amélioreront au fil des prochaines semaines ? Bien sûr que si.

Est-ce que les Broncos ont pris la bonne décision en jetant leur dévolu sur l’ancien quart des Seahawks ? Ça, c’est un peu moins sûr.

Wilson est encore capable d’aller chercher des victoires en étant à la hauteur dans les moments cruciaux, comme on l’a vu dimanche dernier contre les 49ers. La question est plutôt de savoir s’il peut encore être l’un des meilleurs quarts de la ligue, le genre qui peut mettre son club sur ses épaules et le transporter dans les éliminatoires, idéalement jusque dans le carré d’as. Le genre de quart qui gagne 50 millions par saison…

Le Walton-Penner Group, qui a officiellement acheté les Broncos pour la somme de 4,65 milliards le 9 août, a accordé une prolongation de cinq ans à Wilson pour un joli magot de 245 millions (salaire médian de 49 millions), moins d’un mois plus tard. Le joueur de 33 ans est maintenant sous contrat avec Denver pour les sept prochaines saisons en incluant celle-ci.

Les Broncos pourraient toujours choisir de libérer Wilson dans quatre ou cinq ans sans que ce soit un désastre sur le plan du plafond salarial, mais d’une façon ou d’une autre, il sera leur quart-arrière à long terme. Il est assuré de toucher au moins 161 des 245 millions prévus à son contrat, alors il pourrait très difficilement en être autrement.

Il est beaucoup trop tôt pour commencer à paniquer au Colorado. Wilson mérite le bénéfice du doute et n’est certainement pas devenu un pied de céleri du jour au lendemain.

Cela dit, il y a des signes qui suscitent l’inquiétude. Il n’a joué que trois matchs, mais Wilson ne réussit que 59,4 % de ses passes et son manque de précision depuis le début du calendrier est inhabituel. Est-ce en raison du nouveau système de jeu avec lequel il doit se familiariser ? Sûrement un peu.

Ce qui est encore plus préoccupant pour les Broncos, c’est que Wilson n’est plus le quart mobile qui a longtemps été un vrai poison en situation de troisième essai. Il n’a gagné que 22 verges et un seul premier jeu avec ses jambes jusqu’à maintenant. Il n’obtient que 2,4 verges par course, lui qui en a récolté en moyenne 5,5 depuis le début de sa carrière.

Trois matchs, c’est évidemment trop peu pour tirer des conclusions, mais on a observé la même tendance en 2021. Après avoir obtenu 513 verges au sol la saison précédente, Wilson n’en a gagné que 183 l’an dernier.

Plus costaud qu’il l’était en début de carrière, Wilson a perdu de l’agilité derrière sa ligne, c’est l’évidence. Ça explique également en partie pourquoi il a déjà été victime de neuf sacs cette saison.

À la lumière des informations qui sont sorties dans les jours qui ont précédé le retour de Wilson à Seattle lors de la première semaine d’activité, les Seahawks craignaient un certain déclin du meilleur joueur de leur histoire. Ainsi, ils exploraient la possibilité d’échanger Wilson depuis déjà quelques années et n’ont pu refuser l’offre des Broncos, qui ont cédé deux choix de premier tour (2022 et 2023), deux de deuxième (2022 et 2023), l’ailier rapproché Noah Fant, le plaqueur Shelby Harris et le quart Drew Lock. C’est sans parler des économies sous le plafond salarial en vrais dollars…

Qui est Nathaniel Hackett ?

Les Broncos croyaient manifestement que Wilson était la pièce manquante à leur casse-tête. Or, on constate que leur ligne offensive est chancelante, qu’ils n’ont pas d’ailier rapproché de premier plan et que leur groupe d’ailiers espacés a été surévalué.

Ou est-ce plutôt le système offensif qui est le vrai problème ?

L’autre principal ajout des Broncos au cours de la saison morte a été Nathaniel Hackett. L’ancien coordonnateur offensif des Packers est devenu entraîneur-chef pour la première fois de sa vie et s’est vite attiré la critique avec de mauvaises décisions et une gestion du cadran à ce point déficiente que les Broncos ont embauché un adjoint pour s’occuper de cet aspect du jeu la semaine dernière en Jerry Rosburg.

PHOTO ISAIAH J. DOWNING, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

L’entraîneur-chef des Broncos de Denver, Nathaniel Hackett

En plus de pouvoir compter sur Aaron Rodgers à Green Bay, Hackett recevait sûrement des conseils du pilote Matt LaFleur, qui semble très impliqué dans le choix de jeux offensifs de son équipe…

Avant de diriger l’attaque des Packers, Hackett avait occupé le même poste chez les Bills (2013-2014) et les Jaguars (2016-2018). Il est le fils de Paul Hackett, qui a été un entraîneur adjoint avec plusieurs équipes de la NFL entre 1980 et 2010.

Pour le meilleur et pour le pire, les Broncos sont liés à Wilson pour au moins quatre ou cinq ans. En revanche, ils pourraient facilement changer d’entraîneur si ça ne fonctionne pas avec Hackett.

Il est curieux de parler de la sorte d’une équipe qui montre actuellement une fiche de 2-1, mais les Broncos sont chanceux, avouons-le. Ils pourraient tout aussi bien avoir un dossier de 0-3.

Dimanche, ils retrouveront un vieux rival de division qui vit une situation semblable à la leur. Malgré l’arrivée de Davante Adams, de Chandler Jones et de Josh McDaniels, les Raiders n’ont toujours pas gagné cette saison. Puisque tous les yeux seront rivés sur Wilson et les Broncos et parce que les Raiders sont déjà acculés au mur, la rencontre entre ces adversaires de l’Ouest de l’Américaine devrait avoir l’intensité d’un match éliminatoire. Oui, déjà. Vive la NFL !

Des propriétaires novateurs

Le Walton-Penner Group a payé 4,65 milliards pour faire l’acquisition des Broncos de Denver en août, une somme record pour une franchise de la NFL. La succession de l’ancien propriétaire, Pat Bowlen, qui est mort des suites de l’alzheimer en 2019, cherchait à vendre les Broncos depuis quelques années et c’est le fils du fondateur de Walmart qui est devenu le nouveau propriétaire majoritaire. Rob Walton laissera toutefois sa fille, Carrie Walton Penner, et son mari, Greg Penner, gérer l’équipe au quotidien.

Le Walton-Penner Group a rapidement brisé un plafond de verre en accueillant des premiers propriétaires minoritaires afro-américains. Il s’agit de l’ancienne secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, une grande amatrice de football qui a également fait partie du conseil d’administration des matchs éliminatoires du football universitaire américain (NCAA) ; du coureur automobile Lewis Hamilton, qui a remporté le championnat de Formule 1 sept fois et qui est impliqué dans plusieurs causes philanthropiques et sociales ; et de Mellody Hobson, qui est co-PDG de la société Ariel Investments et qui siège à plusieurs conseils d’administration, dont ceux de JP Morgan Chase & Co. et de Starbucks. Elle est la femme de George Lucas, créateur de Star Wars.

La NFL se réjouit assurément de la présence d’Afro-Américains dans le groupe de propriétaires de l’une de ses équipes. Et effectivement, chapeau aux Broncos de faire avancer les choses. Et si leur expérience avec l’entraîneur-chef Nathaniel Hackett devait s’avérer un échec, pourrait-on leur suggérer de faire un appel à Brian Flores ?

Les prédictions de Miguel Bujold

  • Minnesota c. La Nouvelle-Orléans (à Londres) : Minnesota
  • Cleveland à Atlanta : Atlanta
  • Washington à Dallas : Dallas
  • Seattle à Detroit : Detroit
  • Tennessee à Indianapolis : Indianapolis
  • Chicago aux Giants de N. Y. : Giants de N. Y.
  • Jacksonville à Philadelphie : Philadelphie
  • Jets de N. Y. à Pittsburgh : Pittsburgh
  • Buffalo à Baltimore : Baltimore
  • Chargers de L. A. à Houston : Chargers de L.A.
  • Arizona en Caroline : Caroline
  • Nouvelle-Angleterre à Green Bay : Green Bay
  • Denver à Las Vegas : Las Vegas
  • Kansas City à Tampa Bay : Tampa Bay
  • Rams de L. A. à San Francisco : San Francisco

La semaine dernière : 8-7
Total de la saison : 26-18-1

Trois matchs à voir

Buffalo à Baltimore, dimanche à 13 h

PHOTO RICH STORRY, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Josh Allen

Si regarder trois matchs de suite n’est pas suffisant pour vous, sachez que RDS présentera la première partie de dimanche à 9 h 30, le match à Londres entre les Vikings et les Saints. À 13 h, c’est l’affrontement entre les Bills et les Ravens qui retiendra l’attention. Il opposera les deux meilleurs quarts de la cuvée 2018, Josh Allen et Lamar Jackson. Avant le match de jeudi soir, Allen menait la ligue avec 1014 verges par la passe et Jackson avait le meilleur coefficient d’efficacité (119,0). Jackson et Allen sont également les deux quarts les plus redoutables au sol et aucun autre joueur de la NFL n’a un plus grand impact sur son équipe que ces deux-là.

Kansas City à Tampa Bay, dimanche à 20 h 20

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Mike Evans

Si cette partie ne peut être présentée à Tampa Bay en raison des ravages de l’ouragan Ian, elle sera disputée au domicile des Vikings à Minneapolis. Pas moins de huit joueurs des Buccaneers ont déjà réussi un sac après trois matchs et leur défense a déjà provoqué huit revirements (cinq interceptions et trois échappés). Mais Patrick Mahomes n’a lancé qu’une seule interception et n’a été victime que de deux sacs jusqu’à présent, alors c’est un affrontement qui promet. De l’autre côté du ballon, Tom Brady pourra compter sur le retour au jeu de Mike Evans et probablement sur celui de Chris Godwin. Il s’agira du premier match entre les deux équipes depuis leur affrontement au Super Bowl il y a deux ans.

Rams de L. A. à San Francisco, lundi à 20 h 15

PHOTO ISAIAH J. DOWNING, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Jeff Wilson et Jimmy Garoppolo

La perte du bloqueur à gauche Trent Williams, qui ratera au moins un mois en raison d’une blessure à une cheville, est un très dur coup pour Jimmy Garoppolo et les 49ers. Premièrement, parce que Garoppolo est un quart au style classique qui doit pouvoir bénéficier d’une bonne protection afin d’être efficace, et deuxièmement, parce que Williams est une pièce importante dans le jeu au sol des Niners. Matthew Stafford a déjà lancé cinq interceptions et a été victime de neuf sacs du côté des Rams. Rappelons-nous que ces deux rivaux de division s’étaient disputé le championnat de la Nationale en janvier dernier. Les Rams l’avaient emporté, mais les 49ers ont généralement eu le numéro des champions en titre au cours des dernières années.