Tel un rouleau compresseur, les Carabins n’ont eu que faire de l’opposition offerte par les RedBirds de McGill, samedi après-midi, au stade Percival-Molson.

Les représentants de l’Université de Montréal l’ont emporté 29-12 sous un confortable ciel bleu, et devant une foule parsemée, mais qui leur était majoritairement favorable.

« J’ai vraiment aimé notre performance pendant trois quarts, a commenté l’entraîneur-chef des Carabins, Marco Iadeluca. Au quatrième quart, on a ralenti un peu. Mais je suis content en général. »

Le vif Carl Chabot a été la bougie d’allumage des visiteurs. Il s’est démarqué tant au sol que par la voie des airs. Le receveur a terminé la rencontre avec deux touchés, 35 verges de course et 76 verges par la passe.

Les coachs ont une grande confiance en moi. C’est quelque chose qui me rend fier. Mon but, c’est d’exécuter le mieux possible.

Carl Chabot

Et si on s’attendait à un beau duel de quarts-arrières entre Jonathan Sénécal, de Montréal, et Éloa Latendresse-Régimbald, de McGill, c’est le premier qui a le plus fait sa marque. Il a ajouté un court touché par la course à ses 291 verges obtenues par la passe. Le quart recrue des Birds en a amassé 166 dans cette colonne.

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Le quart-arrière des RedBirds Éloa Latendresse-Régimbald

Sénécal avait de bons mots à l’endroit de son homologue au fort potentiel après la rencontre.

« Il a été capable de se sortir de situations dont personne n’aurait été capable de se défaire, a souligné le Montréalais. Il a ballé. »

Faux départ

Les Carabins ont eu du mal à se mettre en marche en début de rencontre. « On n’était pas surpris, a relevé le joueur de ligne défensive Philippe Lemieux-Cardinal. Depuis le début de l’année, ils commencent fort leurs matchs. […] On s’est ressaisis en restant sur notre plan de match, puis ça s’est replacé. »

Et quand le moteur a fini par rugir, il ne s’est jamais éteint. Porté par le brio de Chabot, Montréal s’est finalement dangereusement approché de la zone des buts en toute fin de premier quart.

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Le receveur Carl Chabot a terminé la rencontre avec deux touchés.

Sénécal n’a eu qu’à finir le travail dans les premières secondes du deuxième. Sa petite course de 4 verges a donné les devants aux visiteurs, 7-5. Ils n’ont plus regardé derrière par la suite.

Chabot et Sénécal se sont entendus comme larrons en foire dans ce match. Ce n’est pas un hasard, d’ailleurs : les deux vivent en colocation en ce moment.

« Ça fait en sorte qu’on est capables de voir nos points de vue sur différents jeux, et de créer une bonne chimie, a raconté Chabot. […] On est super proches, autant sur le terrain qu’à l’extérieur. »

En milieu de deuxième engagement, leur partenariat a fait mouche de nouveau par la passe pour un gain de 33 verges. Cette possession s’est conclue par une petite course du quart-arrière réserviste, Rakim Canal-Charles. Son touché portait la marque à 16-6 en faveur des Carabins.

De l’autre côté, les RedBirds n’arrivaient pas à imposer leur rythme à domicile. Il faut dire que défensivement, les Carabins ont été étanches. Tendance confirmée par les neuf sacs qu’ils ont enregistrés.

« On voulait mettre de la pression, a dit Lemieux-Cardinal. On voulait être dans sa face. C’est ce qu’on a réussi à faire. »

Iadeluca était satisfait du travail défensif de son équipe.

« Notre défensive est expérimentée, souligne-t-il. Elle a de la profondeur. Elle va nous garder dans tous les matchs de la saison. [Les gars] ont montré de quoi ils étaient capables, aujourd’hui. »

« Ça n’a aucun sens »

Au retour des vestiaires, Sénécal et Chabot ont repris là où ils avaient laissé. Après un long gain de 50 verges obtenu par Alex Dudley-Jones, l’autre homme du match pour Montréal, la paire a récidivé avec une passe de touché de 14 verges.

Ce jeu, qui a porté la marque à 26-5 à ce moment, aura été le dernier coup d’éclat de la rencontre. Match qui a par ailleurs cruellement manqué de rythme : pas moins de 32 mouchoirs de pénalité ont été lancés. Dont 18 à l’endroit de l’Université de Montréal.

Sénécal n’a pas mâché ses mots à ce sujet après le match.

Ça n’a aucun sens. Je ne peux pas recevoir de mouchoir parce que je suis un quart-arrière. Mais les autres doivent faire une meilleure job pour ne pas en recevoir, et nous mettre dans des situations où on se tire dans le pied en partant. Que ce soit les unités spéciales ou l’attaque. Il faut régler ça.

Jonathan Sénécal

Les Carabins demeurent invaincus après quatre rencontres. Les RedBirds, avec leurs quatre défaites consécutives pour entamer le calendrier, s’enlisent.

« Il nous manque énormément de morceaux offensifs présentement, a rappelé Iadeluca. Mais les jeunes qu’on met sur le terrain font les jeux. On dit tout le temps que l’UdeM, c’est next man up. Je suis vraiment fier de ces kids-là présentement. »