Selon toute vraisemblance, les Alouettes de Montréal seront bientôt de retour sur le marché pour les acheteurs intéressés.

Lundi matin, le propriétaire Gary Stern, qui ne détient finalement que 25 % des actifs de l’équipe, a indiqué dans une lettre ouverte envoyée aux médias qu’il se retirait des activités quotidiennes du club et qu’il ne le représenterait plus auprès de la Ligue canadienne de football (LCF) à titre de gouverneur de l’équipe.

Stern avait acheté les Alouettes à la fin de 2019 avec son beau-père Sid Spiegel, qui détenait quant à lui 75 % du club. Spiegel est mort il y a un peu plus d’un an.

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Gary Stern

« Gary Stern a décidé, de concert avec la succession de M. Spiegel, de se retirer des opérations quotidiennes de l’équipe. Il reste propriétaire de l’équipe à 25 % », a d’emblée expliqué le président des Alouettes, Mario Cecchini, après l’entraînement de l’équipe, lundi après-midi.

« La structure d’actionnariat de l’équipe ne change pas. M. Spiegel avait 75 % et Gary, 25 %. La succession conserve donc les 75 %. »

« La succession a décidé tout simplement qu’on serait en contact avec eux plutôt qu’avec M. Stern. Gary n’est donc plus le représentant de l’actionnaire majoritaire. »

Stern était très actif sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines et n’a jamais caché qu’il souhaitait voir plus de spectateurs au stade Percival-Molson. Le compte Twitter de Stern a été désactivé au cours des dernières heures.

En congé la semaine dernière, Cecchini n’avait pas parlé avec Stern depuis mercredi dernier lorsqu’il a répondu aux questions des journalistes, lundi.

« J’ai eu une discussion d’environ 20 minutes avec deux des trois personnes de la succession, les deux qui sont attitrées aux Alouettes. L’une de ces deux personnes est actuellement en avion [en direction de Montréal], alors on aura une conversation plus longue demain [mardi] », a précisé Cecchini.

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Mario Cecchini, président des Alouettes

« Personnellement, je ne m’attends pas à beaucoup de changements, car dès qu’il était question d’un changement majeur, Gary devait en parler avec les gens de la succession, alors ils sont déjà pas mal au courant de ce qui se passe. Ça va donc me sauver une étape pour communiquer avec la succession. »

Cecchini discutait régulièrement avec Stern, mais il le fera dorénavant avec quelqu’un de la succession ou une personne qui représentera celle-ci. Même si les assistances aux matchs locaux des Alouettes augmentent légèrement et graduellement depuis la saison dernière, Stern ne semblait pas satisfait de celles-ci.

« Je l’ai dit souvent, nos indicateurs s’en vont dans la bonne direction. Ce qui prend trois ou cinq ans ne peut pas s’établir en deux ou trois mois. Et c’est le nerf de la guerre en ce moment », a dit Cecchini.

Je sais qu’il était impatient [du processus], je pense qu’il l’a lui-même dit souvent.

Mario Cecchini, président des Alouettes

Une impatience qui a été exacerbée par l’annulation de la saison 2020 et la saison écourtée de 2021.

« On n’a pas eu de revenus durant 19 mois et ç’a été très difficile pour lui. À partir de ce moment-là, ça s’est empilé un peu. Mais je ne voudrais surtout pas parler en son nom. Je ne suis pas désigné pour ça du tout. »

Selon Dave Naylor, qui est le journaliste le mieux renseigné de la LCF, les Alouettes changeront de mains pour la deuxième fois en quelques années au cours des prochains mois. Le journaliste du réseau TSN a écrit qu’il n’y avait aucun doute que l’équipe serait bientôt mise en vente.

« On ne m’a pas signifié ça, mais je sais qu’il y a déjà des rumeurs qui sont sorties. Je vais voir avec la succession demain [mardi], mais lors de ma conversation de ce matin, il n’a pas été question pour le moment d’un changement de structure du propriétaire. Mais on verra de quelle façon ils voient ça au cours des prochains jours et semaines », a dit Cecchini.

Le président a toutefois reconnu qu’il avait déjà été contacté par de potentiels investisseurs québécois par le passé.

« Gary avait déjà dit qu’il serait probablement intéressé à avoir des actionnaires québécois minoritaires dans un plan d’acheter le club à 100 %, puis de le revendre par la suite. Alors il y a des gens qui m’ont effectivement dit de les garder en tête si cela s’avérait. »

Trois ans après le feuilleton de la vente des Alouettes, ça ne semble être qu’une question de temps avant que la concession soit vendue à nouveau. Espérons que le dossier traînera un peu moins en longueur cette fois, si c’est effectivement le cas.