La NFL a porté en appel la suspension de six rencontres imposée au quart-arrière des Browns de Cleveland Deshaun Watson, donnant au commissaire Roger Goodell ou toute autre personne qu’il désignera l’autorité d’imposer une sanction plus sévère.

L’ex-juge fédérale Sue L. Robinson a rendu son jugement lundi. Watson a été accusé par 24 femmes du Texas d’inconduite sexuelle lors de traitements de massothérapie alors qu’il évoluait pour les Texans de Houston.

Dans son rapport de 16 pages, Robinson a dit du comportement de Watson qu’il était « le plus odieux jamais porté à l’attention de la NFL ».

La sanction imposée par Robinson — dans son premier dossier depuis qu’elle a été conjointement choisie par la ligue et l’Association des joueurs (NFLPA) — était beaucoup moindre que la suspension d’une durée indéterminée d’au moins un an que désirait la NFL.

La ligue a ainsi décidé de porter la décision en appel, comme l’autorise la convention collective.

La NFLPA a jusqu’à la fin de la journée de vendredi pour répondre par écrit. Le syndicat pourrait contester en cour fédérale cet appel, ce qui mettrait la table à une longue bataille juridique.

C’est la première depuis la ratification de la nouvelle convention collective, en 2020, que la ligue et le syndicat se tournent vers un préfet de discipline nommé conjointement pour établir le degré de contravention à la politique de conduite personnelle de la ligue. Dans le passé, Goodell agissait comme juge et jury pour imposer les pénalités aux joueurs.

En déposant son appel, la NFL redonne le pouvoir à Goodell, qui peut choisir un autre préfet.

Un dirigeant de la NFL a déclaré à l’Associated Press avant les trois jours d’audiences de Watson, en juin, que la ligue souhaitait éviter un appel.

Mais elle a tout de même décidé d’aller de l’avant tandis que plusieurs partisans ont critiqué cette sentence. Parmi les autres facteurs considérés, il y a le manque de remords exprimé par Watson, noté par Robinson dans son rapport.

La NFL souhaitait qu’une sentence sans précédent soit imposée à Watson, qu’elle voulait sanctionner pour 5 millions US en plus a déclaré une personne au fait des discussions à l’Associated Press sous le couvert de l’anonymat, puisque l’audience n’était pas publique.

Watson, qui a joué quatre saisons pour les Texans avant de rater la dernière campagne et d’être échangé aux Browns en mars, a récemment réglé 23 des 24 poursuites pour harcèlement ou agression sexuelle lors de massages déposées contre lui en 2020 et 2021 hors cour. Deux grands jurys du Texas ont refusé d’inculper Watson sur les 10 plaintes criminelles déposées par ces femmes.

Robinson a conclu que Watson a contrevenu à trois règles du code de conduite de la NFL : agression sexuelle, conduite posant un réel danger à la sécurité et au bien-être d’autrui ; ainsi que conduite qui peut discréditer l’intégrité de la NFL.

Elle a refusé de suspendre Watson pour une saison complète en se fiant sur les suspensions précédemment imposées et la politique actuelle du circuit. Mais Robinson a ajouté qu’une plus longue suspension serait de mise si elle était clairement définie dans le code de conduite.

Watson a pu s’entraîner avec les Browns pendant les procédures, ce qui a soulevé des questions sur la façon dont la ligue gère les écarts de conduite à l’extérieur du terrain et sur son appui envers les femmes.

Les Browns se trouvaient également dans l’impasse, ne sachant pas si ou quand Watson allait être disponible cette saison.

L’équipe a transigé trois choix de premier tour aux Texans pour Watson, lui octroyant un nouveau contrat de cinq ans et 230 millions.

Watson ne perdra toutefois que 345 000 $ si la suspension n’est pas modifiée, puisque son salaire de base pour la prochaine saison sera de 1,035 million.

Le journaliste de l’Associated Press Tom Withers a contribué à cet article de Cleveland.