C’est un alignement hip-hop qui s’est chargé du traditionnel spectacle entre les deuxième et troisième quarts. Retour sur la performance de Dr. Dre, Snoop Dogg, Kendrick Lamar, Mary J. Blige, Eminem… et 50 Cent !

Que du bonbon

La mi-temps du Super Bowl a été un savoureux retour dans le passé, à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Mis à part la superstar Kendrick Lamar, digne héritier du trône de la côte Ouest, les vétérans ont mené le jeu dimanche. On a réservé une production de haut niveau pour la royauté du hip-hop, dans un décor immaculé divisé en plusieurs scènes. L’effort n’était pas mis sur l’effet tape-à-l’œil, mais plutôt sur une mise en scène où chacun aurait son moment pour briller. Dre et Snoop Dogg ont lancé le spectacle avec le mythique morceau The Next Episode, suivi du non moins mythique titre de Dre et Tupac California Love. Aucune nouvelle chanson au menu dimanche. Hors de question, on l’a compris immédiatement, de priver le public des classiques du répertoire des cinq invités, qui lui ont permis de vivre un exquis moment de nostalgie.

La surprise 50 Cent

Les rumeurs allaient bon train et son nom avait été mentionné ici et là sur quelques sites spécialisés et sur les réseaux sociaux. Mais comme tout secret de Polichinelle qui se vaut, l’arrivée de 50 Cent sur la scène déjà accaparée par cinq légendes du hip-hop a tout de même été retentissante. Tête à l’envers, suspendu au plafond, 50 a entonné In Da Club, entouré de quelques dizaines de danseurs. Il n’a pas volé la vedette, mais sa présence seule pour compléter le groupe a été appréciable. Place ensuite à Mary J. Blige, tout en paillettes et en voix, qui a pris le relais avec la classique Family Affair, suivie de No More Drama. Seule femme sur scène dimanche, la reine du hip-hop soul n’était pas là que pour donner bonne figure à la production. Celle qui a fait paraître vendredi un premier nouvel album en cinq ans, Good Morning Gorgeous, s’est assurée de rappeler à tous pourquoi c’est elle qui a siégé sur le trône à l’époque et pourquoi elle mérite encore notre attention.

Fantastique Kendrick Lamar

Il n’a pas bénéficié de plus de temps de scène que les autres ni d’une mise en scène plus élaborée, pourtant, Kendrick Lamar s’est démarqué (ce qui n’est pas une mince tâche lorsqu’on est entouré de si grands artistes). Interprétant une version épurée d’Alright, il a su être aussi imposant que ses coéquipiers à la si longue feuille de route, tout en amenant une énergie captivante, un style inégalable. La légende précède les musiciens avec lesquels il partageait le spectacle, mais Lamar, tout en rendant hommage à Dr. Dre avec sa mise en scène, a rayonné comme personne dimanche. Finalement, Eminem, avec Lose Yourself, a complété ce superbe moment de divertissement, accompagné de Dr. Dre derrière ses « consoles », du superbe Anderson. Paak derrière la batterie pour une belle surprise de plus. Les notes au piano de Still D.R.E. ont été l’appel ultime pour que tous se rejoignent sur la scène centrale. Juste avant, Eminem a posé un genou à terre sur scène, geste désormais associé dans le football américain à la protestation contre le racisme et la brutalité policière.

Sans relâchement

Un autre moment jamais vu auparavant lors du spectacle de la mi-temps avait été annoncé : les artistes Sean Forbes et Warren Snipe, tous les deux sourds, ont accompagné le quintette de musiciens en langage des signes sur le terrain. Il semble toutefois que les diffuseurs nationaux n’aient pas montré les deux artistes à l’écran une seule fois. Coproduit par la ROC Nation, société de divertissement fondée par Jay-Z, le spectacle se devait de laisser assez de place à tous les artistes (on n’invite pas Dr. Dre pour ne lui accorder qu’une minute de jeu) sans dépasser le court temps alloué. Le judicieux choix des morceaux, la mise en scène sans fioritures, mais tout de même imposante et l’impeccable production ont permis de ne jamais laisser retomber l’ambiance et de parfaitement habiller cette vingtaine de minutes de performance.

Miser sur le visuel

Pour la troisième année de suite (et la quatrième en tout), l’entreprise montréalaise PixMob s’est chargée de la portion éclairage du spectacle de dimanche. Le stade SoFi d’Inglewood a donc été éclairé par la technologie immersive de l’entreprise, qui a fourni 70 000 cocardes DEL aux membres du public. L’entreprise a dû innover pour faire briller son expertise alors qu’il faisait encore jour dans le ciel californien au moment du spectacle. Ses outils, les plus lumineux que PixMob ait conçus à ce jour, ont amené une dimension visuelle supplémentaire à la performance étincelante de cette mi-temps.