C’est lundi soir que la NFL a donné le coup d’envoi à sa semaine du Super Bowl. COVID-19 oblige, la formule était toutefois très différente de celle des dernières années.

Plutôt que la classique journée ou soirée des médias, au cours de laquelle les joueurs des deux équipes répondent aux questions, souvent loufoques, de plusieurs centaines de membres des médias, la NFL a présenté sa soirée d’ouverture sur les ondes de son réseau de télévision, NFL Network. Les deux équipes ont tenu des rassemblements devant leurs partisans… sans dire grand-chose de très intéressant.

Les Bengals de Cincinnati, qui s’envoleront ce mardi vers Los Angeles pour y disputer le 56Super Bowl, avaient donné rendez-vous à leurs fidèles au Paul Brown Stadium, où approximativement 30 000 personnes s’étaient réunies. Au moins, l’ambiance était à la fête, ce qui était plus ou moins le cas à Los Angeles…

Les Rams avaient donné rendez-vous à leurs partisans dans un stade d’école secondaire. Faut croire que le SoFi Stadium, où sera disputé le match de dimanche, n’était pas encore prêt à accueillir de la visite. Trois mille chanceux parmi les détenteurs d’abonnement de saison des Rams avaient reçu une invitation.

Comme on le disait, l’ambiance était plus festive du côté de Cincinnati. Les plus perspicaces diront qu’il y avait 10 fois plus de gens, et ils ont bien raison. Mais faut dire que les partisans des Bengals attendent leur tour depuis un petit moment…

PHOTO JEFF DEAN, ASSOCIATED PRESS

Les Bengals de Cincinnati avaient donné rendez-vous à leurs fidèles au Paul Brown Stadium, où approximativement 30 000 personnes s’étaient réunies.

Lundi soir, ils ont notamment pu entendre les paroles de leur nouveau héros, Joe Burrow.

« Je suis honoré d’être le quart-arrière d’une aussi bonne organisation et de pouvoir jouer devant les meilleurs partisans au monde », a lancé Burrow pendant que la foule scandait « MVP » (pour most valuable player, joueur par excellence).

« Nous allons tout donner dimanche et nous ramènerons le trophée [Lombardi] », a ajouté le quart-arrière.

Burrow en a immanquablement fait sourire plusieurs en vantant l’organisation des Bengals, qui s’apprêtent à participer au Super Bowl pour la première fois en 33 ans et qui ne l’a jamais gagné. Le coéquipier de Burrow, Joe Mixon, a d’ailleurs souligné la patience des partisans du club.

PHOTO JEFF DEAN, ASSOCIATED PRESS

Le quart-arrière Joe Burrow

« J’apprécie le fait que vous ayez été si patients et que vous soyez restés derrière nous au cours des dernières années », a dit le porteur de ballon.

« Cette équipe est spéciale pour des partisans spéciaux et une ville spéciale. On doit maintenant finir le travail dimanche », a quant à lui commenté l’entraîneur-chef Zac Taylor.

De parler de grande organisation est certainement un peu exagéré, mais grâce à Burrow et aux jeunes membres des Bengals, Cincinnati n’est plus la Sibérie de la NFL. Déjà ça.

Donald se mouille

À Los Angeles, quatre membres des Rams se sont adressés aux spectateurs, le pilote Sean McVay, le quart-arrière Matthew Stafford, qui célébrait son 34anniversaire, l’ailier défensif Aaron Donald et le vétéran joueur de ligne offensive Andrew Whitworth. Les mauvaises langues diraient qu’il s’agissait d’un festival de platitudes.

Donald, Whitworth et Rob Havenstein sont les seuls joueurs partants des Rams qui faisaient partie du club lors de sa défaite aux mains des Patriots de la Nouvelle-Angleterre au Super Bowl il y a trois ans. Lorsque l’animateur de foule a fait remarquer à Donald que ses coéquipiers avaient une motivation supplémentaire pour l’emporter, question de lui donner sa première bague du Super Bowl, le triple lauréat du titre de joueur défensif de l’année a profité de l’occasion pour prédire une victoire des siens.

« C’est touchant et ça représente beaucoup pour moi, mais c’est tout le monde dans l’équipe qui veut obtenir une bague. On veut gagner pour cette ville et notre organisation, et c’est ce qu’on va faire », a dit Donald.

Comme ça risque d’être le cas toute la semaine, il a justement été question de la confrontation entre le redoutable front défensif des Rams et la ligne offensive des Bengals, qui représente sans contredit le maillon faible du côté de Cincinnati.

Aucun quart-arrière n’a été plaqué derrière sa ligne de mêlée plus souvent que Burrow cette saison. Le meneur des Bengals a été victime de 51 sacs.

« Ils forment un excellent front défensif et ce sera un défi pour nos joueurs, mais notre ligne offensive a travaillé très fort afin que nous puissions nous retrouver dans cette position. Et je sais que notre groupe d’entraîneurs a un excellent plan de match, que notre ligne exécutera de la bonne façon. Cela dit, des joueurs comme Aaron Donald, Leonard Floyd et Von Miller réussiront à exercer de la pression », a lucidement analysé Burrow.

Il sera évidemment très important pour l’attaque des Bengals d’avoir un bon plan de match pour ralentir les ardeurs de la ligne défensive des Rams. Mais comme le bon Mike Tyson l’avait si bien dit à l’époque où il détruisait tout sur son passage : « Tout le monde a toujours un bon plan jusqu’à ce qu’il reçoive un coup de poing en plein visage. »

Deux entraîneurs afro-américains de plus

Mike Tomlin n’est plus le seul entraîneur afro-américain de la NFL. Une semaine après que l’ancien entraîneur-chef Brian Flores eut intenté une poursuite contre les Giants de New York, les Broncos de Denver, la NFL et les Dolphins de Miami, ceux-ci ont nommé Mike McDaniel pour lui succéder. McDaniel, qui est biracial, a été le coordonnateur offensif des 49ers de San Francisco en 2021.

Rappelons que Flores poursuit la NFL et les trois équipes mentionnées parce qu’il juge que leurs processus d’embauche sont discriminatoires. Alors que la majorité des joueurs dans la NFL sont Noirs, on ne compte qu’une poignée d’entraîneurs-chefs afro-américains. Trois, pour être plus précis.

PHOTO QUINN HARRIS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Lovie Smith

Car dans les heures qui ont suivi l’embauche de McDaniel, les Texans de Houston ont embauché Lovie Smith, qui est Afro-Américain. Lorsqu’on ajoute Ron Rivera (Commanders de Washington) et Robert Saleh (Jets de New York), qui sont respectivement d’origine latino et arabe, il y a maintenant 5 des 32 entraîneurs-chefs du circuit qui sont issus de minorités visibles.

Les Saints de La Nouvelle-Orléans ont quant à eux promu Dennis Allen au rôle d’entraîneur-chef. Allen était le coordonnateur défensif de l’équipe depuis 2015.

Les Saints et les Texans avaient interviewé Flores pour leur poste d’entraîneur-chef la semaine dernière et avaient indiqué que ce dernier avait fait très bonne impression.

Le commissaire de la NFL, Roger Goodell, a quant à lui récemment dit qu’il jugeait inacceptable le faible nombre d’entraîneurs-chefs issus de minorités qu’il y a actuellement dans son circuit. Un sujet qui n’a pas fini de faire parler, et pour cause.