Les commentaires fusent de toutes parts depuis l’annonce officielle de la retraite de Tom Brady. Antony Auclair, son ancien coéquipier chez les Buccaneers de Tampa Bay, n’est pas surpris de voir tous les éloges que le célèbre quart-arrière reçoit depuis mardi, surtout de la part de ses coéquipiers.

Auclair et Brady ont joué et ont gagné un Super Bowl ensemble lors de la saison 2020. En tant qu’ailier rapproché, le Québécois a côtoyé régulièrement le grand numéro 12. Ce qui a fasciné Auclair dès le moment où Brady est arrivé à Tampa, c’est que la légende était vraie. Toutes les qualités qui lui avaient été attribuées au cours des deux décennies précédentes se sont confirmées, et ce, à leur première rencontre.

« La première fois que je l’ai rencontré, c’est lui qui est venu se présenter. Il m’a appelé par mon nom : “Bonjour Antony !” Il ne me connaissait même pas, il venait d’arriver et ça m’avait marqué », explique le Québécois, fraîchement rentré de Houston.

Dans les derniers jours, plusieurs mots sont revenus assez régulièrement pour qualifier Tom Brady. Leader, champion, capitaine, héros. Auclair a été à même de constater que ces descriptifs ne sont en rien futiles. Il se souvient d’un moment précis où « l’effet Tom Brady » a véritablement opéré.

« En 2020, on avait perdu contre les Chiefs de Kansas City avant notre semaine de congé. On s’était fait humilier. À la mi-temps, Tom a fait un discours dans lequel il expliquait que c’était inacceptable, qu’on devait travailler ensemble, rester ensemble et qu’il ne fallait montrer personne du doigt. En revenant de notre congé, on a été invaincus jusqu’au Super Bowl. »

PHOTO CHRIS O’MEARA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Antony Auclair

Selon Auclair, c’est dans les situations difficiles que le caractère et le vrai visage de Brady ressortaient davantage. Ce n’est pas le genre de capitaine qui criait ou qui hurlait pour se faire comprendre. Il montrait l’exemple par ses actions, par sa préparation exemplaire et sa routine militaire. Il savait aussi trouver les mots justes. L’ailier rapproché se rappelle que le quart disait toujours aux joueurs ce qu’ils avaient besoin d’entendre.

D’après Auclair, la plus grande réussite du septuple champion du Super Bowl est d’avoir créé des liens solides avec les gens qui l’entouraient, d’avoir pris son rôle de leader au sérieux et d’avoir fait devenir tous les athlètes avec qui il a joué de meilleurs joueurs de football.

« On parle beaucoup des records et des statistiques, mais c’est un gars qui est capable de reconnaître qu’il faut s’entourer d’une bonne équipe pour pouvoir gagner. Il compte beaucoup sur ses coéquipiers et il leur fait confiance. Il a compris que personne ne peut y arriver seul. Et on va retenir ça aussi. C’est un coéquipier extraordinaire et il mettait tout le monde autour de lui à l’aise et en confiance. »

Au-delà d’être un joueur de football, Tom Brady était aussi une vedette populaire. Parfois, avoir les deux statuts peut nuire aux performances sur le terrain. Jamais ce ne fut le cas pour Tom Brady qui faisait très bien la séparation entre les différents pans de sa vie : « Même avec l’image qu’il montre à l’extérieur avec sa marque TB12, il reste un joueur de football dès qu’il entre dans le vestiaire. Ce sont deux choses différentes et il fait bien la séparation. Sur les réseaux sociaux, la plupart des publications qu’il partage, c’est pour mettre la lumière sur ses coéquipiers, donc tu vois que c’est important pour lui », soutient Auclair.

Entre Beaucerons

Antony Auclair, qui est originaire de la Beauce, était aussi très heureux d’apprendre mercredi matin qu’une athlète de son coin de pays, Marie-Philip Poulin, avait été nommée porte-drapeau du Canada en vue de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Pékin.

« C’est un moment incroyable pour elle ! », a-t-il souligné, enjoué.

« Elle représente beaucoup pour la région. Tout le monde l’apprécie. Ça fait longtemps qu’elle est bonne et qu’elle joue à un niveau supérieur. Je me rappelle quand j’étais plus jeune, on remplissait les arénas pour regarder ses matchs aux Jeux olympiques. C’était incroyable pour la communauté. Ça représente énormément et c’est une fierté non seulement pour la Beauce, mais aussi pour tous les Québécois. »

De retour à Houston ?

Antony Auclair deviendra joueur autonome officiellement à la mi-mars, et il espère pouvoir s’aligner à nouveau avec les Texans de Houston. L’athlète de 28 ans a connu une bonne saison sur le plan individuel, mais l’équipe a trimé. Sauf qu’il savait que ce serait difficile, étant donné que l’organisation est en reconstruction. Mais c’est aussi un défi qui le stimule.

Pour l’instant, il prend les choses comme elles viennent, au jour le jour. Il se remet encore d’une grosse saison à Houston, après deux années fortes en émotions. Avant de se prononcer sur son avenir, il attendra de voir comment se concrétise le processus d’embauche du nouvel entraîneur chez les Texans. L’état-major est aussi en reconstruction et il espère que l’équipe pourra retrouver une certaine stabilité avant le début de la prochaine saison.