L’ex-entraîneur des Dolphins de Miami Brian Flores affirme qu’il maintiendra sa poursuite contre la NFL prétextant des pratiques racistes dans le circuit même s’il est embauché par une autre équipe.

Flores a été reçu en entrevue par les Texans de Houston et les Saints de La Nouvelle-Orléans, qui sont à la recherche d’un nouvel entraîneur. S’ils le rappellent, Flores écoutera leur proposition, mais il ne retirera pas sa poursuite pour autant.

« Il faut changer les pratiques d’embauche dans la Ligue nationale de football et c’est le but de ma poursuite », a déclaré Flores mercredi au réseau CNN.

Flores a affirmé être au courant que d’autres personnes ont vécu des situations similaires à la sienne et qu’il est difficile d’en parler publiquement. Il estime que la cause qu’il défend est plus importante que sa carrière personnelle d’entraîneur. La NFL est à la croisée des chemins, selon lui.

« Allons-nous laisser les choses telles qu’elles sont ou allons-nous prendre une nouvelle direction en changeant les manières de penser des personnes qui embauchent les entraîneurs et gestionnaires ? », s’est demandé Flores.

« C’est ce que nous devons faire : changer les mentalités. »

La poursuite de Flores a été intentée mardi devant un tribunal fédéral de Manhattan, avec l’objectif qu’elle devienne un recours collectif. L’ex-entraîneur réclame des dommages et intérêts de la part de la ligue, des Dolphins, des Broncos de Denver, des Giants de New York et d’autres personnes non identifiées.

La NFL, les Dolphins, les Broncos et les Giants ont réfuté les allégations de Flores. Dans un communiqué, la NFL a mentionné qu’elle se défendra « contre ces allégations sans fondement ».

Flores a été congédié le mois dernier par les Dolphins, après avoir montré un dossier de 24-25 en trois ans à la barre de l’équipe.

Le club a terminé la saison 2021 avec une fiche de 9-8, n’accédant pas aux éliminatoires.

Selon la poursuite, la ligue a discriminé Flores et d’autres entraîneurs noirs pour des raisons raciales, les empêchant d’accéder à des postes d’entraîneurs-chefs, de coordonnateurs offensifs et défensifs, d’instructeurs des quarts et de directeurs généraux.

Le propriétaire des Dolphins Stephen Ross aurait offert à Flores de le payer 100 000 $ pour chaque défaite durant sa première saison, puisqu’il voulait que son équipe obtienne le premier choix au repêchage.

La poursuite allègue que Ross a ensuite fait pression sur Flores pour qu’il recrute un quart de premier plan en violation des règles de la NFL au sujet du maraudage. Lorsque Flores a refusé, il aurait été décrit comme « l’homme noir en colère » avec lequel il est difficile de travailler. Il aurait été ridiculisé jusqu’au moment de son congédiement.

Flores a expliqué qu’il a eu des conversations avec le directeur général des Dolphins Chris Grier, selon lesquelles Ross était contrarié par le fait que son équipe s’éloigne du premier rang au repêchage en gagnant trop de matchs.

« Ce n’est pas quelque chose que j’inventerais », s’est défendu Flores.

L’élément déclencheur qui l’a poussé à porter plainte est une série de messages texte avec l’entraîneur des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, Bill Belichick, trois jours avant son entretien prévu avec les Giants.

Au fil de la conversation, Flores en est venu à penser que Brian Daboll avait déjà été choisi comme nouvel entraîneur.

« Pour être tout à fait honnête, c’était humiliant, a avoué Flores. J’étais en colère et envahi par beaucoup d’émotions. Je crois que c’est pour cela que j’ai intenté ce recours collectif. »

Depuis que la NFL a mis en place des règles en 2003 pour favoriser l’embauche d’entraîneurs issus de la diversité, 27 des 127 postes d’entraîneurs-chefs ont été offerts à des personnes provenant de minorités. Cette année, des hommes blancs ont été choisis pour les quatre premiers des neuf postes d’entraîneurs-chefs disponibles.

La réglementation exige que les équipes fassent passer des entretiens à au moins deux candidats externes issus de la diversité pour les postes de directeur général et des opérations football, d’entraîneur-chef et de coordonnateur.

Au moins une des entrevues doit avoir lieu en personne pour tout poste d’entraîneur-chef ou de directeur général.